jeudi 5 janvier 2012

Politique des années 70 et premières années du Cegep

En 1968, on est en pleine Trudeaumanie… Mais à Roberval, c’est le député créditiste qui l’emporte aux élections fédérales.

Réjean, Cécile, Wilfrid et JE - 25e anniversaire de
mariage de Cécile et Wilfrid
C’était Gauthier de Mistassini, je pense. Il avait un salon funéraire. Les gens avaient de l’intérêt, mais je ne me souviens plus d’une Trudeaumanie. Trudeau était aimé et pas aimé, il y avait des deux.

En 1967, Lévesque quitte le Parti Libéral, puis Daniel Johnson meurt, il y a la création du PQ, puis en 1970, c’est l’élection de Robert Bourassa et c’est un libéral qui est élu dans Roberval. C’est une époque d’effervescence politique. Est-ce qu’on sent ces changements sociaux à Roberval?

Avec Lamontagne, le député Robert Lamontagne, je me souviens surtout d’avoir réussi à avoir un jour [plus tard] obtenu une subvention particulière pour acheter un instrument, une grosse contrebasse, pour l’harmonie de Roberval. Il a été député assez longtemps que quand vous étiez dans l’harmonie, c’est lui qui était député et il m’avait donné la subvention que j’avais demandé. Il s’était impliqué aussi pour aider à ce que ça marche, au Cegep et il s’impliquait aussi dans la commission scolaire, parce qu’on manquait de locaux, et on a eu une école à St-Félicien avant d’avoir le Cegep. On a été là plusieurs années. C’était une petite école, et il y a eu des ajouts en arrière.

C’était situé où à St-Félicien?

Pas tellement loin du Cegep [actuel]. C’était quoi son nom déjà, à cette petite école? Hébert il me semble, mais je ne me rappelle plus.

Elle existe encore aujourd’hui?

Oui, oui. C’était une école primaire, puis nous autres, on a fait faire des ajouts, ils ont mis des genres de grosses roulottes, comme annexes, même le gymnase ça a été une annexe faite pour ce Cegep-là. Le primaire, ils l’avaient mis ailleurs, ils l’avaient refoulé dans les autres écoles. C’était assez grand, mais il fallait faire des laboratoires, le laboratoire de physique, par exemple, c’était une classe au fond. À un moment donné, c’était deux classes, mais tu pouvais mettre un mur pour faire ton cours pendant que le technicien préparait les affaires, puis tu ôtais le mur pour continuer; il y avait quelques tables qui servaient pour le cours et pour le laboratoire en même temps. Ça c’était le laboratoire de physique. Le technicien, Pierre Leboeuf, avait son petit bureau, moi, j’avais mon bureau dans le coin, j’étais tout seul dans ce coin-là aussi. Ça a pris un peu de temps avant qu’ils commencent à construire [le Cegep actuel]. Ils ont pensé d’en faire un, mais il fallait débattre de combien il y aurait de monde. Il fallait analyser la région, c’était surtout Patrice Laroche qui faisait les démarches, Robert Lamontagne était là-dedans, puis le notaire Villeneuve, de Mistassini, qui était président du conseil d’administration, c’était un ancien député aussi ça. Après ça, il y avait le directeur général du secondaire, de la commission scolaire Louis Hémon.

En 1970, pendant que tu enseignes au secondaire, et que tu fais partie du comité de création du Cegep, et juste avant l’ouverture de la polyvalente, c’est aussi la crise d’octobre… De Roberval, ça se vit comment?

Gigi dans sa cuisine - probablement en 1968
Oh, tu regardais ça [à la télé]. Y’avait un certain nombre qui avait des idées de vouloir faire quelque chose, mais ils ont manqué leur coup et ont fait les imbéciles.

C’était compris déjà à l’époque ça? A Roberval, est-ce qu’il y avait des sympathisants du FLQ?

Non. Ça se parlait un peu, des gens qui voulaient que ça soit plus libre [le Québe], mais c’était pas plus qu’il faut, pas moins qu’il faut.

Il y a eu des manifestations?

Oh non, à Roberval, tu étais loin de tout ça. Ce qui se disait, c’était qu’il en y a qui veulent tout changer, mais ils ne réussiront pas, le Saguenay Lac-St-Jean et les autres régions éloignées, qu’est-ce que tu veux qu’ils viennent foutre là-dedans, avant qu’ils réussissent à faire quelque chose? Le FLQ était vu un peu comme ceux qui voulaient de faire un beau nom, mais qu’à un moment donné, ça tourne mal. Arrive l’histoire de l’armée là-dedans, alors là, c’est encore pire. Puis Pierre Laporte est décédé, ils vont trop loin. Pierre Laporte, y’a pas bien bien du monde qui le détestait, c’était un ministre qui était assez aimé un peu partout, alors on dit, allez-y, que veux-tu?

En 1971, c’était ton conventum de rhétorique.

Conventum de Rhétorique 1959-1971
On est allé, je me rappelle pas de tout, on est allé au séminaire, à l’ancien grand séminaire, y’avait Denis Paradis qui demeurait pas loin. Puis on a eu une soirée dans un hôtel à Chicoutimi. Il y en a qu’on n’avait pas revu depuis une dizaine d’années. C’était 59-71, c’est 12 ans. À Philo II, on se réunissait des fois après, mais il y avait pas de trucs officiels, l’habitude, c’était le conventum de rhétorique, c’était ça la tradition. Il y en a qui s’en allait après ça, étudier la philosophie, ou la théologie, qui allaient vers la prêtrise. C’est pour ça que les deux dernières années étaient surtout pour les laïcs, avant, même si dans mon temps, c’était pour tous. Cette tradition-là (conventum de rhétorique) ça datait de loin.
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[9 et 30 novembre 2011]

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