jeudi 9 février 2012

L'été des suisses et un choix de carrière important

[À l’été 1972, JE décide de démissionner comme DSP et de devenir professeur de physique, un choix de carrière marquant, puisqu’il allait occuper ce poste pendant 25 ans. Sa vie deviendrait alors plus stable.]

Il y a eu la ferme, puis la petite école, puis le séminaire, puis l’université et ma blonde. Après ça, il y a eu les 4 ans au séminaire des pères maristes, puis 4 ans au secondaire et l’école normale, puis rendu au Cegep, là, j’y ai été 25 ans en tout. Là, ta vie se déroule doucement, tu bâti ta maison, c’est plus fractionné comme c’était avant. C’était bien plus fractionné que pour vous autres [ses enfants]. Toi, par exemple, jusqu’à temps que tu ailles à l’université; primaire, secondaire, Cegep, quasiment tout le temps avec le même monde, la même maison, les mêmes amis…

En 1972, Gisèle est enceinte d’un 4e enfant, qui sera Sophie. Juste avant qu’elle n’arrive, à l’été 72, on a passé du temps au chalet, on avait aussi une Renault 12…

C’était une deuxième voiture. La Chrysler je l’ai gardé un bon bout de temps [10 ans, il l’a acheté en 1966 et changée en 1976]. À la fin de l’année 71-72, il y a eu un congrès du Cegep régional à Tadoussac, donc on est allé à Tadoussac. Ça m’a fait méditer pas mal sur qu’est-ce que je pourrais faire, quoi faire. J’ai décidé, quand je suis revenu de Tadoussac, de dire que c’était fini, que je prenais la job de prof de physique. J’ai gardé ma job de DSP encore un bout pour engager René Gagnon, Roméo Guérin, et d’autres comme Jocelyn Lambert. J’avais gardé le poste libre en physique, pour moi. C’est arrivé un petit peu après le congrès, ma réflexion avait été faite là. Quand j’ai pris congé, il restait un petit peu plus qu’un mois de vacances. Quand le Cégep a ouvert pour l’année 72, j’étais le prof en physique, il y en avait juste un à ce moment-là. J’ai aidé à ce que l’on monte les laboratoires, avec les techniciens. Là, on avait une première année et une deuxième année. Je donnais les 6 cours de physiques, parce qu’il y en avait pour sciences santé et sciences pures et appliqués. J’en donnais 3 une session et 3 l’autre session. Il y avait pour les deux: mécanique, optique et électricité. C’est ce que j’ai fait cette année-là.
Caméras de JE (datant de la fin des années 60). En bas à
gauche, caméra photo, au centre, caméra vidéo Super 8mm.
Avec flash, lampe et étui.
Pendant l’été que Sophie est venue au monde, j’ai donc eu un peu de congé. On est allé au chalet, on est même aller passer une semaine ou deux complètes. C’est ça les films qu’on a sur super 8. On avait apprivoisé les suisses, ils étaient même très apprivoisés. Les films, c’est qu’on avait pris quelques photos, mais on est retourné avec la caméra, exprès une journée, juste pour ça, pour les filmer, tous la même journée. Ils étaient contents de nous voir. Il y en avait trois. C’est comme ça qu’on s’est trouvé à filmer les suisses. C’était l’été avant de me retrouver officiellement comme prof de physique. Ça a été plus difficile un peu comme prof de physique au Cegep que ça l’était au cours classique, même si c’était quand même un peu les mêmes choses. Ils avaient voulu mettre beaucoup plus de mathématiques et pas assez de physique. C’est [ce que prouvais] l’expérimentation que j’aimais faire plus tard avec des examens où il n’y avait pas de chiffres.

Quand tu dis que ta réflexion a commencé au congrès de Tadoussac, c’est parce qu’il y avait de la politique dans l’administration, cet aspect-là t’intéressait pas, t’impliquer plus dans la direction?

J’y ai pensé, que ça pourrait être comme ça. Le comité d’implantation, c’était Patrice Laroche, qui n’a jamais été un prof, il était conseiller en orientation. C’était une gamique qui était à la direction, pas seulement diriger le Cegep, mais aussi le conseil d’administration. Il y avait des gens de la commission scolaire régionale Louis-Hémon, donc le DG, qui s’est impliqué. Mais Patrice a pris la direction et ils sont allé se chercher des personnes de Roberval et Dolbeau, mais c’était bâti avec un noyau [de St-Félicien, autour d’eux]. Moi, j’étais un intrus là-dedans.

À cause que tu étais de Roberval ou à cause que tu étais un prof?

Les deux. Je m’étais imposé aussi, au début du Cegep.

Au début du comité d’implantation, il y avait des profs, comme Benoit Bouchard, mais après ça, ils ne sont pas devenus membres de l’administration du Cégep.

Non.

Et c’était devenu un groupe politique.

Oui. Moi, dans mon cas, je me suis imposé. Patrice Laroche ne se décidait pas, il était indécis, pas trop sûr. Moi, je disais qu’il fallait se brancher sinon, ça n’existerait pas le Cegep. [Je disais :] On fait ça, on fait ça de même, il embarquait et défendait l’idée. J’étais très décidé, et j’ai décidé de prendre ma place, j’avais pas attendu que quelqu’un me l’offre. J’ai embarqué. Après ça, ils étaient mal pris de dire que j’étais pas DSP, puisque j’avais monté les cours, les programmes et tout, la première année.

Et Roger Guillemette, le DSP qui a pris ton poste?

Il était prof de math. Je l’avais engagé. Il était prof à la polyvalente de St-Félicien et il avait fait application. Il est devenu prof de mathématiques la première année.

Et Gaston Perron?

Président du conseil d’administration du Cégep.

Il n’était pas prof aussi?

Non, il travaillait aussi pour la direction de la commission scolaire Louis-Hémon. Conseiller d’orientation ou quelque chose du genre, il était responsable des conseillers dans les écoles.

Et plus tard, il y a dû y avoir des ouvertures dans l’administration, ça t’a jamais intéressé après coup?

Non. Pantoute. Je n’y suis pas retourné.

Pourquoi?

Ça ne me tentait pas, j’étais bien. J’enseignais. J’étais stable. Au début, le département, c’était tous des nouveaux profs à part moi. Math, physique, chimie, les sciences en général, c’était un même département. [Par la suite] des bouts de temps, j’ai été responsable du département, d’autres bouts de temps, c’en était un autre.
--
[22 décembre 2011]

Directeur de la chorale

Ton implication à la Paroisse St-Jean de Brébeuf, ça remonte à quand?

Ça aurait débuté vers 1968-69...

Tu es éventuellement devenu directeur de la Chorale à St-Jean. Il y avait déjà une chorale avant?

Oui oui, il y avait une chorale, qui chantait en latin. Le prêtre était dos au peuple et tout. Ils ont tourné ça sur l’autre sens, avec l’autel au cœur de l’église. A début, c’était juste une table. Et ils ont commencé à mettre du français. On avait déjà chanté la passion, à 3, avec Benoit Bouchard et Yvan, on l’a chanté à St-Jean de Brébeuf, et on l’a chanté à Notre-Dame aussi.

En latin?

Non. Normalement, les prêtres la chantaient, à trois, des fois avec un frère. Je me souviens du père Gaboury, un Clerc de St-Viateur. Qui venait chanter avec les prêtes. Quand c’est devenu en français, c’est nous autres qui s’est mis à la chanter en français. Ça commençait avec Benoit Bouchard : "La passion de notre seigneur Jésus christ selon St-Jean". C’était St-Jean, le vendredi saint. Donc le vendredi, à 3 h, c’était la passion chantée.

Je me souviens d’avoir assister à une version avec toi et Benoit McNicoll.

Oui, il y a eu une version avec Benoit McNicoll. Je l’ai chanté une fois à Notre-Dame, et à St-Jean au moins 4-5 fois sinon six.

Église St-Jean-de-Brébeuf, en 2005
Tu deviens donc directeur de la chorale. Pour plusieurs années?

Oui, oui. Je me souviens que quand je travaillais au Cegep à St-Félicien, ça m’arrivais de descendre pour venir chanter des mariages. Ca dépendait des temps, mais normalement, on faisait des pratiques. Surtout dans les temps comme Noël. Il y a eu des temps où il y avait trois messes. Il y avait une messe à minuit, puis une autre à 1h et quart, et il y en avait une troisième après ça. Après coup, ça a été une messe à dix heures et demie, une à minuit, puis une dans la journée (le lendemain). Je me souviens d’une fois où on s’était fait du fun; on chantait les 3 messes, mais pas avec les mêmes chants d’une messe à l’autre. J’avais apporté une bouteille de cognac, et entre deux messes, on se versait un petit verre. On était une bonne gang, alors la bouteille a pris le bord assez vite.

Qui faisait partie de cette chorale-là? Maman était là depuis le début?

Oui. Pas mal depuis le début. Elle était alto et des altos, on en avait pas gros. Moi, avant, je dirigeais en avant. A un moment donné, il y en a eu d’autres et Robert Sasseville qui dirigeait la chorale, a décidé de faire autre chose, il avait été là longtemps. Je me suis mis à m’occuper de la chorale. Il y avait Eddy Lallibeté, Benoit McNicoll, eux autres, je les avait emmené. Il y avait Adrien Fortin, il y avait le postier, Réal Dumont. Avec les McNicoll, ça faisait plusieurs voix. Il y avait madame Leclerc qui jouait de l’orgue. Ça a duré longtemps. Je peux pas dire quelle année que j’ai laissé la chorale, mais j’ai été au moins 10-15 ans certains.

Vous ne chantiez pas à l’oreille dans ce temps-là.

Les partitions, on s’arrangeait pour essayer d’en avoir. En français, ils ont sorti des albums, des disques, il y avait des pères qui en avait composé et publié, donc il y en a eu beaucoup, et on demandait des copies, les fabriques en demandaient. L’apprendre à l’oreille, c’est faisable, mais avec une chorale, c’est plus facile avec des partitions. Mais ce qui se chantait beaucoup, c’était surtout le temps de Noel et le temps de pâques. C’est là où tu avais la plus grande variété de chants. A Noël, les partitions étaient déjà connues, mais là, on avait les mots en français au lieu du latin.
--
[22 décembre 2011]

Tintin et Astérix

Dans ma chambre Astérix (en 2005)
Vers 1978, mes parents m'ont installé dans une chambre toute neuve, au sous-sol de la maison familiale, et ma mère a décoré en couvrant deux des murs de peintures originales reproduisant des personnages d'Astérix. Astérix et Tintin ont marqués ma jeunesse et celle de mes soeurs - nous sommes tous des fans de ces deux BD européennes classiques. Cette influence nous provient de notre père, qui collectionnait les albums des deux séries.


Un de mes plus beaux souvenirs de jeunesse est d’avoir lu et relu bien des Tintin et des Astérix. Tes vieux albums, en fait. Te souviens-tu quand tu as commencé à lire Tintin et Astérix? Tu as des éditions imprimées en 1966-67-68.

Vieux albums sur table Tintin peinte maison (2011)
Quand j’étais pensionnaire, jusqu’à Philo, j’ai lu beaucoup. Pas des BD. Du Jules Verne, de la poésie, des romans en général... On était 4h par jour à l’étude et des fois, tu n’avais pas toujours des travaux ou des devoirs. Tu te prenais un roman. Tu lisais aussi à la cafétéria, dans la file d’attente. J’ai donc lu beaucoup pendant ces années-là, en plus des choses obligatoires. Un roman, tu pouvais passer à travers en 3 jours. J’ai lu beaucoup, mais il n’y avait pas vraiment beaucoup de BD au séminaire. Plus tard, avec Philo, et l’université, j’ai eu moins de temps pour lire, je lisais beaucoup moins.
JE avec Obélix, Expo 67
On était condamné à lire des trucs philosophiques. A l’université, en faisant ma première année pendant l’été, j’ai eu juste quelques semaines de vacances. Après ça, j’avais ma blonde à Roberval, je voyageais toutes les fins de semaines, alors j’avais pas de temps et alors tu lis pas ou à peu près. Après le mariage et les débuts à enseigner, avec des cours à reprendre, tu lis plus, t’es pogné. Après coup, Hélène est venue au monde, la vie t’emmène et j’ai été impliqué à l’église après les changements de liturgie. La lecture, j’en ai donc pas fait beaucoup.
À un moment donné, je peux pas dire quand, j’ai pensé que ça serait le fun de lire Tintin, je sais pas trop pourquoi, mais j’avais déjà vu des albums, venus d’Europe, au séminaire. Pis quand tu commences un Tintin, la piqûre te pogne assez rapidement, quand elle te pogne pas tout d’un coup, puis tu te mets à essayer d’en avoir. J’ai donc collectionné les Tintin, je me suis mis à en ramasser et à en lire, et à les collectionner en même temps.


Avais-tu vu les films qu’ils avaient tournés dans les années 60?

J’ai vu ça, mais plus tard, je ne les ai pas vus à ce moment-là.
--
Megan, petite-fille de JE, recomposant un casse-tête
d'Obélix en bois, fabriqué par Gigi (2011)
[22 décembre 2011]

mercredi 8 février 2012

Célébrer Noël en famille

Hugo père-Noël, probablement
en 1970.
Noel. Début des années 70, il y a eu une longue période de gros réveillons familial, avec les Morin et les Paré. Ça finissait tard dans la nuit…

Pas tard dans la nuit, de bonne heure le matin. Papa disait à monsieur paré, bon, il est trop tard pour aller se coucher et trop de bonne heure pour aller tirer les vaches. Il était rendu 5h du matin. Quand tout le monde partait, il faisait clair. Des fois, il y en qui partaient plus tôt au travers, il y en a qui travaillaient le lendemain, comme Louise. Yolande et Robert restaient assez longtemps, mais s’ils avaient une ferme. Mais dans l’ensemble, ça commençait pas de bonne heure, on chantait la messe de minuit, donc on était rendu chez nous à une heure et demi ou deux heures du matin. Les cadeaux avaient tous été mis chez nous, alors ça venait fêter. Il y a une année où il y en avait plus de cent. 104, 108 ou 110, quelque chose comme ça. Il y a une année où il y a un petit garçon qui s’appelle Hugues qui avait fait le Père Noël. Tu devais avoir à peu près cinq ans. Ça faisait beaucoup, beaucoup de monde dans la maison. La première année de la maison, si je me souviens bien, on a commencé à faire le réveillon.

Les années avec les pensionnaires, elles partaient dans leur famille, j’imagine.

Noël en famille, années 70 (J.E. est debout, il va servir
un bol de soupe.
Oui.

Et les deux trois premières année, vous n’aviez même pas encore agrandi le salon?

Non. (Hihihi). On s’organisait. La moitié était debout.

Il devait y avoir plusieurs tablées.

Oui, oui. Je ne peux pas me rappeler toutes les fois et comment, parce qu’on l’a fait tellement de fois, mais à un moment donné, le salon, il y avait plus de cadeaux qu’on pouvait entrer de monde dedans. Mais ça s’amusait. Il y avait des chaises, les plus vieux s’assoyaient.

Noël en famille, années 70. Au centre, en bas, Luce. JE est
à gauche, avec les favoris.
Quand j’étais jeune, au jour de l’an, traditionnellement, on allait chez les Paré le midi, puis chez les Morin le soir. Cette tradition-là, elle remonte à loin?

Ça remontait du début. Complètement au début, la première année après qu’on se soit marié, quand on demeurait en haut de chez mes parents. Même qu’avant ça, je peux pas dire quelle année, mais on était allé, avec Gisèle, chez mon grand-père Girard. Il a connu Gisèle, lui. Avant qu'on soit marié, on est allé ensemble un jour de l’an chez mon grand-père. Pendant le temps des fêtes 63-64, on est allé le voir, entre Noël et le jour de l’an, ou au jour de l’an 64, à l’hôpital.

Ce grand-père-là, Adgérie, on en a pas parlé beaucoup, parce que quand grand-maman est née, elle a été élevée par Luc et Aline. Est-ce que tu le voyais souvent?

Les fêtes, chez les Paré, années 70.
Je le voyais au moins tous les ans, parce que tous les jour de l’an, le matin, pour le déjeuner, quand j’étais jeune, on allait chez le grand-père Girard. Le midi, on allait chez nous, chez Nenine, on dinait là, et il y avait de la parenté à Aline qui était là aussi. Et le jour de l’an au soir, on allait chez Laura. Stanislas il est mort j’étais tout petit, c’était surtout chez la grand-mère Laura, avec Philipe-Auguste, puis Léonce, et Gertrude. Plus vieux un peu, la grand-mère Laura était décédée, puis le grand-père Girard aussi, à partir de ce moment-là, comme on s’était marié en 63, on s’est mis à aller surtout chez les deux familles (Paré et Morin). Le midi, chez les Paré, jusque de vers 4h 4h et demi. Puis le soir, on s’en venait chez nous. Maman bougonnait, parce qu’elle aurait voulu qu’on soit tout le temps là. Il y a des années où elle filait pas trop, mais c’était pas grave, après coup, elle arrêtait de bougonner, puis on se mettait à jaser, il y avait le souper. Au début, il y avait Nenine qui était encore là. On a fait ça longtemps. [Au moins jusqu’au milieu des années ‘80].
--
[22 décembre 2011]

Voyages au Nouveau-Brunswick et en Ontario

Gigi, au Nouveau-Brunswick
On va revenir sur vos voyages. Quelque part entre l’été 68 et l’été 70 (*), vous faites deux voyages; l’un dans les maritimes (au Nouveau-Brunswick?), l’autre en Ontario, à Niagara Falls.

C’était juste le Nouveau-Brunswick. On voulait aller au Parc National Fundy, mais c’était beaucoup trop compliqué, parce qu’il y avait beaucoup de monde. C’était pas tellement loin de Fredericton, alors ce qui est arrivé c’est qu’on a couché à Fredericton. Le premier soir, on a fait une grande run, et après ça, quand on a vu qu’on ne pouvait pas faire comme on voulait, on s’est en allé à Moncton. On avait fait… je me rappelle une chose. Il y avait une grève de la SAQ au Québec. De mon père et mon beau-père, on avait eu la commission d’acheter quelques bouteilles.À Fredericton, on avait acheté un certain nombre de bouteilles de boisson, qu’on avait mis dans le coffre de l’auto, et qui était resté là tout le reste du voyage. A Moncton, on est resté là à peu près 3-4 jours. On était parti environ une semaine. Après ça, on est reparti de là jusqu’à Mont-Joli. À Mont-Joli, on s’est fait geler, quasiment, parce que sur le bord, on était tenté sur le bord du fleuve, et à Mont-Joli, c’est pas chaud chaud. C’était en camping, une tente à terre.
Gigi, à Niagara Falls
Après ça, ça a écourté un peu le voyage, parce que c’était trop froid quand on a couché là. Fait qu’on est allé prendre le traversier à Rivière-du-Loup, et on s’est en revenu par St-Siméon et on a filé chez nous. On a dû partir à peu près 6 jours, pas plus que ça.

Et Niagara Falls?

On était filé jusqu’à Kingston, et on est allé faire un tour de bateaux des milles iles. Puis on est allé coucher un peu plus loin, c’était un motel. Après ça, la journée d’après, on est filé à Niagara. On est passé par l’autoroute qui fait le tour. On a couché à Niagara un soir, puis le lendemain dans la journée, on a rétrogradé à Hamilton. On s’est promené dans Hamilton, on s’était pris un motel. On avait vu le stade de football… Irving quelque chose qu’il s’appelait (**).

Gigi, à Hamilton
C’était un voyage rapide… une nuit à Niagara.

Est-ce que ça a été deux nuits à Niagara? Il me semble que ça a été juste une mais je gagerais pas là-dessus. Après ça, en s’en revenant, on s’est arrêté à Hamilton, on s’est promené à pied et en auto. On s’est promené là et après coup, je ne me souviens pas trop. Il me semble qu’on avait couché à Montréal, peut-être une journée ou deux. A Montréal, on venait occasionnellement. On avait un endroit sur la rue Sherbrooke, pas loin de St-Denis, où on restait et ou on stationnait l’auto. Est-ce que c’est arrivé en même temps que Niagara, je ne me souviens pas. Je me souviens d’une fois, par exemple, ou on avait une chambre, ou on avait attrapé un temps de grosses chaleurs. On était au 3e étage et on voulait fondre. Je suis pas capable de remettre tout ça en ordre, on est venu à Montréal quelques fois, c’est un certain nombres de souvenirs, mais j’ai jamais tenu d’archives de ça.

A l’époque, tu faisais de la photo, mais tu faisais surtout des films avec ta caméra 8mm. Tu l’avais déjà au moment du voyage de noces?

Au moment du voyage de noces, c’était pas la nôtre, c’était celle-là à l’oncle Gaby à Gisèle [Gaby Pinchaud]. C’est plus tard que j’ai acheté la super 8, on s’en est servi quand on a fait quelques voyages. Donc il y a encore des films de ces voyages quelque part? Il me semble qu’on en a oui. On avait fait mettre ça sur bobines, d’abord, alors on doit encore avoir ça.
--
J.E., Niagara Falls
(*) Note: Il a été impossible de déterminer avec certitude les moments précis de ces voyages. Par contre, ils ont eu lieu l'été, et après la construction de la maison (1967). Comme Gigi était enceinte de Luce à l'été 1969 et de Sophie à l'été 1972 et que J.E. était impliqué dans le démarrage du Cegep à l'été 1971, nous avons estimé que ces voyages avaient été effectués à l'été 68 (Nouveau-Brunswick) et à l'été 1970 (Ontario).

(**) Note: Le stade Ivor Wynne, baptisé de ce nom après des rénovations en 1970, en hommage à un ex-président du conseil des parcs municipaux de Hamilton. Il devait donc s'agir d'un attrait tout neuf et popularisé par ces rénovations au moment du coyage de J.E et Gigi (ce qui tendrait à confirmer notre date estimative de l'été 70).
--
[22 décembre 2011]

Du côté de la famille Girard

Je vais revenir un peu sur Adgérie. Dans les années dont on a parlé, il était déjà marié avec Rose. As-tu connu sa deuxième femme?

Non, j’étais même pas né. Et avec Rose, il a eu Aldéi, il a eu Huguette, Claudette, Jean-Claude puis Nicole. Et Nicole, elle avait trois mois de plus jeune que moi. Ça donne une idée parce que les autres, ils sont plus vieux que moi.

C’étaient tous des demi-frères et demi-sœurs de ta mère.

Oui. Moi, j’étais le plus vieux [des petits enfants] du côté du grand-père Girard. De ceux qu’il connaissait. Parce qu’il y avait eu Éliette Robitaille. Arthur Robitaille s’était marié avec une sœur à maman, Lucienne, qui était plus vieille que maman. Elle a eu une fille, qui était Éliette. Les Robitaille, à Roberval, ils avaient un moulin à scie, au bout de la rue St-George, où restait mon grand-père, le long de la voie ferrée. Lucienne, elle, est morte pas longtemps après. Éliette a été élevée par sa grand-mère et son père s’est remarié, lui, quelques années plus tard. Ce qui fait qu’on l’a pratiquement pas vue, Éliette. Elle était plus vieille que moi, d’à peu près un an ou un an et demi.

C’était ta cousine, mais vous ne l’avez pas vraiment connu.

Oui, c’était ma cousine et elle a été élevée à Alma après ça. Je l’ai rencontrée quelques fois, j’ai même été invité pour aller à ses noces. Après s’être marié, elle est allée dans le coin de Sudbury, en Ontario. Il y avait des mines et lui travaillait par là. Après ça, je n’en ai jamais entendu parler. Pour les Girard, j’étais donc le plus vieux. Jean-Claude, qui bégayait beaucoup, a été retardé à l’école, ce qui fait qu’à un moment donné, en sixième année, je pense, j’ai été dans la même classe que lui. Je l’appelais pas mon oncle, évidemment. Lui il s’en fichait. Lui ça le dérangeait pas, mais Nicole elle voulait pas que je l’appelle ma tante. C’était l’année où on faisait notre Communion solennelle, et il y en avait un qui était aussi dans notre classe qui était un garçon à Joseph Morin, qui avait marié Maria. C’était Russel, un frère de ma tante Madeleine et de ma tante Marguerite. Évidemment, je connaissais tout ce monde-là [même si c’était une très grande famille]. Maria, c’était une sœur à Luc et à Stanislas. Et Laura, c’était une sœur à ce Joseph-là.

Ah, donc frère et sœur [Stanislas et Maria] avait marié sœur et frère [Laura et Joseph]. Et les deux familles étaient des Morin.

Oui. Quand j’allais à l’école, s’il y en avait un qui était là, automatiquement, on se connaissait. Ça m’a rappelé ça, Russel Morin, l’année où il fallait « marcher au catéchisme ». Parce que t’avais deux semaines où t’avais juste ça, y’avait pas d’école. Il fallait étudier ça, l’apprendre et en même temps le comprendre, parce que c’était expliqué par le curé, pour que ça soit mieux compris, ce que ça voulait dire.
--
[22 décembre 2011]

Une soeur adoptive de passage

À un moment donné, je ne sais pas au cours de quelles années, grand-papa et grand-maman ont pris en charge une jeune fille, qu’ils n’ont pas adopté légalement, mais c’était presque pareil dans le temps. Il me semble qu’elle s’appelait Danièle. Comment c’est arrivé?

Son père s’appelait Marcel Bonneau et il avait sept enfants quand sa femme est décédée. Danièle devait avoir à peu près 4 ou 5 ans (*). Il en avait deux autres plus jeunes, les autres étaient plus vieux, mais il n’était pas capable de garder tout ce monde-là. Il est resté avec les plus vieux, et Danièle a été chez papa et maman, et Nenine. Une autre s’appelait Jacinthe, et un monsieur et une madame Grenier l’avait prise. L’autre, je ne me rappelle plus de son petit nom, mais elle demeurait chez Paul Harvey. Sa femme à lui était une sœur de celui qui était propriétaire de CHRL, Benoît Lévesque. [Un jour], Danièle, pendant que j’étais encore parti [aux études], elle a décidé d’aller retrouver ses sœurs. Je lui avais dit d’attendre que je revienne, on en parlera, mais une journée, elle est partie. Elle devait avoir 13 ans. Ils l’ont eu une dizaine d’années.

Cécile et Wilfrid, à l'époque où ils ont accueilli Danièle.
Quand elle est arrivée, tu étais déjà parti au séminaire?

Oui.

Et quand elle est partie, tu étais à l’université?

Oui, j’avais ma blonde. Gisèle la connaissais.

Quand elle est partie, elle a quitté Roberval?

Ils sont restés à Roberval un peu, mais après coup, elle est partie de Roberval.

Grand-papa et grand-maman ne l’ont jamais revu?

Réjean a fini par la contacter. Ils étaient presque du même âge. Je pense que c’est aux funérailles à papa, elle est venue à Roberval [en 1987]. Elle était venue aux funérailles. Je ne l’ai pas vue, moi, elle était juste venue à l’église. Je ne l’ai pas vu et je ne lui ai donc pas parlé non plus.

Quand elle est venue aux funérailles, c’est la dernière fois que tu en as entendu parler?

Non, j’en ai entendu parler après ça, parce que Réjean lui avait reparlé. Il l’avait repris contact et il l’avait revu à un moment donné, une couple de fois. Je ne me souviens plus des détails; je sais qu’à un moment donné, elle prenait des pensionnaires. Il y a des fois où je suis tenté [de la contacter]. Parce que je serais capable de la rejoindre. Elle demeure ici à Montréal. Elle s’était mariée, elle a des enfants. Elle a à peu près huit ans de plus jeune que moi, elle était presque de l’âge à Réjean. Je ne me suis pas décidé à la rejoindre, je ne sais pas trop quoi faire. Si je la rejoignais, elle ferait quasiment une crise de cœur, j’imagine.
--
(*) Note: Selon l'ensemble des informations et souvenirs de J.E., nous pouvons estimer à un an près que Danièle est arrivée chez Wilfrid et Cécile autour de 1953-54 (elle avait alors environ 4-5 ans) et serait partie autour de 1962 (à l'âge de 13 ans), après environ neuf ans "d'adoption". Elle aurait donc autour de 63 ans en 2011.
--
[22 décembre 2011]

jeudi 5 janvier 2012

Quelques rénovations et un accident

Pensionnaire donnant un coup de main?
Luce vient au monde en 1969, au moment où vous avez encore tout ce monde-là dans la maison.

Oui. Il y a eu des tentatives de personnes qui viennent travailler pour aider Gigi dans la maison après qu’elle ait accouché, comme Colette, mais ça n’a pas marché fort. Raymond venait faire les planchers. Les filles, Madeleine et Jeannine, aidaient à faire le ménage, l’époussetage, les choses de même. Louise venait aider aussi un peu. Gisèle a fait des repas quand même assez tôt, mais le reste, un peu tout le monde aidait. On tippait un peu.

L’agrandissement du salon, il s’est fait cet été là? Avant la naissance de Luce?

Louise Paré
Je pourrais pas dire… non en fait, j’ai fait ça pendant les vacances. Ça serait plutôt l’été d’après. J’ai ôté le mur, refait les tuiles de plafond, changé ma plinthe de chauffage, fallait vider les tuyaux, les refaire en-dessous, c’était tous des tuyaux de plomb, je suis devenu habile assez vite. Mais c’est là que ça m’a coûté un œil, aussi. C’est cette fois-là que je me suis brûlé un œil.

En refaisant la plinthe de chauffage?

J’avais refait la plinthe en dessous, j’avais tout ressoudé, tout était bien correct, tout était parfait. Il me restait une soudure à faire, et elle était complètement en haut. J’ai fait ma soudure sans aucun problème, mais en descendant mon fil, j’ai crocheté de quoi; quand je dis le fil, je veux dire l’étain. Quand je l’ai redescendu, j’ai crocheté quelque chose, ça a donné un coup et le bout m’a passé sur l’œil.
Marie-Marthe et Nicole
Je suis allé m’asseoir tranquillement dans mon fauteuil, je me suis accoté doucement, puis je me suis dit que je m’étais brûlé l’œil, mais que ça devrait pas être trop grave. Je me suis accoté un peu et Gisèle m’a dit de lui montrer. J’ai ouvert l’œil pour lui montrer et elle m’a dit d’aller voir le docteur Plante tout de suite. « Il y a une peau sur l’œil, tu es brûlé ». Cet étain-là, quand tu fais de la soudure, il chauffe, et il y a un petit trou et il y a de l’acide là-dedans, en plus. Tu as donc une brûlure à la chaleur et à l’acide. Évidemment, il n’y a pas une quantité industrielle d’acide là-dedans, mais il y en a quand même un peu. Ce qui fait que ça a fait une peau blanche sur l’œil. Je suis allé voir dans le miroir, puis j’ai pris mon auto, mon autre œil était correct, puis je suis parti aller voir le docteur Plante qui était à l’hôpital. Adrien Plante, qui était ophtalmologiste et oto-rhino-laryngologiste, mais il travaillait plus pour les yeux. Quand je suis arrivé, je ne me suis pas occupé des questions d’admission, j’ai filé dans son coin et j’ai ouvert l’œil en disant: je veux voir le docteur. Il a laissé tout le monde de côté et est venu me voir tout de suite.
Luce parmi ses jouets (notez la différence de couleurs
du tapis dans les deux "sections" de salon
Il a regardé mon œil et l’a inspecté sous toutes les coutures, puis il m’a donné des onguents, et il pouvait pas faire autre chose qu’attendre que ça cicatrise. Il m’a donné une prescription pour ces onguents-là, et je suis allé à la pharmacie pour chercher ça et j’ai passé quasiment la semaine dans mon lazyboy. Le problème, avec une brûlure, quand tu mets ta paupière pour faire dodo, ça chauffe, alors au bout d’un quart d’heure, tu pars et tu vas te remettre de l’onguent. Donc, c’était très difficile de dormir. J’essayais de regarder la télévision, et des fois, je m’endormais un peu. J’essayais de regarder le hockey de mon lazyboy, puis là je m’endormais, les yeux me fermaient, mais au bout d’un quart d’heure, je me réveillais, ça faisait mal. C’est comme ça, puis à un moment donné, il y a une petite gale qui est partie. Le docteur Plante, que j’étais allé voir une couple de fois déjà, j’y allais au deux ou trois jours, il a regardé la coupe de l’œil, et comme ça faisait beaucoup moins mal, il me donnait d’autres onguents, et je mettais aussi des goûtes, et là, je pouvais dormir.


En agrandissant le salon, JE allait révéler
la trappe menant au grenier; il allait
couvrir ceci par un ingénieux miroir placé
plafond du salon. Ici, JE et le miroir,
photographié en 2005.
Tu as eu des séquelles à cet œil là ou tu as complètement récupéré?

Ma vue est restée correcte par points, mais il y a des cicatrices dedans. Quand je regarde, ça réfléchit dans la cicatrice, encore à l’heure actuelle, ça a toujours resté marqué. Quelques années plus tard, je suis allé au CHUL à Québec, pour voir une spécialiste, mais il n’y avait rien à faire. Dernièrement, je me suis fait ôter ma lentille, pour mettre une nouvelle lentille, parce que j’avais une cataracte, j’ai posé la question au spécialiste, mais il a dit qu’il ne touchait pas à ça, que le seul moyen serait une greffe de cornée. Fait que je ne touche pas à ça. Ça n’a donc pas changé depuis 50 ans.
--
[30 novembre 2011]

Une maisonnée accueillante: Vivre à 9 dans la maison.

JE et Luce (notez les mots croisés, à droite, déjà)
En 1968-1969, les deux années de l‘école normale, vous aviez des pensionnaires. Comment c’était organisé dans la maison, avec deux enfants, et un troisième en route?

Il y avait la chambre du fond, il y en avait deux qui demeuraient là. Et en bas, j’ai fait une chambre, au milieu de la partie du fond, pas comme c’était quand on est parti, mais au milieu. Cette chambre-là avait été faite là parce qu’il y avait déjà un calorifère. Ca permettait de garder une température plus égale. C’était un calorifère qui venait de quand l’église Notre-Dame a brulé, elle a passé au feu, il y avait encore des affaires à récupérer, moi, j’ai ramassé un calorifère, comme j’étais [avec un chauffage] à l’eau chaude.
Hugo et 3 pensionnaires (avec notes de Gigi)
La plomberie, c’est moi qui l’ait fait, c’est tout le temps moi qui faisait mes travaux de plomberie. À partir du moment où la maison a été bâtie. La seule fois où j’ai pas fait la plomberie moi-même, c’est quand j’ai fait changer mon système de chauffage, qui était [avec une fournaise] à l’huile pour l’eau chaude, pour un système [avec une fournaise] électrique, à l’eau chaude.

Donc, vous aviez quatre pensionnaires dans ces deux chambres. Elles ont été là longtemps?

Elles ont été là juste deux ans. Après ça, elles travaillaient. Il y en a une qui enseignait à une place, l’autre ailleurs… Quand je leur enseignais à l’école normale, elles devaient faire des stages. Chacune le faisait généralement dans sa paroisse. Il y en avait d’un peu tout le tour du lac. De l’Ascension, de St-Nazaire, comme Nicole, qui était pensionnaire. Nous on avait Jeanine, Nicole, Marie-Marthe et Madeleine. Il y en avait d’autres qu’on connaissait, qu’on avait logé un peu partout.

Jeanine, Marie-Marthe et Madeleine
Je me souviens de m’être fait raconter que vous aviez aussi eu un autre pensionnaire, le frère de Marie-Marthe?

Oui. C’était drôle. La première chose, c’est que quand j’ai bâti la maison, au bout du foyer, j’avais le mur du salon. J’avais derrière, un petit bureau et une salle de couture. Quand tu arrives avec le plan, t’es sur que tout va être correct, mais quand t’arrives avec ton set de salon, ta télévision, tes bébelles, il me semble que mon salon paraissait plus grand que ça, qu’il est trop petit. Quand j’ai vu ça, j’ai attendu un peu et je me suis décidé, j’ai ôté les deux murs, en mettant la plinthe de chauffage en bas, puis j’ai refini le plafond, avec les tuiles à carreaux, mais avant ça, j’avais commencé par défaire le mur entre la salle de couture et le bureau.
Jeanine et André
André Trudel se cherchait un logement entre temps, et il était le frère de l’une des pensionnaires chez nous. On peut le prendre et la pièce deviendrait sa chambre en attendant. On lui a mis un lit et un petit bureau et il était bien content. Ça le dépannait pendant un bout de temps. C’était pas à long terme. Il travaillait pour la police à Roberval et il venait d’arriver, de l’institut de police, il me semble. On le voyait presque pas, il venait pour souper et coucher.

Ça devait faire beaucoup de monde dans la maison; sept adultes et deux enfants…

Oui, oui. Mais on avait la chambre pour les enfants, le petit set de deux lits que j’avais acheté avant, quand on était à loyer.

Elles trouvaient ça comment, les pensionnaires, d’être hébergée chez le directeur de l’école?

Oh, il y avait à l’école, juste une grosse classe, tout le monde se connaissait. J’étais aussi leur prof de math. J’étais aussi le superviseur de l’enseignement… Aux fêtes, on s’était fait un petit party avant qu’elles partent pour le temps des fêtes, avec un déguisé en Père Noël. C’était amical plus qu’autre chose.
Hélène et Hugo accueillent Luce
Il y en avait même qui ont pensionné chez mes parents, trois gars qui pensionnaient là. Mes parents les avaient pris parce que ça me dépannait pour l’école. Les autres, qui ne pensionnaient pas, étaient de Roberval. [Parmi nos étudiants,] il y avait même le fils d’un député, qui est devenu aussi ministre à son tour, par la suite, Michel Gauthier. Il était là la 2e année, puisqu’on faisait du niveau collégial; on était de l’éducation permanente du collège de Jonquière.
--
[30 novembre 2011]

Judo et autres activités

Au début des années 70, tu as fait du Judo. Pourquoi le judo, et combien de temps en as-tu fait?

Megan, Hugo, JE, en 2011
On a commencé [quelques années] après 1967 (*). Quand j’ai fait du judo, c’était avec Pierre Simard, qui était ceinture noire 2e ou 3e dan. C’était un de mes anciens confrères de classe de séminaire, je l’avais connu là. J’ai commencé le judo et ça allait bien, j’aimais ça. Après chaque étape, quand on avait suffisamment d’heures, on pouvait passer une ceinture. J’ai donc passé de la blanche à la jaune, à l’orange, puis la verte et la bleue. Quand j’étais pour passer la ceinture marron, j’avais un problème à un genou et je barrais. J’ai arrêté pour ne pas briser mon genou. Il a été opéré, mais après l’opération, je n’ai pas repris le judo. J’avais donc une ceinture bleue. J’étais presque près pour la ceinture marron, avant la noire, mais j’ai arrêté.

Tu avais d’autres activités avant ça?

Hugo parmi ses jouets
Quand je suis arrivé à Roberval, dans le temps du séminaire des pères maristes, ça arrivait qu’il y ait de cours le soir, et j’avais beaucoup à faire et j’ai pris peu d’activités. Du côté de l’église, il y a eu des changements de liturgie, tout ce qu’il y avait de chants en latin devenaient des chants en français. Je me suis impliqué là-dedans, parce qu’il y en avait pas beaucoup qui était assez baveux pour s’en aller en avant de l’église et faire chanter le monde, parce que c’était pas à la mode. Nous, on l’avait fait quelques fois, en latin, comme dans le temps de Pâques en chantant la passion, avec Benoit Bouchard et son frère Yvan, mais excepté que quand c’est devenu en français, je me suis impliqué là-dedans. Le judo, comme d’ailleurs plus tard la natation, c’est arrivé par la force des choses. Réjean Paré voulait faire du judo, j’en ai fait avec lui. On s’est même organisé des tapis dans le sous-sol, dans la maison chez nous. Je me rappelle pas les années, mais ça jouait au début des années 70, tout ça.
--
(*) Un article du journal L'Étoile du Lac daté du 21 janvier 1970 s'intitule "Roberval a son école de Judo". On peut donc présumer que l'ouverture de l'école en question date de cette période.
--
[30 novembre 2011]

Relations familiales

Quand t’as connu Gisèle, tu as connu une grosse famille. Tu allais développer des relations proches avec ses frères, mais dans les années 60, ils étaient encore très jeunes.

Louiselle, avec Aline, Cécile, Hugo et Hélène
Richard il n’allait pas à l’école, même pas la maternelle. Je me souviens qu’il se berçait dans sa petite chaise en se faisant jouer de la musique, et il cognait des clous. Donc, comme il a 55 ans, et que ça fait 51 ans que je connais Gisèle, il devait donc avoir autour de 4 ans. Raymond était en maternelle ou première année, il était un petit bonhomme faisant mal un peu alors que Richard était vraiment le bébé. Réjean était pas encore un ado à ce moment-là, mais il était plus vieux un peu. Après ça il y avait huit filles. Louiselle était la plus vieille. Louiselle a été – quand on s’est marié, mais surtout plus tard quand on a eu la maison – elle était contente de faire des tours ou garder les enfants, pour s’éloigner un peu de la famille.
Léonide, Louis, JE et Robert
Yolande était la 3e mais elle était mariée. Elle s’était mariée un peu avant que je connaisse Gisèle, pas longtemps avant mais un peu avant. Thérèse, elle était déjà chez les ursulines à Québec. Je l’ai connu plus tard, quand on est allé à Québec, au parloir. Elle était en arrière d’un grillage, elle était cloitrée, même son père pouvait même pas pratiquement y toucher un doigt. Après ça il y avait Henriette, qui faisait de l’épilepsie. Il fallait toujours un peu surveiller. Après ça c’était Gisèle, puis Laurence, qui était jeune, elle allait encore à l’école quand j’ai connu Gisèle. Plus tard un peu, elle est allé travailler chez F.X. Bouchard, [chez] le père et la mère à Benoit. Il y avait Huguette qui allait à l’école et faisait la fofolle (les Brassard sont allé demeurer en avant de chez eux) avec Claire Brassard, la sœur de Benoit, qui est devenu son mari, à Huguette. Après ça il y avait Colette, qui allait à l’école à ce moment-là, je pense.

C’est donc plus tard que vous avez développé des relations, les gars et toi.

Richard, JE, Raymond
Réjean, il aimait bien ça parler avec le monde, avec des gars. Il était content quand j’ai bâti ma maison en 1967, il est venu donner des coups de mains, m’aider un peu. Puis vers la fin, j’avais plus d’argent pour engager des ouvriers, mais il restait à finir des plafonds un peu, faire de la céramique en avant du foyer, la céramique de la salle de bain, des trucs comme ça. Réjean il venait m’aider et je lui avais dit que je lui donnerais 100 piastres un moment donné, c’était encore un petit gars, qui était encore à l’école. Il m’aidait un peu partout. Quand on a fait la céramique en avant du foyer, on n’en avait jamais fait ni l’un ni l’autre. Donc on a fait la céramique, on l’a posée, très bien posée, aucun problème, y’a juste le fait qu’on l’a lavée un peu en retard, ce qui fait qu’elle est restée avec toutes sortes de petites choses, dedans, du coulis séché, c’est difficile à ôter. Là, on a appris notre leçon comme il faut pour faire la chambre de bain, parce que là, c’était tous les murs et tout le plancher au complet, ça faisait pas mal de céramique à poser. En passant, c’était le père de Robert Auclair [le mari de Yolande] qui me l’avait vendue. Parce qu’il était contracteur, et il en vendait. Il avait eu une ferme, mais il n’en avait plus, il prenait des contrats, il faisait toutes sortes de trucs. J’avais fait venir ma céramique par lui. La céramique en avant du foyer, quand on avait du temps libre, Réjean, avec un tournevis, grattait tranquillement le coulis qui avait de trop!

En 1967, c’est aussi le mariage de ton frère Réjean avec Gaby; qu’est-ce qu’il faisait à 20 ans, comme emploi, quand il s’est marié.

Hélène et JE avec Gaby
Réjean avait suivi des cours de pilotage et il travaillait comme pilote commercial pour Jim Côté. Jim Côté avait des hydravions, et il faisait du transport dans le nord. C’était pas des gros avions, mais dans le temps, il avait sa base à Roberval, et il est aussi allé s’installer à St-Félicien, sur roue. Il allait dans le nord pour livrer des choses. Réjean a travaillé là un peu. C’est là qu’il a commencé à travailler. Après ça, il est allé à Rivière-du-Loup, travailler dans ce coin-là, comme pilote aussi il me semble (*). Après ça, il a été obligé de revenir, et à Roberval, et il a été engagé comme policier. C’était plus tard, mais pas tellement plus tard. Rivière-du-Loup, il était déjà marié quand il est allé là. Ils sont revenus de là et ils ont resté à loyer à côté de chez mes parents. Ils sont resté là un bout de temps.
--
(*) Note: À propos du séjour à Rivière-du-Loup, Gaby me précisera un peu après cet entretien: "Nous sommes resté environ 10 mois vers juin 1968 à mars 1969. Réjean pilotait pour du charter avec un avion de St-Félicien mais non [comme] instructeur là-bas, il n'y avait pas d'école de pilotage. Ensuite, les temps morts, il travaillait pour une compagnie qui posait du revêtement de vinyle sur les maisons. Je serais restée là jusqu'à la fin de mes jours".
--
[30 novembre 2011]
[19 décembre 2011 pour le commentaire de Gaby]

Politique des années 70 et premières années du Cegep

En 1968, on est en pleine Trudeaumanie… Mais à Roberval, c’est le député créditiste qui l’emporte aux élections fédérales.

Réjean, Cécile, Wilfrid et JE - 25e anniversaire de
mariage de Cécile et Wilfrid
C’était Gauthier de Mistassini, je pense. Il avait un salon funéraire. Les gens avaient de l’intérêt, mais je ne me souviens plus d’une Trudeaumanie. Trudeau était aimé et pas aimé, il y avait des deux.

En 1967, Lévesque quitte le Parti Libéral, puis Daniel Johnson meurt, il y a la création du PQ, puis en 1970, c’est l’élection de Robert Bourassa et c’est un libéral qui est élu dans Roberval. C’est une époque d’effervescence politique. Est-ce qu’on sent ces changements sociaux à Roberval?

Avec Lamontagne, le député Robert Lamontagne, je me souviens surtout d’avoir réussi à avoir un jour [plus tard] obtenu une subvention particulière pour acheter un instrument, une grosse contrebasse, pour l’harmonie de Roberval. Il a été député assez longtemps que quand vous étiez dans l’harmonie, c’est lui qui était député et il m’avait donné la subvention que j’avais demandé. Il s’était impliqué aussi pour aider à ce que ça marche, au Cegep et il s’impliquait aussi dans la commission scolaire, parce qu’on manquait de locaux, et on a eu une école à St-Félicien avant d’avoir le Cegep. On a été là plusieurs années. C’était une petite école, et il y a eu des ajouts en arrière.

C’était situé où à St-Félicien?

Pas tellement loin du Cegep [actuel]. C’était quoi son nom déjà, à cette petite école? Hébert il me semble, mais je ne me rappelle plus.

Elle existe encore aujourd’hui?

Oui, oui. C’était une école primaire, puis nous autres, on a fait faire des ajouts, ils ont mis des genres de grosses roulottes, comme annexes, même le gymnase ça a été une annexe faite pour ce Cegep-là. Le primaire, ils l’avaient mis ailleurs, ils l’avaient refoulé dans les autres écoles. C’était assez grand, mais il fallait faire des laboratoires, le laboratoire de physique, par exemple, c’était une classe au fond. À un moment donné, c’était deux classes, mais tu pouvais mettre un mur pour faire ton cours pendant que le technicien préparait les affaires, puis tu ôtais le mur pour continuer; il y avait quelques tables qui servaient pour le cours et pour le laboratoire en même temps. Ça c’était le laboratoire de physique. Le technicien, Pierre Leboeuf, avait son petit bureau, moi, j’avais mon bureau dans le coin, j’étais tout seul dans ce coin-là aussi. Ça a pris un peu de temps avant qu’ils commencent à construire [le Cegep actuel]. Ils ont pensé d’en faire un, mais il fallait débattre de combien il y aurait de monde. Il fallait analyser la région, c’était surtout Patrice Laroche qui faisait les démarches, Robert Lamontagne était là-dedans, puis le notaire Villeneuve, de Mistassini, qui était président du conseil d’administration, c’était un ancien député aussi ça. Après ça, il y avait le directeur général du secondaire, de la commission scolaire Louis Hémon.

En 1970, pendant que tu enseignes au secondaire, et que tu fais partie du comité de création du Cegep, et juste avant l’ouverture de la polyvalente, c’est aussi la crise d’octobre… De Roberval, ça se vit comment?

Gigi dans sa cuisine - probablement en 1968
Oh, tu regardais ça [à la télé]. Y’avait un certain nombre qui avait des idées de vouloir faire quelque chose, mais ils ont manqué leur coup et ont fait les imbéciles.

C’était compris déjà à l’époque ça? A Roberval, est-ce qu’il y avait des sympathisants du FLQ?

Non. Ça se parlait un peu, des gens qui voulaient que ça soit plus libre [le Québe], mais c’était pas plus qu’il faut, pas moins qu’il faut.

Il y a eu des manifestations?

Oh non, à Roberval, tu étais loin de tout ça. Ce qui se disait, c’était qu’il en y a qui veulent tout changer, mais ils ne réussiront pas, le Saguenay Lac-St-Jean et les autres régions éloignées, qu’est-ce que tu veux qu’ils viennent foutre là-dedans, avant qu’ils réussissent à faire quelque chose? Le FLQ était vu un peu comme ceux qui voulaient de faire un beau nom, mais qu’à un moment donné, ça tourne mal. Arrive l’histoire de l’armée là-dedans, alors là, c’est encore pire. Puis Pierre Laporte est décédé, ils vont trop loin. Pierre Laporte, y’a pas bien bien du monde qui le détestait, c’était un ministre qui était assez aimé un peu partout, alors on dit, allez-y, que veux-tu?

En 1971, c’était ton conventum de rhétorique.

Conventum de Rhétorique 1959-1971
On est allé, je me rappelle pas de tout, on est allé au séminaire, à l’ancien grand séminaire, y’avait Denis Paradis qui demeurait pas loin. Puis on a eu une soirée dans un hôtel à Chicoutimi. Il y en a qu’on n’avait pas revu depuis une dizaine d’années. C’était 59-71, c’est 12 ans. À Philo II, on se réunissait des fois après, mais il y avait pas de trucs officiels, l’habitude, c’était le conventum de rhétorique, c’était ça la tradition. Il y en a qui s’en allait après ça, étudier la philosophie, ou la théologie, qui allaient vers la prêtrise. C’est pour ça que les deux dernières années étaient surtout pour les laïcs, avant, même si dans mon temps, c’était pour tous. Cette tradition-là (conventum de rhétorique) ça datait de loin.
--
[9 et 30 novembre 2011]

Un chalet familial

Quand j’étais très jeune, dans le rang 3, vous aviez un chalet, que vous aviez construit avec Grand-Papa. Quand avez-vous commencé ça?

Cécile, Laura, Wilfrid
Papa avait un terrain au 3. Quand on demeurait sur la terre, quand j’étais jeune, lui montait à travers le bois, à travers les champs et à travers le premier rang, il montait jusque-là, et il allait bûcher quelques arbres et s’en revenait. Puis, il a décidé de bâtir un chalet. Le chalet, quand il l’a bâti, je l’ai aidé beaucoup. Au début, il avait commencé juste avec une cabane.

Ça a été construit quand?

Au début, je me demande si j’étais pas encore à loyer (*). Mais après ça, ça s’est surtout fait après la construction de ma maison. Je me souviens que mon grand-père Girard [Adgérie, père de Cécile (*)], qui était pratiquement aveugle, c’est lui qui était venu faire la cheminée du chalet. Il était venu avec nous autres, il ne voyait pas clair, mais je l’avais aidé. Quand tout a été fait, il [Wilfrid] s’est aperçu que le chalet n’était pas sur son terrain. Parce qu’il pensait d’avoir plus grand, d’avoir le demi lot au complet. Ça n’a pas été trop grave, parce que c’était bâti sur le bout des terres qui appartenaient à Petit. Il s’était bâti là parce que c’était plus commode, c’était sur un cran. C’était à dix pas de son terrain, sans le vouloir. Plus tard, j’ai tout fini l’intérieur. C’était pas isolé, mais quand même, je l’ai fini.
Wilfrid, Léonide, Yolande, Louis, Robert
J’avais demandé à mon oncle Philippe, qui était au moulin des Gagnon, pour avoir du V [de la planche en V] et il m’en avait fait pour un bon prix et il était même venu me le livrer. J’avais fini les murs et le plafond en V. Il n’y avait pas d’isolant, mais c’était bien fini. Quand on a fait ça, on avait fait une toilette, et on avait fait des murs pour faire des chambres. On avait rallongé pour faire des chambres. Parce qu’au début, le chalet, c’était juste une cabane [au toit] pointu, il n’y avait pas d’autres pièces. C’est surtout quand on a rallongé, qu’on a fait des chambres, une pour Nenine, une dans le coin, puis deux autres chambres. On avait mis une toilette, qu’on avait organisée avec un gros drum pour ramasser de l’eau dehors quand il mouillait. Dès qu’il mouillait, ça se remplissait et on était correct.

Et la piscine?

Robert, Louis, Richard, Raymond, Yolande
Ça, ça a été une folie. À un moment donné, on s’est dit: il faudrait peut-être se faire une belle petite piscine. Les enfants pourraient nager. C’était mon idée. Papa et Réjean sont venus m’aider. On a fait des formes et après ça, on est allé chercher la compagnie qui livrait du ciment tout préparé. Ils sont venus le livrer et couler la piscine. On a enlevé les formes et plus tard, on s’est organisé jusqu’en bas où on allait chercher notre eau: il y avait une source, à 400 pieds du chalet. On s’est organisé une pompe qui fonctionnait avec le courant de l’eau. Un bélier hydraulique. Donc l’eau coule, ça donne un coup, pouf, pouf, pouf, et ça permettait de pomper de l’eau. L’eau rentrait dedans, et à chaque coup, pouf, l’eau remontait, donc ça faisait monter l’eau jusqu’à notre piscine. Je ne me rappelle pas si c’est le premier ou le deuxième, mais j’en ai fabriqué un. Le bouchon qui tapait était en plomb, pour être bien scellé, et on l’avait coulé avec mon oncle Léonce chez les Gagnon. Après ça, il tapait, tu l’entendais de loin, du chalet, tu le savais quand il marchait. À un moment donné, on était obligé de l’arrêter et de refaire fondre le bouchon. C’était comme un gros bouchon remplit de plomb, mais il se déformait. Rendu trop loin, il restait pris, donc de temps en temps, j’étais obligé de le défaire, de le faire fondre et qu’on le recommence. C’est là qu’on a fini par s’en trouver un traditionnel, et au lieu d’un cap comme on s’était fabriqué, c’était un genre de gros cuir qui faisait le travail, et ça usait pas, donc ça faisait bien. L’eau montait, tu avais pas besoin d’électricité, 400 pieds plus loin, avec une dénivellation d’une bonne vingtaine de pieds, au moins. Quand on a décidé d’en mettre pour la toilette du chalet, on a été capable d’en faire monter aussi. On avait de la très belle eau, c’était de l’eau de source. La source sortait pas très loin d’où on était, ça faisait un beau petit ruisseau, on se servait de ça. La piscine, on la remplissait, mais elle se revidait lentement. Il aurait fallu mettre toutes sortes de choses, et en plus, l’eau était froide et était difficile à réchauffer. Après un moment, on l’a laissé faire, puis on l’a rempli de sable, pour faire un carré de sable.
--
(*) Note: La participation du grand-père de JE, Adgérie Girard à la construction de la première phase du chalet permet de dater celle-ci. Adgérie Girard est décédé le 22 novembre 1964, et dans un entretien subséquent, JE mentionnera l'avoir visité à l'hôpital à l'occasion du Nouvel An 1964. À l'été 1963, JE se mariait et faisait son voyage de noces. La construction du chalet est donc antérieure à cette date. Or en 1961, JE étudiait à l'Université Laval pendant l'été. Selon les souvenirs de Gigi, il est probable que le chalet ait été érigé à l'été 1960.
--
[30 novembre 2011]

1964-1971: Contexte (3)

Adrien Plante

En plus d'être médecin spécialiste, Adrien Plante a également été conseiller municipal de Roberval de 1951 à 1953, puis maire de Roberval de 1954 à 1957. Un centre d'hébergement porte maintenant son nom à Roberval et la maison dont Adrien Plante était propriétaire est aujourd'hui occupée par le gîte La brise du Lac.

Charles-Arthur Gauthier

Né à Mistassini, Charles-Arthur Gauthier oeuvre 8 ans comme conseiller municipal et deux ans comme maire. Il est aussi demeuré député du Crédit Social du Canada de la circonscription de Roberval pendant 18 ans, de 1962 à 1980. L'élection des libéraux de Trudeau en 1968 n'ont pas permit de le défaire, lui qui en était déjà à sa 4e élection. À deux reprises, il a occupé le poste de chef intérimaire du Crédit Social.

Robert Lamontagne

Robert Lamontagne a occupé le poste de député de Roberval sous la bannière du Parti Libéral du Québec de 1970 à 1981. Il a succédé à Joseph-Georges Gauthier et a été remplacé lors de l'élection de Michel Gauthier.

Joseph-Georges Gauthier

Natif de Chambord, J.-G. Gauthier occupe le poste de maire de 1957 à 1966. Il est élu député de Roberval  sous l'Union Nationale de 1962 à 1970, année d'élection du libéral Robert Lamontagne.

Michel Gauthier

Fils de Joseph-Georges Gauthier, Michel a été élu député de Roberval avec le Parti Québécois en 1981, poste qu'il occupa jusqu'en 1988. Il succédait à Robert Lamontagne.
Quelques années plus tard, Michel Gauthier était élu député fédéral de la circonscription de Roberval-Lac-St-Jean avec le Bloc Québécois, poste qu'il a occupé de 1993 à 2007. Il succédait alors à Benoit Bouchard.
En 1996, il a occupé le poste de chef du Bloc Québécois après le départ de Lucien Bouchard et avant la nomination de Gilles Duceppe.

François-Xavier Bouchard

F.-X. Bouchard a été conseiller municipal de Roberval de 1938 à 1951. Il a ensuite été maire de Roberval de 1960 à 1969. Il était le père de Benoît Bouchard.

Georges Villeneuve

Né à St-Prime, il pratique le notariat à Mistassini après ses études. Il y devient maire de 1961 à 1968. Le notaire Villeneuve a été élu député fédéral avec le Parti Libéral du Canada en 1953. Il succédait à Paul H. Spence. Il est demeuré député jusqu'en 1958.

1964-1971: Contexte (2)

École Hébert (Premier campus du Cegep de St-Félicien)

L'école Hébert fait aujourd'hui partie du réseau scolaire de la Commission Scolaire du Pays des Bleuets. L'école accueille actuellement des élèves de niveaux préscolaires et primaires. Elle est située sur la rue L.W. Leclerc,  à St-Félicien, une rue qui croise le boulevard Hamel non loin d'où est situé le campus actuel du Cégep de St-Félicien. L'école Hébert a servi de premier campus au Cégep lors de sa création en 1971, jusqu'à son déménagement dans le campus actuel, en 1979.

Harmonie de Roberval

Bien qu'elle ait probablement opérée quelques années avant cette date, L'Harmonie de Roberval est officiellement crée en tant qu'organisme en juillet 1975. Elle opère alors sous le nom d'Harmonie Scolaire avant d'adopter le nom d'Harmonie de Roberval en novembre 1978.
Selon les documents historiques, "Les buts de l'Harmonie était d'offrir aux jeunes des cours de musique de formation classique, donner aux jeunes le goût de la vraie musique, combattre la délinquance juvénile et divertir la population.".
À un moment ou un autre, les quatre enfants de JE ont fait partie de l'Harmonie de Roberval.
L'Harmonie a cessé ses activités à la fin des années 80.

Démolition de l'Église Notre-Dame de Roberval

L'église en bois, la plus vieille de toute la région du Saguenay-Lac-St-Jean, construite en 1872-1873, a cédé sa place à l'église moderne de forme pyramidale inaugurée en mars 1967. En mai 1967, l'ancienne église vieille de 95 ans, a été démolie. Qu'il y ait ou non eu un incendie mineur avant cette démolition n'est pas indiqué dans les documents que j'ai retracé. Les articles et livres d'histoire relatent toujours la décision de construire une nouvelle église pour des raisons de modernisme et d'espace, la vieille église étant jugée trop petite. Que la démolition de l'église en bois ait succédé à la construction de la nouvelle église ne fait aucun doute dans les documents historiques, il y a même une photo d'archives où l'on voit les deux églises côtes à côtes, au printemps 1967.
L'été de la démolition, JE entreprenait la construction de sa maison et il a racheté un calorifère à eau chaude de la vieille église quasi centenaire, avant la démolition de celle-ci.

Messe en français et La réforme liturgique du concile Vatican II

Le Concile Vatican II - qui sera considéré comme la plus grande révolution du catholicisme au XXe siècle - est ouvert par Jean XXIII et clos sous Paul VI. Après la promulgation des nouvelles règles concernant la liturgie catholique émises lors du concile, c'est en 1965 que les changements majeurs commencent à être appliqués dans les paroisses du monde.
Alors que dans le cas de la messe chantée, on conserve les chants grégoriens et le latin dans les prières du prêtre, la messe lue garde le latin que pour la préface et la prière eucharistique. La langue parlée peut être admise pour les lectures, pour tous les chants, pour la prière universelle, les acclamations, salutations et dialogues et pour le Notre-Père.
Aussi, la célébration se fait désormais face aux fidèles.
Avec le temps, les quelques éléments latins feront éventuellement place à la langue locale également.
--