mercredi 7 décembre 2011

Les derniers diplômés du Cours Classique de Roberval

Après quelques recherches, j'ai mis la main sur cette copie du tableau des diplômés de Philo II du Séminaire des Pères Maristes de Roberval, pour la dernière année où le cours classique y a été donné et pendant laquelle JE était un des professeurs; 1966-1967.


Merci à Pascal Bouchard pour ce tableau. M. Bouchard était un des étudiants et il transmettait ses salutations à son ancien professeur en contribuant à mon projet.
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dimanche 4 décembre 2011

Réforme de l'éducation: La création du Cegep régional

On a présenté un mémoire à cette commission-là. Ils étaient 3-4. J’ai eu à présenter les tableaux des recherches en termes de distances et de nombres d’étudiants, pour montrer ça. Comme prof de science, c’était une bonne idée de me demander ça. Ce qui m’a été dit plus tard, par les autres qui avaient présenté les autres parties du rapport, et qui ne savaient pas trop comment présenter les tableaux ; Ils ont été très contents de la façon dont je l’avais présenté, que ça avait été favorable. J’étais assez satisfait Résultat de tout ça, il y a eu une autorisation pour avoir un Cegep à St-Félicien, et il pourrait commencer tout de suite en 1971.

Le Cegep est autorisé. On avait demandé, 4 ans avant, si on pouvait avoir du collégial, à trois campus. Alma, Roberval, Dolbeau. Ils nous ont dit: impossible. Quand on est arrivé pour obtenir le Cegep à St-Felicien. Ils ont pas donné un Cegep à St-Felicien, ils ont donné un Cegep au Saguenay-Lac-St-Jean, formé de 4 campus. Chicoutimi, Jonquière, Alma et St-Félicien. C’était un seul Cegep. Le directeur était Claude Ruel.

Il devait bien avoir du monde à Roberval qui aurait voulu que le Cegep soit à Roberval.

Il fallait présenter le rapport qu’on avait préparé aux gens des villes, un peu partout, pour que ça devienne cohérent. Moi, je l’ai présenté au conseil de ville de Roberval, et je l’ai présenté au conseil de ville de Dolbeau. Il y a quelqu’un qui m’a dit: Allez tout donner aux autres et envoyez-nous chez le diable. Je lui ai répondu que c’était mieux de l’avoir là que de ne pas en avoir pantoute. On avait essayé d’en avoir, mais sans être capable. Là, on avait une chance d’être capable d’en avoir, si on en demandait un seul. Sinon, on ne l’aurait jamais. Au conseil de ville, ils ont tous écoutés, il y en a juste un qui a passé une remarque semblable. La même chose à Dolbeau. Gaston Perron ne voulait pas le présenter, il pensait se faire tomber dessus. C’était Camille Lupien qui était là comme maire? Je l’ai présenté et leur ai montré que c’était tannant de le faire comme ça, mais que si on ne faisait pas ça, il n’y en aurait pas pantoute et que ça serait encore plus tannant. On a fini par avoir des résolutions des conseils de ville, d’avoir des appuis suffisants pour faire notre demande comme on les voulait. Donc, il y a eu la création d’un Cegep à 4 campus. Quelques années avant, l’idée était impossible, mais là, c’était décrété.

Moi, j’ai fini mon année scolaire [secondaire 3 polyvalente]. Quand j’ai fini l’école, je suis parti, je suis allé là-bas, et je leur ai dit que je venais travailler là. À St-Félicien, dans un petit local. Moi, je voulais travailler au niveau collégial. C’est comme ça que quand ça a démarré. J’ai été le premier DSP [Directeur des Services Pédagogiques]. Quand on a voulu démarrer, si on demandait des inscriptions, on enseignait quoi ? C’était juste une première année. C’était facile à demander en sciences, en sciences humaines avec ou sans maths, mais lettres, t’as jamais assez de monde pour le donner. Et si tu fais juste ça, tu auras jamais assez de monde tout court.
Là, Jean-Marie Couet était devenu président du Conseil d’Administration du Cegep régional. Quand on a fait nos demandes, on a demandé la technique de cynégétique et halieutique. Chasse et pêche et ces choses-là, foresterie. Ça se donnait ailleurs, mais on empiétait sur le terrain des deux gros (Jonquière et Chicoutimi). Puis on a demandé technique infirmières. On a aussi proposé d’offrir la technique pour travailler dans les hôpitaux au Cegep de Jonquière, mais en première année de cette technique-là, pour les aider à avoir plus d’étudiants là-dedans. C’était surtout pour avoir assez d’étudiants. Il fallait engager des profs pour donner de la psychologie, ou de la philo, il faut pouvoir lui donner une tâche complète. On rusait autour de ça un peu. C’était une infirmière, une Gervais, qui dirigeait l’implantation de la technique infirmière. J’ai eu Daniel Bherer, un de mes anciens étudiants, qui est venu enseigner en philosophie. Un de mes anciens étudiants est venu enseigner en mathématiques. Des étudiants que j’avais eus au cours classique. Tu ne pouvais pas prendre tout le monde. On avait engagé Win Won Cai, un vietnamien, qui était venu pour enseigner chimie et physique. L’année d’après, il y avait assez d’étudiant et pendant l’été, on avait des réunions… moi, je n’avais aucune protection comme DSP, dans le temps il y en avait pas. Donc, la journée où l’année où je devrai partir, dans quatre ou cinq ans, je me retrouverais dehors sans rien. J’engageais des profs. J’ai engagé René Gagnon, comme prof de maths, puis Jocelyn Lambert comme prof de chimie, mais en physique j’ai engagé personne. J’ai engagé Roméo Guérin comme prof de maths. Puis je me suis engagé comme prof de physique et j’ai démissionné comme DSP. Le prof de math qui était là la première année, c’était Roger Guillemette. Lui a fait application comme DSP et il a eu la job.

T’as donc été un an DSP.

Oui. J’ai travaillé tout l’été à l’implantation, et toute l’année à m’occuper du secrétariat pédagogique. M’occuper de tout le côté orientation, il n’y avait personne d’autres dans ce temps-là. J’ai engagé à la fin de l’année Normand Bourassa. Je m’occupais de la direction des services pédagogiques, des professeurs, et je me suis occupé de l’éducation permanente. Ça a été une année où tu finissais à 10h du soir, et tu recommençais le lendemain matin. Mais quand je suis parti, on avait engagé quelqu’un qui allait s’occuper de l’éducation permanente, on avait engagé Normand Bourassa, et on avait donné à Geneviève Poliquin la responsabilité du secrétariat du service pédagogique, et un nouveau DSP. Ils m’ont donné un mois de salaire comme boni, par le conseil d’administration.
Et dès là, le Cegep régional commençait déjà à s’effriter pour donner 4 Cegeps [plus autonomes].
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[9 novembre 2011]

Réforme de l'éducation: Les années d'École Normale

En 1969, au début de l’année, vous apprenez que Gigi est enceinte d’un troisième.

Hélène, Hugues et Gisèle, avec trois pensionnaires:
Jeannine, Marie-Marthe et Madeleine.
Je m’occupais de l’école normale dans ce temps-là, donc on avait des pensionnaires. Parce que les gens qui venaient à l’école normale, il a fallu leur trouver des pensions. On avait trouvé plusieurs places où ils étaient prêts à en prendre, les gens se connaissent pas mal, c’était plus facile. Il m’en restait quelques-uns que j’avais pas été capable de placer et Gisèle a dit: on va les prendre. Ca a fini qu’on en a pris quatre.

En 1969, c’était le premier match des Expos de Montréal. Avais-tu suivi ça un peu?

J’ai suivi ce qui se passait parce que j’avais joué à la balle-molle quand j’étais jeune et au séminaire, au base-ball et à la balle-molle. Je suivais ça comme je pouvais. Je trouvais ça le fun. D’ailleurs, quand j’ai eu des chances, je me suis arrangé pour aller au parc Jarry. C’est arrivé surtout la première année du Cegep. J’ai eu à venir à Montréal quelques fois, puis plus tard, pour d’autres réunions. Quand je venais à Montréal, on se prenait une chambre sur la rue Sherbrooke, près de Berri. Gisèle prenait le métro et allait là où il y avait des magasins, comme sur la rue St-Hubert, par exemple. C’est arrivé une ou deux fois ou que je m’étais arrangé pour aller aux Expos. Je me souviens une fois d’être sorti et je n’avais pas remarqué où je m’étais stationné. Il fallait se stationner dans les rues autour du parc Jarry, les rues pas loin d’où tu restes. Quand la joute a été finie, je ressors de là, je pars, mais je ne sais plus où est mon char. Je retourne au stade, pour me réorienter, puis j’ai patrouillé dans les rues, mais tu peux patrouiller longtemps sans trouver ton char, mais je l’ai retrouvé. Je suis allé plusieurs fois après ça.

Après la fermeture de l’école normale…(*)

Pendant ce temps-là, le comité d’implantation travaillait quand même. La quatrième année, je suis retourné à la commission scolaire. J’avais fait application puisque je n’avais plus de travail, encore. Ils m’ont employé, j’ai donné des cours de mathématiques au secondaire 3. Ils étaient en train de bâtir la polyvalente. Donc, au Collège Notre-Dame, on a fonctionné sur le double-horaire. Il y en avait qui commençait le matin et finissaient en début d’après-midi et il y en avait qui commençaient en début d’après midi et qui finissaient tard, vers 6-7h. Après les fêtes, ça a été à la polyvalente. Ça a ouvert au mois de janvier 71.

Parallèlement à ça, le comité d’implantation d’un Cegep avait sorti une étude sur toutes les distances pour les élèves. C’était montré au ministère que ça n’avait pas de bon sens, qu’on était tous dispersés, pour montrer que le transport scolaire pourrait se faire, si l’endroit où on mettait un Cegep était St-Félicien. Parce que c’était l’endroit le plus accessible pour tout ce monde-là en même temps. Tu peux avoir un transport en autobus mais pas sur des distances énormes.

Parallèlement à ça, t’avais eu Benoit Bouchard qui était devenu le directeur de la polyvalente, il avait fait application pour ça. Du côté collégial, il s’était fait des démarches. Le père Bibeau, qui s’occupait de l’implantation des Cegeps, étaient venu avec un sous-ministre, qui était Roger Gagnon, on avait fait notre primaire ensemble, c’était un garçon à Osias Gagnon [de Gagnon & Frères], dans la rue Paradis, où j’allais jouer au hockey quand j’étais jeune. Le frère à Jean-Marc. Il était de mon âge. Il nous a dit que ça n’avait pas de bon sens et que jamais on allait réussir à avoir notre Cegep.
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[9 novembre 2011]

(*) Ursulines, école normale privée à Roberval. Date de fondation: 1925. Date de fermeture: 1968. (Selon le Guide thématique sur les Écoles Normales du Québec, publié en 2001).

Réforme de l'éducation: Fin du cours classique

Suite au rapport Parent, il y a réforme de l’éducation. Les Cegeps sont créés en 1967. Le séminaire où tu travaillais est fermé, donc ton emploi en 1967, c’est quoi?

JE fumait la pipe dans ces années-là. Ici avec Hélène.
Quand on est rentré dans la maison, c’était juste avant que l’école recommence. Il y avait juste un hic, c’est que le cours classique était presque aboli, parce que c’était l’année de la fondation des Cegep. Il y avait eu la création de 12 gros séminaires qui était devenus des collèges, des Cegep. Donc dans la région, il y avait Chicoutimi et Jonquière, le collège classique de Jonquière devenait le cegep, le séminaire de Chicoutimi devenait le Cegep de Chicoutimi. Il y en avait 12 dans la province en tout. Les pères maristes qui donnaient la fin du cours classique, on a fait une démarche ou deux rapidement pour s’informer pour combiner avec le classique qui se faisait chez les pères du bout du boulevard à Dolbeau et le classique à Alma, ou il y avait un Collège classique. Le supérieur à Alma était d’ailleurs Wilfrid Doré, un frère à Marius Doré qui avait demeuré en haut de chez mes parents. On a fait une rencontre avec les gens du ministère de l’éducation pour savoir s’il était possible de créer un collège à 3 campus. Ils ont dit que c’était impensable. Le père Parent et les pères maristes ont dit nous autres on ferme.
Donc au moment où je tombais en vacances pour bâtir, j’avais plus de job. Faut être baveux mais j’avais l’impression que c’était une question de confiance. Ça n’a pas été trop long que j’ai su que j’allais travailler pour la commission scolaire. Pour commencer, ils ont fait un genre de transition, ça s’est pas appelé le secondaire, ça avait un autre nom. J’ai enseigné de la physique, et des mathématiques. Au Collège Notre-Dame. La polyvalente à Roberval était pas construite, c’était un projet lointain. J’ai donc enseigné au collège Notre-Dame. À ce moment-là, on a fait des démarches, en même temps, il s’est créé un comité pour implanter un Cegep dans la région. Au début, ça s’est fait en collaboration avec des personnes qui connaissaient ça un peu. Des gens du Cegep de Jonquière, au départ, et après coup, la commission scolaire Louis-Hémon, le directeur général était Roger Bellavance. Ils ont fait un comité avec Gaston Perron, Patrice Laroche, et du monde d’un peu partout. Moi, je travaillais pour la commission scolaire. J’ai donc été dans le comité qui avait été formé, avec Benoit Bouchard. Lui aussi, il était au séminaire des pères maristes et était passé au secondaire. Il y a eu quelques réunions, des gens de la région, à partir de Dolbeau jusqu’à Roberval. Un Cegep à Jonquière et Chicoutimi, pour nous autres, c’était pas mieux que les anciens pensionnats. Ça ne donnait aucun service chez nous.

La deuxième et troisième année de ça, j’ai laissé la commission scolaire, et je suis allé m’occuper pour les ursulines, de l’École Normale. Finaliser l’École Normale. C’était la fin du brevet B. Pour celles qui devaient aller à un niveau collégial mais étaient intéressés à l’enseignement, avec le Cegep de Jonquière. Avec Claude Ruel qui s’occupait de l’éducation permanente, on a monté [un programme à l’École Normale, équivalent au Cegep, sous la supervision du Cegep de Jonquière]. On a rencontré un frère à Hervé Paradis qui était au ministère de l’éducation, à Québec. C’était clair qu’il n’y aurait plus de brevet B.
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[9 novembre 2011]

En 1967... C'était l'année de l'expo

En juillet 1967, Charles de Gaulle est de passage à Montréal et lance son célèbre «Vive le Québec libre». As-tu des souvenirs des réactions à Roberval?

On en a entendu parler, par la télévision. J’imagine qui en a qui ont réagi, mais moi, j’avais la tête ailleurs, quand tu es en train de bâtir une maison. Tu le trouves à la fois drôle, et à la fois de pas se mêler de ses affaires, c’était ça que le monde pensait en général.

En 1967, c’est l’année de l’expo

Expo 67 ; à l'arrière, estacade du Pont Champlain
Pendant l’été, j’ai bâti, donc je ne pouvais pas faire grand-chose d’autres. Après ça, j’ai commencé à travailler, parce que l’école a commencé. Mais l’expo devait se terminer après l’Action de grâce. Donc le congé de l’Action de grâce, on a dit qu’on allait aller voir l’expo 1967.

Vous avez visité l’expo la dernière fin de semaine où elle a été présentée?

Oui. Donc, Gaby qui avait une cousine qui demeurait à Longueuil, elle nous a donné l’adresse. Quand j’ai eu fini l’école, on s’est préparé, pis ou vous a fait garder, vous étiez jeune encore, puis on est parti tous les deux le soir même puis on est rentré à Longueuil à minuit. J’ai un souvenir particulier de ça pour la bonne raison que juste avant que j’arrive dans la cour chez la madame, j’ai fait un flat. Un pneu à terre que j’ai été obligé de changer avant de me rendre dans la cour, il était minuit le soir. On l’avait avertie qu’on serait tard parce qu’on partait après l’ouvrage à Roberval.
Expo 67 : Le pavillon des États-Unis devenu aujourd'hui
la biosphère, avec le Pont Jacques Cartier en arrière.
Le lendemain, petit problème, on ne peut pas prendre le métro. Parce que il y a une grève des transports. Ce qu’on nous dit, c’est de s’en aller à l’île Charron avec notre auto et que rendu là, il y avait des autobus nolisés spécialement pour le monde. Ils faisaient la navette. Ils montaient par le Pont Jacques-Cartier et faisaient la petite descente en spirale qui descend jusqu’à Terre des hommes, en bas. On est allé à l’expo là. Quand on a été là, évidemment il y avait de pavillons qu’on voulait voir. On n’en a vu des pavillons. T’avais des fois des files de monde qui faisait quasiment le tour des pavillons. Mais tu arrivais, pis tu coupais pas trop loin d’un coin, pas complètement en avant, dans le premier détour, et les autres en arrière le savaient pas trop! On en a vu des pavillons, dans les deux jours, on en a dû en voir 50 ou 60. Des très beaux. De temps en temps, on était fatigués, on s’arrêtait. On lunchait un peu.
Expo 67
On a même vu… Sol et Gobelet? Non ! C’était La Ribouldingue. Paillasson, on a vu une des émissions de ça, en train de le faire. On est arrivé là ils étaient en train de commencer, on s’est installé là et on les a regardé faire. Ils étaient en train d’enregistrer leur émission là, ils ont dû le faire pendant tout l’été. On avait donc assisté à ça. On a vu des pavillons. Le pavillon de la Russie, c’était imposant, le pavillon des États-Unis, la grosse boule, on était allé là-dedans, le pavillon de la France, tous les gros et un bon nombre de petits. On partait, on s’organisait du lunch, pendant deux jours intensivement, et on habitait à Longueuil.

C’était la première fois que tu revenais à Montréal après ta visite d’enfance?

Oui, c’était la première fois.

Et Gigi?

Je ne le sais pas, mais je pense que oui. Avec moi, c’était la première fois.
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[9 novembre 2011]

Une nouvelle maison

En 1966, tu habites en haut chez grand-papa et grand-maman, tu changes ta Comet 62 pour une Chrysler 1966 et tu as le projet de bâtir une maison.

Hugo dans sa piscine, dans la cour, lors de la construction
de la maison, avec JE en arrière, à droite. Pour l'anecdote,
je note que cette piscine aux coins triangulaires est
mon plus ancien souvenir personnel.
L’idée de bâtir existait depuis un bout de temps. Mais comme ma mère était pas mal dépressive, et que j’allais quitter le coin complètement, et que ça avait été difficile quand je m’étais marié, même si avec les petits enfants, ça donnait une chance, mais à un moment donné, le médecin m’a dit qu’il n’y avait pas de risques qu’il arrive des choses que tu peux pas réparer après coup. J’ai commencé à vérifier puis je suis all m’informer et décidé d’acheter le terrain. J’ai dû l’acheter au début de l’année 1967. Je connaissais le vendeur qui était délégué par les Gagnon, parce que c’était leur ancienne cour à bois. Il restait un terrain sur la rue Pelletier, et d’autres plus par en arrière. Ce terrain-là m’intéressait et je l’ai acheté. Quand les Gagnon avaient leur moulin avec une cour à bois, ils ont éloigné leur cour à bois plus loin sur ce qui était une ferme au début. Quand on avait vendu la terre où je suis né, il y avait des chevaux dans ce temps-là et on en avait un qui s’appelait Bébé, un beau gros cheval solide. Il avait été racheté par eux autres, et c’est mon oncle Léonce [frère de Wilfrid] qui s’en occupait pour eux. Eux, dans le temps, ils opéraient avec des chevaux et ils avaient une ferme pour les nourrir et tout. Mon oncle Léonce s’occupait des chevaux et plus tard, il a continué à travailler pour eux autres quand ils ont remplacé les chevaux par des tracteurs. Et c’est sur cette ancienne ferme qu’ils opéraient leur cour à bois, avant d’en faire des rues et de s’éloigner. C’est un peu ça l’histoire de ces terrains-là.
Moi, j’ai acheté le terrain et pensé me bâtir. J’étais allé voir Arthur Morin, qui était un cousin de mon père, un garçon à Petit, il était menuisier et pas trop malhabile pour dessiner des plans. Suffisamment correct pour être acceptés ou acceptables. Je lui ai parlé de ce que je voulais et lui a dessiné les plans de la maison pour faire l’emprunt, un prêt hypothécaire, à la caisse d’entraide économique.

La construction commence quand?

Hélène et Hugues avec Grand-papa Wilfrid sur un bull.
Quand je suis tombé en vacances. Dès que j’ai eu fini, j’avais fait des démarches pour être capable d’avoir une pelle pour venir creuser. C’étaient les Bonneau qui étaient propriétaire mais c’est un copain de mon père, qu’on appelait Pitou Fortin, qui est venu pour creuser. Il y avait des règlements pour être à une certaine distance de la rue, les trottoirs étaient pas fait, ils étaient pour le faire. À ce moment-là, je lui ai dit de creuser. De l’autre côté, il y avait un terrain plus bas que le mien. Je connaissais le propriétaire. Il m’avait bercé quand j’étais bébé, c’était Stanislas Shumanski. Je suis allé le voir et lui ai demandé pour mettre de la terre chez lui. Quand on aurait fini, je redonnerais un coup pour tout égaliser comme il faut. Il m’a dit qu’il n’y avait pas de problèmes. Lui, il voulait bâtir une maison à deux étages pour donner à ses deux enfants pour qu’ils aient chacun un loyer. Errol demeurait pas à Roberval mais le loyer aurait pu lui rapporter. Et il y avait Denise, qui était toute seule chez elle. Lui, c’était ça qu’il voulait, mais on n’avait pas le droit de mettre deux étages. Alors il m’a dit : veux-tu l’acheter ? Évidemment, quand tu te prépares à bâtir, et que tu fais un emprunt de 70% de la valeur de la maison et que le reste, tu vas payer et travailler pour le faire, tu y pense comme il faut, et en fin de compte, je me suis arrangé avec monsieur Paré pour un petit bout de temps parce que je savais que je pourrais rembourser assez rapidement après coup, j’ai décidé ok, j’ai acheté le terrain.
Ça a créé un scandale à la direction municipale, parce qu’ils avaient exigé que quand un terrain se vendrait, quelqu’un ne puisse jamais acheter deux terrains collés. Là, les deux terrains étaient un à côté de l’autre. Ils voulaient qu’à chacun des terrains, quelqu’un se bâtisse et que les taxes soient plus importantes. Mais comme il n’y avait pas de règlement municipal pour obliger ça, moi j’ai acheté le terrain et ils étaient en maudit. Les Gagnon avaient respecté la ville, ils ne m’en avaient pas vendu deux, tout avait été fait selon les règles, excepté que la ville était en beau Satan après moi.

C’est long à bâtir la maison, vous emménagez à quelle date?

On a emménagé juste avant que l’école commence.

Fin de l’été 1967.

Gigi sur sa galerie de côté, rue Pelletier.
Oui. Tu fais creuser, une fois que tu as creusé, on a fait les formes, avec les ouvriers, Arthur Morin et mon oncle Lorenzo. Le bois c’était juste à côté, le moulin. On a fabriqué des supports, on a fait des formes, pour le ciment. Il y a une compagnie qui coulait du ciment et ils sont venus me livrer du ciment. Ils sont venus livrer, tu attends que ça sèche et quand c’est suffisamment sec, tu défais les formes et ce bois-là, on l’a réutilisé pour les murs. Ton bois est arrivé, tu commences à poser les trusts, les deux gros beams qu’on a fabriqué en mettant des deux par dix tout collés les uns sur les autres. On a fabriqué deux grandes pièces à la grandeur de la maison, 40 pieds de long. Puis on fait un plancher, puis on monte les morceaux de murs. Tu prépares un mur, le lève debout, le fixe à terre puis tu continues.
Pendant l’été, j’ai engagé quelqu’un. J’avais fait venir des briques des produits Alba, à Dolbeau. Je m’étais fait venir de la pierre et du granit de Granite Robitaille d’Alma. J’ai pris Polycarpe Girard qui était marié à une couine de mon père, et je le connaissais très bien. Lui a pris Marcel Bernier pour venir travailler avec lui parce qu’il était bon particulièrement pour le granit et la pierre. Ils ont eu le travail de faire ça, avec la cheminée et tout ça. Avec les ouvrier, on travaillait l’intérieur, on faisait les divisions, le dessus, et il fallait couvrir. Dès que le foyer a été fini, on a fini ce coin là et après ça, il fallait finir l’intérieur. À un moment donné on a coulé du ciment pour le plancher du sous-sol. Ça s’est fait un peu après le solage parce qu’il fallait prépare le système d’eau. Toute l’eau, ça me prenait des plombiers, j’avais pris Durand, qui était marié justement avec Claudette Allaire, son père était le voisin de mon père, le barbier Allaire, il restait sur la rue Paradis. Lui, il avait eu la job pour l’électricité. La plomberie, c’était les Binette, pour les matériaux, j’avais un compte chez les Gagnon et j’allais chez Côté Boivin, j’avais un compte là. Je connaissais le monde partout, ça donnait une chance.
Hugues sans sa piscine, avec Hélène, été 1967.
À mesure que la maison avance, tu penses qu’avant de rentrer dedans, faut que tu peinture. On s’était organisé pour la peinture, j’allais la prendre chez les Gagnon. Les couvre planchers, j’étais allé voir quelqu’un qui demeurait dans l’ancien 5-10-15, un monsieur Tremblay. J’étais allé chez 4 saisons voir monsieur Fortin, Jean-Marie, je pense, pour les rideaux et ces choses-là. Il est venu, a pris les mesures, et après, est venu les poser. C’est comme ça que ça s’est fait. Quand on est rentré dans la maison, c’était juste avant que l’école recommence.

Dans ce temps-là, le voisinage avait l’air de quoi? Il y avait déjà d’autres maisons de construites autour?

Sur la rue Pelletier, il y en avait quasiment partout. Ça faisait longtemps que c’était ouvert. Les deux maisons du coin, j’étais au milieu entre les deux, elles étaient bâties. En arrière, elles étaient toutes bâties. J’ai acheté le dernier terrain et les gens achetaient et se bâtissaient.

Il y a eu des changements dans vos habitudes, pour l’épicerie et tout, dans un nouveau quartier?

L’épicerie, on la faisait où ? Je me souviens pas trop. Jacques Laroche était là, il y avait encore Armand Guay, puis justement, quelqu’un qui demeurait presqu’en face de chez nous, monsieur Gaudreault, travaillait pour Armand Guay, il était boucher, donc on allait là.
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[9 novembre 2011]

Milieu des années 60 et voyage à Anticosti

Diplôme universitaire
Milieu des années 60, donc. Hélène est née en 1964 et moi en 1966. Entre les deux, en 1965, tu obtiens ta licence de l’Université Laval. Est-ce qu’il y avait une graduation?

Non, non, j’ai pas eu de graduation, j’ai rien eu. Moi, de toute façon, ça s’était pas fait d’une façon régulière. C’étaient les derniers cours parce qu’on avait eu quelques professeurs assez fantaisistes. Il y en a qui n’étaient probablement jamais des professeurs. Il y en a un par exemple qui lisait ce qu’il écrivait au tableau. Si on demandait une explication, il relisait, on s’est déjà pris à plusieurs, un en arrière de l’autre, pour avoir des explications, puis on n’en a pas eu. Il avait relu le même bout sept ou huit fois. Ça a donc été assez difficile et j’ai eu quelques cours que j’ai été obligé de reprendre. J’ai repris ça tranquillement sur deux ans.

Et après, ils t’ont envoyé ton diplôme, t’as pas eu de cérémonie officielle.

Non.

En 1965, te souviens-tu de l’adoption du drapeau canadien?


Oui, ça s’est parlé, l’unifolié. Il y en avait eu plusieurs qui avaient été proposés, avec trois feuilles d’érable, par exemple. Mais comme ça passait bien, ils ont décidé d’adopter l’unifolié. Quand ça a été accepté, les gens étaient contents parce que ça identifiait un peu plus le Canada par rapport au Commonwealth. Comme au Québec, des érables, il y en a partout, ça a été bien accepté.

Gigi avec Hélène, 1964
En 1966, tu as deux enfants, te souviens-tu pourquoi vous m’avez appelé Hugues?

Pas vraiment. Je ne me souviens pas pourquoi.

En 1967, c’est l’année du mariage de ton frère Réjean avec Gaby. Ils se connaissaient depuis longtemps?

Oui, surement depuis un bon bout de temps, parce que quand je suis allé à la chasse aux chevreuils en avion avec Réjean, Gaby était étudiante au Cegep de Jonquière. Il avait fait une passe en avion en bas des nuages, assez basse au-dessus du Cegep de Jonquière.

C’était en quelle année ce voyage-là?

Je ne me rappelle pas de l’année, mais c’était évidemment avant 1967. Benoit Brassard, qui était venu avec nous autres, il demeurait chez nous, on l’avait à loyer.

À loyer?

JE avec Hélène, 1964
On demeurait au-dessus de chez mes parents, et Benoit était venu demeurer chez nous. Chez eux, il y avait eu un feu, le père avait fait faillite. Lui, il était tombé indépendant et il travaillait au centre psychiatrique, dans ce temps-là je pense. On le connaissait, c’était le chum à Huguette [une soeur de Gigi]. Il avait demeuré en avant [de chez Huguette], mais à la boulangerie, il y avait eu un feu. Il était venu demeurer chez nous. Il a surement été un an ou un an et demi.

Et c’est pendant une de ces années-là que vous êtes allés à l’ile d’Anticosti, tous les trois. C’était quoi comme avion?

Un Cessna 172.

Il venait d’où cet avion.

Réjean suivait des cours de pilotage avec Jim Côté, à St-Félicien. Il avait des Cessna et donnait des cours de pilotage. Quand il a eu suffisamment d’heures de fait, accompagné, il avait le droit de piloter tout seul. Il a piloté 60-70 heures seul et là, on est parti pour Anticosti de même. Quand on est allé à Anticosti, on est parti, mais on a été obligé d’atterrir à Sept-Iles, parce qu’il y avait une piste en triangle quand il ventait trop fort. À Anticosti, il n’y avait pas de triangle, s’il ventait de côté, ils appelaient ça le crosswind, tu risquais de te retrouver sur le top. On était arrêté a Sept-Iles, on a couché là, et le lendemain, il faisait beau, on est allé à Anticosti. Là, il y avait George Gauthier, qui avait pensionné chez mes parents et qui avait marié une robervaloise. Lui, il travaillait à Anticosti. On est allé demeurer là. Le fait qu’on était pas dans le public nous a permis d’avoir un permis de chasse aux endroits réservés aux habitants d’Anticosti, parce qu’on était chez lui. Il venait nous mener à une place et nous indiquait la run à faire et revenait nous chercher. Une fois, il est venu nous mener, puis quand il est venu nous chercher, on avait un chevreuil. C’est moi qui l’avais abattu, avec la vieille 303 à papa.
JE, Benoît Brassard et Réjean Morin, Anticosti

Un voyage aller-retour en avion. C’était un long voyage?

On a retardé une journée ou deux avant de partir. Moi, j’étais encore au séminaire des pères maristes dans ce temps-là. Le matin, quand on voulait partir, on pouvait pas partir avant 8h, mais à 8h, la grosse brume se levait, en venant du golfe, et ça couvrait l’île, on pouvait pas partir. Le matin qu’on a décidé, on s’est levé plus tôt, et vers 7h et demi, 8h moins 20, on était rendu à l’avion, on s’est préparé, chauffé les moteurs, et du bout de la piste pour partir, tu vois venir le nuage blanc de brume s’en venir. On sait qu’après être parti, on sera au-dessus des arbres, qu’il n’est pas tellement haut. On est parti et le dernier petit bout, en levant, on l’a passé dans la brume. Une fois rendu en haut, il y avait des nuages, mais c’était pas si pire. Mais les nuages ça créé des perturbations, ça secoue. On a vérifié par rapport aux lignes d’aviation qui passaient là, le long du fleuve, eux autres ils volent toujours haut, à 10-12 mille pieds, on a monté à 5500 pieds et on était au-dessus des nuages. Avec les trous qu’il y avait de temps en temps, je vérifiais avec la carte, je voyais un village, ou le fleuve, ou un lac, on se repérait comme ça. A un moment donné , en arrivant pas loin de Tadoussac et Chicoutimi, t’as le mont Vallin. On voulait redescendre avant d’arriver là, parce que c’était couvert. Pas loin de Tadoussac, on a fait une spirale, tranquillement, en dessous des nuages. On passe à Jonquière, une descente pour saluer Gaby, et après ça, on a filé à Roberval. On est arrivé là avec un chevreuil. J’avais été une couple de jours absent de l’enseignement, mais le père Parent trouvait pas ça bien grave.
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[9 novembre 2011]

1964-1971: Contexte

Le rapport Parent et la réforme de l'éducation

La Commission royale d'enquête sur l'enseignement dans la province de Québec, faisant état de la situation en éducation au Québec a été présidée par monseigneur Alphonse-Marie Parent, qui donna son nom au rapport de la Commission. C'est ce rapport qui est à la base d'une profonde réforme ayant pour conséquences principales la création du Ministère de l'éducation, la création des Cegep (Collège d'enseignement général et professionnel), l'obligation d'aller à l'école jusqu'à 16 ans ainsi que l'accessibilité accrue à l'université pour tous les québécois. Le rapport Parent a été déposé en 1963 et 1964, en cinq volumes et reposait sur le postulat que chaque québécois avait le droit à l'éducation.

Le comité de travail, le rapport Couet et l'implantation du Cegep de St-Félicien

Comme JE nous l'explique, c'est en 1968 que la Commission scolaire régionale Louis-Hémon met sur pied un comité de travail dont le but est de favoriser l'implantation d'un Cegep au Lac St-Jean. Le titre du rapport du comité est: "Étude sur l'implantation d'un troisième cégep au Saguenay-Lac-Saint-Jean".
Suite au dépôt de ce rapport, le Ministère de l'éducation créé un comité d'étude sur la régionalisation de l'enseignement et dépose le rapport de Jean-Marie Couët en avril 1971. C'est ce rapport qui recommande la création d'un Collège régional à quatre campus (Alma, Chicoutimi, Jonquière et Saint-Félicien).
Le Cegep de St-Félicien a donc été fondé en 1971, en tant que campus de ce nouveau "Cegep régional", dans les circonstances expliquées par JE. En 1971, le Campus de St-Félicien compte environ 30 employés et occupe des locaux loués à la commission scolaire locale. Le Cegep érige ses propres locaux et y emménage en janvier 1979. Ce n'est qu'en 1980 que les 4 campus, déjà très indépendants, deviennent officiellement des Cegep autonomes.
Après 30 ans d'existence, le Cegep a aujourd'hui deux campus; St-Félicien et Chibougamau. Il offre six programmes techniques ainsi que quatre programmes pré-universitaires. Il accueille annuellement environ 1200 étudiants.

La polyvalente de Roberval

Les années au cours desquelles JE enseigne au niveau secondaire chevauchent la saga de la construction de la polyvalente de Roberval. Annoncée en 1967, puis en 1968, il faut attendre 1969 avant que les premiers appels d'offre ne soient lancés. Pendant ces quelques années, les élèves du secondaire sont donc éparpillés un peu partout dans divers locaux loués; chez les Ursulines, dans la salle paroissiale Notre-Dame rebaptisée temporairement École Jean-Dequen, ainsi qu'au Collège Notre-Dame, qui accueille 1050 élèves, alors qu'il est conçu pour 500, grâce à l'instauration du double horaire, tel que mentionné par JE alors qu'il y enseigne.
Malgré quelques grèves en mars et juillet 1970 lors de la construction, la polyvalente de Roberval est ouverte en janvier 1971. L'édifice comporte 35 locaux et peut accueillir jusqu'à 2000 élèves. L'ensemble des élèves du secondaires y est donc accueilli, à l'exception des filles de secondaire 1 et 2, qui vont à la nouvelle Villa Étudiante, installée dans les locaux de l'ancien Institut Familial.

Patrice Laroche, Gaston Perron, Roger Bellavance et Jean-Marie Couet

Patrice Laroche avait débuté son cours classique (de 1950 à 1957) au séminaire de Chicoutimi, où il a fait élément à Rhétorique. Après avoir complété son cours classique à Montréal, il étudie la théologie au grand séminaire de Chicoutimi. À la fin des années 60, était chargé d'orientation scolaire et professionnelle à la Commission scolaire régionale Louis-Hémon. Il a été directeur du Cegep de St-Félicien de 1971 à 1978. Dans les années 80, il allait être attaché politique du ministre de l'éducation, Claude Ryan.

Gaston Perron est devenu le président du Conseil de gestion du campus St-Félicien du Cegep régional.

Originaire de Témiscouata, Roger Bellavance a été frère de St-Viateur jusqu'à 28 ans. Il déménage alors au Lac St-Jean et enseigne les sciences physiques à Roberval et Dolbeau-Mistassini, avant de devenir directeur de la Commission scolaire. En 2011, il recevait la médaille du Lieutenant-Gouverneur du Québec pour les aînés pour son action bénévole au fil des ans.

Natif de Chicoutimi, Jean-Marie Couet est diplômé des HEC mais après avoir mis fin à son stage comptable pour des raisons médicales, il ne devient jamais comptable agréé. Il était déjà impliqué dans les institutions régionales à la fin des années 60 en collaborant à la fondation de l'association des Commissions scolaires du diocèse de Chicoutimi. Il a oeuvré principalement en éducation, puis en agriculture (à l'Union catholique des cultivateurs, devenue l'Union des producteurs agricoles (UPA) en 1972. Il a par la suite siégé sur le conseil d'administration de l'Université du Québec à Chicoutimi, de laquelle il a reçu un doctorat Honoris Causa en 1992.

Côté Boivin & Cie.

Côté Boivin est d'abord une ferronnerie, fondée à Chicoutimi en 1896. L'entreprise s'établit à Roberval en 1904, sur le Boulevard St-Joseph. Elle agit alors autant comme quincaillerie que comme épicerie... que comme vendeur d'automobiles. L'entreprise a fermé ses portes en 1973. Les entrepôts qui se trouvaient derrière le commerce sont démolis en 1973 et on y retrouve aujourd'hui la rue Otis. Quand au commerce lui-même, il sera remplacé dès 1973 par la construction d'un marché d'alimentation Provigain, qui allait devenir Provigo un peu plus tard.

Les produits Alba et Granite Robitaille

Alba inc., est une entreprise de Dolbeau-Mistassini qui existe encore aujourd'hui. L'entreprise se spécialise dans la fabrication de briques à partir de calcite, qu'elle qualifie d'Or blanc. La maison que JE a bâtie en 1967 est faite principalement de ces briques blanches.

Fondée par Eugène Robitaille en 1922, Granite Robitaille est une entreprise familiale d'Alma qui existe toujours aujourd'hui. Au moment de la construction de la maison de JE, c'est Paul E. Robitaille, fils d'Eugène, qui en est le directeur. L'entreprise s'appelle aujourd'hui Granicor et est dirigée par une troisième génération de Robitaille.

Mairie de Dolbeau en 1970-1971

En 1970-1971, lors de la présentation dont parle JE, le maire était M. Armand Vézina. Sous sa gouverne, la ville de Dolbeau a été mise sous tutelle et il a été destitué. Il obligait les employés, les fournisseurs de la ville et les commerces a acheté des véhicules Ford, dont il était concessionnaire.
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jeudi 1 décembre 2011

Nouveau papa (2)

Te souviens-tu d’avoir appris que Gigi était enceinte à nouveau un an et quelque plus tard?

Tu es né deux ans après Hélène. On a dû l’apprendre à l’automne, à peu près les mêmes temps qu’Hélène, vous êtes nés à une semaine près.

Hugues, bébé.
Pendant tes vacances, faisiez-vous des voyages?

Non, ça a été plus tard un peu. Pendant ces années-là, on n’a pas fait de voyages. On était un peu pogné avec grand-maman Morin qui filait un très mauvais coton des bouts de temps. Et on voulait pas être trop loin des autres grands-parents non plus. Tous les dimanches, on allait diner chez les uns et souper chez les autres.

Grand-papa Morin, il travaillait encore sur les chantiers?

Oui, il charroyait des copeaux, et il a travaillé sur de la machinerie dans la cour des Gagnon. La cour à bois de la rue Gagnon, derrière le terrain où j’ai bâti. La rue, elle montait pas aussi loin (qu’aujourd’hui). La maison où j’ai bâti, avant, c’était un champ et du bois. Quand j’ai travaillé pour les Gagnon, c’est là que je pilais du bois. Plus tard, ça s’est en allé plus loin, parce que la ville se développait, la ville vendait des terrains et c’est là que j’ai acheté mon terrain.

Tu as acheté quelques mois avant de bâtir?

Oui, un peu avant.

Là, je vais arriver en avril 1966. C’est comment la vie de famille dans l’appartement?

Père et fils.
Avant que tu viennes au monde, on a essayé de montrer à Hélène. On a acheté un set de chambre qui avait deux lits et des côtés un petit bout. On avait acheté le petit set de chambre au complet avec la commode et le bureau. On lui a montré ça et on lui a dit qu’elle commençait à être assez grande pour aller coucher là. Que c’était sa chambre. Elle avait pas deux ans encore quand on l’a habituée à aller coucher là. Pour qu’il y ait aucun risque qu’elle dise qu’il prenait sa place. Elle faisait sa grande fille, avec sa chambre et son grand lit.

Elle servait à quoi, cette chambre là avant?

Je ne sais même pas si on avait mis de quoi dedans. Quand on a meublé l’appartement, on avait meublé le grand salon, puis la cuisine, et on avait récupéré le set de rotin pour la mettre dans le solarium en avant.

La cuisine, elle était au-dessus de la cuisine à grand-maman, en arrière?

Gisèle et Hugo.
Non. La cuisine était au-dessus de ce que tu as connu comme le salon à grand-maman.

En haut, tu avais donc la cuisine et le salon en avant?

Oui, et les deux chambres en arrière, où se trouvait le passage. En bas, c’était la même chose, excepté que le salon était moins grand, parce qu’il y avait une chambre plus petite et que le salon avait une porte, c’était très réservé. Après, quand ils ont fait la cuisine en arrière, ils ont transformé l’ancienne en grand salon.

Ces travaux-là, ils ont été faits quand, t’en souviens-tu?

Ils ont fait ça dans ces années-là. Avant qu’on parte. Elle était faite quand Hélène est venue au monde. Je me rappelle parce que quand on descendait Hélène en bas, elle était dans cette cuisine-là. Je me rappelle parce que j’avais fait un test. Je voulais leur dire d’arrêter de lamenter un enfant. Hélène, dès qu’on la contredisait, ou qu’on lui touchait le moindrement, elle ne pleurait pas, elle se pâmait. Je leur ai dit, à ma tante Aline et à maman, c’est de votre faute, vous la lamentez trop et je vais vous le prouver. Je leur ai demandé de ne pas dire un mot et à un moment donné, je jouais avec elle et paf, une tape sur les fesses, pour la peine. Elle fait le saut, et je pars à rire, et j’ai du fun, et elle se met à rire. Je me rappelle que sur le soin de sa cuisse, ça avait rougi une petite affaire. Là, je leur ai dit de la lamenter. Je lui ai touché… elles ont dit : pauvre petite, pauvre petite, pauvre petite… elle s’est pâmé ben noir et j’ai été obligé de la laver à l’eau froide. Je leur ai dit d’arrêter de lamenter une enfant pour rien.

Hélène, c’était un bébé difficile ou non, elle faisait ses nuits?

JE avec ses deux enfants.
Non. Au début, Gisèle a pris le tour de bercer son petit bébé. Mais là est venu un temps, quand le bébé était rendu à 13-14 mois, c’était fatigant. Et quand le bébé était endormi, elle partait pour la mettre dans sa couchette et ça marchait plus, il fallait qu’elle recommence. À un moment donné, j’ai dit que ce soir-là, je m’en occupais. J’ai pris Hélène et je l’ai pris et l’ai couché dans la couchette. Elle a hurlé et elle a sauté en bas de la couchette. Elle s’était poqué, le plancher était dur. Je l’ai pris, l’ai consolé comme il faut, l’ai lavé à l’eau froide parce qu’elle s’était poqué, j’ai pris du temps et c’est moi qui m’en suis occupé et je l’ai recouchée : il faut que tu fasses dodo. Elle a pleuré un peu et s’est endormi. Le lendemain, je l’ai pris après l’avoir amusé et lui ai dit qu’on allait faire dodo, puis je l’ai couché. Elle a fait à peine un petit braillage, mais presque pas, puis après ça, tous les soirs, on allait la coucher, on n’a jamais eu de problèmes après ça. J’avais averti en bas, papa et maman, que s’ils entendaient pleurer, je ne voulais pas leur voir la face.

C’était des grands-parents gâteaux?

Oui, oui.
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[31 octobre 2011]

Nouveau papa (1)

En 1963-1964, à quel moment savez-vous que Gigi est enceinte?

Ça n’a pas été trop long. On s’est marié le premier juillet…

[Voix de Gigi: "Ça a été tout de suite"]

… en septembre je pense.

Hélène.
[Voix de Gigi: "Non, avant ça, tout de suite au mois d’août, on l’a su tout de suite au mois d’août. Dans le temps, il y avait des commères qui disaient qu’on n’avait pas attendu le mariage. C’était pas le cas mais les commères pensaient ça. Par chance qu’Hélène est pas arrivée deux mois avant!"].

Donc, pendant ta première année d’enseignement, Gigi était enceinte. Oui. En vous mariant, c’était déjà décidé que Gigi enseignerait pas l’année suivante, ou elle a arrêté parce qu’elle était enceinte?

Non. Ça s’est décidé à cause d’une raison: Pendant son année d’enseignement, elle a passé la moitié de l’année à avoir de la misère à parler, elle était plus capable quasiment. Plus tard, monsieur Paré trouvait ça difficile de voir qu’elle ne travaillerait pas, parce que pendant sa première année, elle lui avait donné son salaire à peu près complètement.

[Voix de Gigi: "Je gagnais 3 300$ dans mon année et je donnais 3 300$").

Wilfrid et Hélène.
L’argent de poche, elle l’avait de la surveillance des élèves qui voulaient faire leurs devoirs à l’école. Ils payaient un petit montant pour ça. Donc, ce qui est arrivé, c’est qu’elle a pas travaillé pendant cette année-là, excepté qu’elle est allé faire du remplacement à l’École Ste-Angèle.

[Voix de Gigi: "Ste-Ursule. Je suis allé faire du remplacement à l’école Ste-Ursule, remplacer les deux petites Fournier"].

Elle a enseigné pendant trois semaines et elle parlait plus, elle était plus capable de parler.

Ça se passe comment la grossesse?

JE et Hélène.
Ça s’est passé normalement. La grossesse allait bien. Il y avait juste une inquiétude. Gisèle pesait 82 livres quand elle est tombée enceinte. À la fin, elle était énorme du ventre, alors on se demandait comment ça serait les difficultés d’accouchement. Ça pas été facile, elle a été à l’hôpital pendant une couple de jours. Elle avait des contractions et ça n’arrivait pas et ça n’arrivait pas. À un moment donné, le docteur a essayé de faire avertir les sœurs qui s’occupaient de l’hôpital parce qu’il prévoyait quasiment une césarienne. Mais quand il est arrivé, il était trop tard pour une césarienne, ça a fait un petit désastre utérin. Ils ont dû faire des tas de points, mais ça s’est replacé. Ça a été difficile de ce côté-là, mais pour le reste, il n’y a pas eu de complications.

Prépariez-vous la chambre du bébé longtemps d’avance?

Dans ce temps-là, il n’y avait pas de chambre du bébé. Il y avait une couchette du bébé. Elle a été préparée avec décorum, mais dans ce temps-là, le bébé couchait dans notre chambre, mais dans sa couchette.

Hélène avec Gigi.
Comment avez-vous décidé de baptiser le bébé, les choix de nom?

Comment? Je ne le sais pas trop. Je le sais pas comment ça se fait qu’on avait décidé qu’on allait l’appeler Hélène.

[Voix de Gigi: "Je trouvais que c’était noble

C’était ton idée?

C’était la mienne, mais lui était d’accord aussi, il trouvait que c’était beau"].

Ah oui.

Cet été là, vous avez Hélène, puis à l’automne, tu enseignes encore au séminaire des pères maristes. Toujours les maths?

Je peux pas dire à quelle année ça a changé, mais je sais que la 4e année, j’avais la physique en philo II, la chimie en philo I, les mathématiques en philo II et les mathématiques en rhétorique. C’était tous des cours qui menaient à un examen du Bacc ès arts, les quatre. La troisième année, il me semble que je les avais tous les 4 aussi. Donc la deuxième année, j’ai dû laisser les mathématiques en belles lettres pour donner la chimie en Philo I, avec les mathématiques.
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[31 octobre 2011]

Un premier emploi dans l'enseignement

On arrive donc en septembre 1963. Ton premier vrai emploi, au séminaire des Pères Maristes, comme enseignant au cours classique.

JE enseignant
Oui. Les premières années étaient au collège Notre-Dame. Les dernières années, plus spécialisées, ça prenait des gens plus hauts diplômés pour donner des cours à ce niveau là. La première année que j’ai enseigné là, j’ai donné les mathématiques. Il y avait un groupe en belles lettres, un groupe en rhétorique, un groupe en philo I et un groupe en philo II. J’ai donné les mathématiques aux 4 groupes.

Ces groupes-là, ils avaient fait tout leur cours classique à Roberval?

M. le professeur à son bureau.
Oui. Je pense que ça c’est fait graduellement, à Roberval. Quand moi, j’ai commencé mon cours classique, Serge Cossette a commencé au séminaire en même temps que moi, en Élément ordinaire. Lui, il a arrêté parce qu’ils commençaient le cours classique à Roberval. Je ne suis pas sur si ça a commencé en 55-56 ou 56-57. Lui, il a fait son cours classique à Roberval. Puis, il a arrêté une année pour s’en aller chez les pères. Il a fini par changer d’idée. Quand je suis venu pour enseigner moi, en philo II, il était étudiant en Philo II. À mon avis, le cours classique à Roberval avait deux ans en arrière sur moi, trois pas plus.

Tu as enseigné là jusqu’à la fermeture du séminaire des pères maristes et la fin du cours classique?

Oui. En 1967, ils ont dit : nous autres on ferme.
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[31 octobre 2011]

Un nouveau chez soi

Je reviens sur Gigi. Elle termine son brevet B de l’école normale en 1962. En 1962-1963, elle travaillait.

Oui, elle a enseigné, je ne me souviens plus en quelle année [Voix de Gigi: "En 4e année à l’École Benoit-Duhamel" - Note: À cette époque, l'école s'appelait encore Collège St-Georges].

JE avec Cécile.
Vous emménagez en juillet 1963 sur la rue Paradis, dans l’appartement en haut, au-dessus de chez grand-papa et grand-maman. C’est l’appartement où tu avais vécu lors de ton arrivée en ville, enfant.

Oui, à mon arrivée en ville, après avoir vécu un peu dans la maison d’à côté, on est monté en haut et on a vécu là un bout de temps. Mon oncle Luc est décédé en 1950 donc quelque part après ça, on est descendu en bas.



Ça avait beaucoup changé en haut? Le solarium avait été ajouté?

Avec Réjean, dans la cuisine du bas, rue Paradis.
(Notez le gramophone, que JE possède encore aujourd'hui).
Non, pas tellement. Et le solarium existait depuis qu’ils avaient bâti, dans les années 45-46.

Au moment où tu emménage en haut, Aline vit toujours avec tes parents en bas, et aussi avec Réjean, qui a seize ans.

Oui.

La maison d’à côté est occupée par qui?

C’est encore là que madame Rouleau demeure [en haut]. En bas, je pourrais pas dire qui c’était quand on a emménagé, Edmour Morin était parti, donc peut-être Marie, qui a resté là longtemps.

Et Raymonde?

Raymonde, c’est compliqué [de se souvenir]. Je ne sais pas si elle a eu une job à Roberval, peut-être un an ou deux. Quand elle a décidé de déménager, elle s’était fait un chum.

C’était quoi vos activités en ville, aviez-vous des amis proches?

JE à côté de chez lui, rue paradis, en janvier 1964.
Moi, j’avais été sept ans pensionnaire et deux ans et un été complet à l’université. Des amis j’en ai pas eu beaucoup à Roberval. J’en avais quand j’étais plus jeune, mais eux autres avaient arrêté l’école, ou ils travaillaient. J’avais un cour universitaire, eux autres travaillaient dans d’autres domaines. Je les voyais comme ça, mais pas pour dire que c’était des amis.

Et ta gang de séminaire?

La première année que j’étais arrivé de l’Université, Benoît [Bouchard] n’avait pas fini, il avait procédé pour avoir sa licence et sa pédagogie en même temps et il n’avait pas court-circuiter le cour la première année. La deuxième année, il est revenu à Roberval et est venu enseigner au séminaire des Pères Maristes avec moi. On était là en même temps.
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[31 octobre 2011]

Gigi - Origines - Un album

Jean-Eudes rencontre Gisèle au cours de l'été 1960.
Originaire de Girardville, au nord du Lac-St-Jean, Gisèle et sa famille habitent Roberval depuis l'été 1958.
Alors que JE est issue d'une famille de trois enfants dont deux ont survécus, Gisèle est la 4e enfant d'une famille de douze, dont on peut consulter la généalogie sommaire ici.
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Quelques photos tirées des archives de Gisèle, au début des années 60, entre sa rencontre avec JE et leur mariage en 1963.

Ce nounours a été le premier cadeau offert par JE à Gigi.
(Cette photo date de septembre 1962).

Gigi a encore le toutou en sa possession.
(Photo prise à Lachine, en octobre 2011).

Jean-Eudes et Gisèle, en 1961.

Gigi, 18 ans.

Gisèle, en juin 1962.

Gigi, en juin 1962.
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Mariage et voyage de noces - Un album

Le premier juillet 1963, JE et Gisèle se marient à Roberval.
Il partent le lendemain, 2 juillet, en compagnie d'un couple d'ami, pour un voyage de noces en Gaspésie.
Quelques photos de ces deux événements:

JE en signature à son mariage.

Mariage de JE et Gigi. On reconnaît Wilfrid Morin et
Louis Paré, de part et d'autre des mariés.

Une petite danse à la salle de réception.

Gisèle en signature à son mariage.

Sortie de l'église.

JE sur un bateau, en voyage de noces.

JE en train de filmer avec sa ciné-caméra (super 8).

Le long du Fleuve St-Laurent.

Gisèle à l'auberge, pendant le voyage de noces.

Île Bonaventure.

JE à l'auberge.

Lise Lachance, compagne de voyage.

Le rocher Percé.
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Mariage et voyage de noces

Entre 1960 et 1963, après ta rencontre avec Gigi, où alliez-vous et que faisiez-vous quand vous vous fréquentiez?

On est allé au cinéma une fois.

Le cinéma Roberval ou le Diana?

C’était le Diana.

Le film?

Le film, je ne me rappelle pas… Mais c’est peut-être arrivé une deuxième fois. On est allé voir celui qui était pris au temps des romains un fois.

Ben Hur? [Ben Hur est sorti aux États-Unis en 1959]

Ben Hur, j’avais vu Ben Hur, on l’avait vu, mais je peux pas dire si c’est ces années-là. Le premier film où on est allé, on n’a pas eu le temps de bien bien le voir. Aussi, on est allé de temps en temps à la balle molle en été.

Le terrain qui avait été éclairé en arrière du Collège St-Georges?

Oui. Et le reste du temps, on était chez elles ou chez nous. Puis, de temps en temps, pour avoir l’occasion de jaser un peu plus intimement, on se promenait en ville avec l’auto.

Les nouveaux mariés avec le gâteau
Ça nous mène au premier juillet 1963. Votre mariage. Où vous vous êtes-vous marié?

A l’église St-Jean-de-Brébeuf.

Et comment se déroulait la journée de mariage, dans ce temps-là?

Le mariage était à 10h du matin. Il y avait un diner, une réception, et dans l’après-midi, les gens restaient dans la salle, et cette journée-là, il avait plu pendant la journée. Il y avait de la musique dans l’après-midi, et après ça, il y avait un souper. On est parti de la salle pour se changer, parce que dans ce temps-là, tu ôtais les habits de noces pour mettre autre chose, comme si tu partais en voyage. Puis, vers 11h sinon minuit, on est parti pour aller en pseudo-voyage de noces. Il faisait un orage, du mauvais temps, le monde nous disait de ne pas aller trop loin. On a rentré l’auto dans le garage et on est allé coucher à notre loyer en haut. Quand on était venu nous changer dans la journée, Gisèle avait été obligé de ramasser de l’eau, parce qu’on avait laissé les fenêtres ouvertes dans le solarium en avant. Gisèle avec la robe de mariée, et moi, avec un récipient. Quand on est arrivé pour se coucher le soir, on était pas mal fatigué, on avait passé une longue journée.

Jusqu’à ce moment-là, vous n’aviez pas habité dans le logement?

Non.

Qui a célébré la messe de mariage?

Je ne me souviens plus de son nom. [JE et Gigi me confirmeront plus tard qu'il s'agissait de l'Abbé Victor Simard].

Toi, tu étais en vacances?

Nouveaux mariés
Oui. J’ai fini d’étudier, on s’est marié le premier juillet, j’ai eu 23 ans au mois d’août, et j’ai commencé à travailler au mois de septembre, ma première vraie job à temps plein.

Après les noces, vous êtes parti en voyage de noces?

On est parti le lendemain. Le 29, Claude Morin s’est marié avec Lise Lachance. C’était le samedi. Nous autres, on s’est marié le lundi, C’était la confédération, quand on s’est marié, il est venu à nos noces. Lui, était pas habitué à voyager, mais on voulait chacun garder notre intimité. Donc le matin du 2, on est parti pour aller faire le tour de la Gaspésie, à deux autos.

Claude Morin, c’était parent avec toi?

C’était un garçon à Petit, le frère à Stanislas et Luc. Claude c’était le bébé. Petit a au moins eu 6-7 filles, et autant de garçon. Claude était le bébé de la famille, le plus jeune, et c’était donc un cousin de papa.

C’était quoi votre itinéraire?

JE en voyage, avec Claude Morin et Lise Lachance.
On est parti de Roberval et on a filé pour aller coucher à Montmagny, de l’autre bord de Québec. Puis on a fait ça par étapes. Je me souviens d’un motel qui s’appelait le « Ousqu’à mord ». C’était où le poisson mordait. On est allé à Gaspé, on a fait le tour de l’île Bonaventure en bateau. Quand on s’est en revenu on est allé faire une incursion dans le nord du Nouveau-Brunswick, à St-Léonard. À St-Léonard, ça a été drôle, parce qu’il y a une rivière, et de l’autre côté, c’est les États-Unis. C’était tranquille de notre côté et de l’autre bord, c’était la folie, ils célébraient le centenaire de la petite ville de l’autre côté, je n’ai pas le nom dans la tête. On était allé de l’autre côté. On était allé voir, avec Gisèle, en auto, puis on est revenu et on l’a dit à Claude et Lise. On est allé de l’autre côté et Claude s’était acheté un voilier, un bateau miniature, mais assez imposant. Il voulait pas déclarer ça, mais il s’est trouvé à le déclarer et devoir payer des taxes. Il ne l’avait pas payé cher mais ça a fini par y couter cher. Après ça, on est revenu, si je me rappelle bien, par le traversier à Rivière-du-loup, pour se retrouver à St-Siméon, puis on est revenu à Roberval.
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[Note: Pour des photos supplémentaires du mariage et du voyage de noces, on peut consulter cet album-photo].
Note 2: Pour les origines de Gisèle et quelques photos historiques, on consulte ce billet].

[31 octobre 2011]