jeudi 5 janvier 2012

Un chalet familial

Quand j’étais très jeune, dans le rang 3, vous aviez un chalet, que vous aviez construit avec Grand-Papa. Quand avez-vous commencé ça?

Cécile, Laura, Wilfrid
Papa avait un terrain au 3. Quand on demeurait sur la terre, quand j’étais jeune, lui montait à travers le bois, à travers les champs et à travers le premier rang, il montait jusque-là, et il allait bûcher quelques arbres et s’en revenait. Puis, il a décidé de bâtir un chalet. Le chalet, quand il l’a bâti, je l’ai aidé beaucoup. Au début, il avait commencé juste avec une cabane.

Ça a été construit quand?

Au début, je me demande si j’étais pas encore à loyer (*). Mais après ça, ça s’est surtout fait après la construction de ma maison. Je me souviens que mon grand-père Girard [Adgérie, père de Cécile (*)], qui était pratiquement aveugle, c’est lui qui était venu faire la cheminée du chalet. Il était venu avec nous autres, il ne voyait pas clair, mais je l’avais aidé. Quand tout a été fait, il [Wilfrid] s’est aperçu que le chalet n’était pas sur son terrain. Parce qu’il pensait d’avoir plus grand, d’avoir le demi lot au complet. Ça n’a pas été trop grave, parce que c’était bâti sur le bout des terres qui appartenaient à Petit. Il s’était bâti là parce que c’était plus commode, c’était sur un cran. C’était à dix pas de son terrain, sans le vouloir. Plus tard, j’ai tout fini l’intérieur. C’était pas isolé, mais quand même, je l’ai fini.
Wilfrid, Léonide, Yolande, Louis, Robert
J’avais demandé à mon oncle Philippe, qui était au moulin des Gagnon, pour avoir du V [de la planche en V] et il m’en avait fait pour un bon prix et il était même venu me le livrer. J’avais fini les murs et le plafond en V. Il n’y avait pas d’isolant, mais c’était bien fini. Quand on a fait ça, on avait fait une toilette, et on avait fait des murs pour faire des chambres. On avait rallongé pour faire des chambres. Parce qu’au début, le chalet, c’était juste une cabane [au toit] pointu, il n’y avait pas d’autres pièces. C’est surtout quand on a rallongé, qu’on a fait des chambres, une pour Nenine, une dans le coin, puis deux autres chambres. On avait mis une toilette, qu’on avait organisée avec un gros drum pour ramasser de l’eau dehors quand il mouillait. Dès qu’il mouillait, ça se remplissait et on était correct.

Et la piscine?

Robert, Louis, Richard, Raymond, Yolande
Ça, ça a été une folie. À un moment donné, on s’est dit: il faudrait peut-être se faire une belle petite piscine. Les enfants pourraient nager. C’était mon idée. Papa et Réjean sont venus m’aider. On a fait des formes et après ça, on est allé chercher la compagnie qui livrait du ciment tout préparé. Ils sont venus le livrer et couler la piscine. On a enlevé les formes et plus tard, on s’est organisé jusqu’en bas où on allait chercher notre eau: il y avait une source, à 400 pieds du chalet. On s’est organisé une pompe qui fonctionnait avec le courant de l’eau. Un bélier hydraulique. Donc l’eau coule, ça donne un coup, pouf, pouf, pouf, et ça permettait de pomper de l’eau. L’eau rentrait dedans, et à chaque coup, pouf, l’eau remontait, donc ça faisait monter l’eau jusqu’à notre piscine. Je ne me rappelle pas si c’est le premier ou le deuxième, mais j’en ai fabriqué un. Le bouchon qui tapait était en plomb, pour être bien scellé, et on l’avait coulé avec mon oncle Léonce chez les Gagnon. Après ça, il tapait, tu l’entendais de loin, du chalet, tu le savais quand il marchait. À un moment donné, on était obligé de l’arrêter et de refaire fondre le bouchon. C’était comme un gros bouchon remplit de plomb, mais il se déformait. Rendu trop loin, il restait pris, donc de temps en temps, j’étais obligé de le défaire, de le faire fondre et qu’on le recommence. C’est là qu’on a fini par s’en trouver un traditionnel, et au lieu d’un cap comme on s’était fabriqué, c’était un genre de gros cuir qui faisait le travail, et ça usait pas, donc ça faisait bien. L’eau montait, tu avais pas besoin d’électricité, 400 pieds plus loin, avec une dénivellation d’une bonne vingtaine de pieds, au moins. Quand on a décidé d’en mettre pour la toilette du chalet, on a été capable d’en faire monter aussi. On avait de la très belle eau, c’était de l’eau de source. La source sortait pas très loin d’où on était, ça faisait un beau petit ruisseau, on se servait de ça. La piscine, on la remplissait, mais elle se revidait lentement. Il aurait fallu mettre toutes sortes de choses, et en plus, l’eau était froide et était difficile à réchauffer. Après un moment, on l’a laissé faire, puis on l’a rempli de sable, pour faire un carré de sable.
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(*) Note: La participation du grand-père de JE, Adgérie Girard à la construction de la première phase du chalet permet de dater celle-ci. Adgérie Girard est décédé le 22 novembre 1964, et dans un entretien subséquent, JE mentionnera l'avoir visité à l'hôpital à l'occasion du Nouvel An 1964. À l'été 1963, JE se mariait et faisait son voyage de noces. La construction du chalet est donc antérieure à cette date. Or en 1961, JE étudiait à l'Université Laval pendant l'été. Selon les souvenirs de Gigi, il est probable que le chalet ait été érigé à l'été 1960.
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[30 novembre 2011]

2 commentaires:

  1. Allô Hugo, comme d'habitude j'ai lu ton reportage et j'aime bien de la façon que c'est monté avec les photos, que de beaux souvenirs, mais quel travail que tu fais. J.E s'est trompé pour les dates du chalet. Le début de la construction était au début des années 60. Je me rappelle que j'étais allée coucher à ce chalet au début de nos fréquentations, et que j'avais couché avec Nenine dans le lit superposé. C'est pas grave, je voulais juste te le dire,je l'ai rappelé à J.E et il dit que ouais, il ne se rappelais pas, mais c'est bien le cas. Encore Bravo pour ton beau travail, c'est vraiment HOT. Bisous

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  2. Merci Gigi de ces informations - j'ai mis à jour la note au bas du billet pour situer la construction originale du chalet.

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