dimanche 4 décembre 2011

Milieu des années 60 et voyage à Anticosti

Diplôme universitaire
Milieu des années 60, donc. Hélène est née en 1964 et moi en 1966. Entre les deux, en 1965, tu obtiens ta licence de l’Université Laval. Est-ce qu’il y avait une graduation?

Non, non, j’ai pas eu de graduation, j’ai rien eu. Moi, de toute façon, ça s’était pas fait d’une façon régulière. C’étaient les derniers cours parce qu’on avait eu quelques professeurs assez fantaisistes. Il y en a qui n’étaient probablement jamais des professeurs. Il y en a un par exemple qui lisait ce qu’il écrivait au tableau. Si on demandait une explication, il relisait, on s’est déjà pris à plusieurs, un en arrière de l’autre, pour avoir des explications, puis on n’en a pas eu. Il avait relu le même bout sept ou huit fois. Ça a donc été assez difficile et j’ai eu quelques cours que j’ai été obligé de reprendre. J’ai repris ça tranquillement sur deux ans.

Et après, ils t’ont envoyé ton diplôme, t’as pas eu de cérémonie officielle.

Non.

En 1965, te souviens-tu de l’adoption du drapeau canadien?


Oui, ça s’est parlé, l’unifolié. Il y en avait eu plusieurs qui avaient été proposés, avec trois feuilles d’érable, par exemple. Mais comme ça passait bien, ils ont décidé d’adopter l’unifolié. Quand ça a été accepté, les gens étaient contents parce que ça identifiait un peu plus le Canada par rapport au Commonwealth. Comme au Québec, des érables, il y en a partout, ça a été bien accepté.

Gigi avec Hélène, 1964
En 1966, tu as deux enfants, te souviens-tu pourquoi vous m’avez appelé Hugues?

Pas vraiment. Je ne me souviens pas pourquoi.

En 1967, c’est l’année du mariage de ton frère Réjean avec Gaby. Ils se connaissaient depuis longtemps?

Oui, surement depuis un bon bout de temps, parce que quand je suis allé à la chasse aux chevreuils en avion avec Réjean, Gaby était étudiante au Cegep de Jonquière. Il avait fait une passe en avion en bas des nuages, assez basse au-dessus du Cegep de Jonquière.

C’était en quelle année ce voyage-là?

Je ne me rappelle pas de l’année, mais c’était évidemment avant 1967. Benoit Brassard, qui était venu avec nous autres, il demeurait chez nous, on l’avait à loyer.

À loyer?

JE avec Hélène, 1964
On demeurait au-dessus de chez mes parents, et Benoit était venu demeurer chez nous. Chez eux, il y avait eu un feu, le père avait fait faillite. Lui, il était tombé indépendant et il travaillait au centre psychiatrique, dans ce temps-là je pense. On le connaissait, c’était le chum à Huguette [une soeur de Gigi]. Il avait demeuré en avant [de chez Huguette], mais à la boulangerie, il y avait eu un feu. Il était venu demeurer chez nous. Il a surement été un an ou un an et demi.

Et c’est pendant une de ces années-là que vous êtes allés à l’ile d’Anticosti, tous les trois. C’était quoi comme avion?

Un Cessna 172.

Il venait d’où cet avion.

Réjean suivait des cours de pilotage avec Jim Côté, à St-Félicien. Il avait des Cessna et donnait des cours de pilotage. Quand il a eu suffisamment d’heures de fait, accompagné, il avait le droit de piloter tout seul. Il a piloté 60-70 heures seul et là, on est parti pour Anticosti de même. Quand on est allé à Anticosti, on est parti, mais on a été obligé d’atterrir à Sept-Iles, parce qu’il y avait une piste en triangle quand il ventait trop fort. À Anticosti, il n’y avait pas de triangle, s’il ventait de côté, ils appelaient ça le crosswind, tu risquais de te retrouver sur le top. On était arrêté a Sept-Iles, on a couché là, et le lendemain, il faisait beau, on est allé à Anticosti. Là, il y avait George Gauthier, qui avait pensionné chez mes parents et qui avait marié une robervaloise. Lui, il travaillait à Anticosti. On est allé demeurer là. Le fait qu’on était pas dans le public nous a permis d’avoir un permis de chasse aux endroits réservés aux habitants d’Anticosti, parce qu’on était chez lui. Il venait nous mener à une place et nous indiquait la run à faire et revenait nous chercher. Une fois, il est venu nous mener, puis quand il est venu nous chercher, on avait un chevreuil. C’est moi qui l’avais abattu, avec la vieille 303 à papa.
JE, Benoît Brassard et Réjean Morin, Anticosti

Un voyage aller-retour en avion. C’était un long voyage?

On a retardé une journée ou deux avant de partir. Moi, j’étais encore au séminaire des pères maristes dans ce temps-là. Le matin, quand on voulait partir, on pouvait pas partir avant 8h, mais à 8h, la grosse brume se levait, en venant du golfe, et ça couvrait l’île, on pouvait pas partir. Le matin qu’on a décidé, on s’est levé plus tôt, et vers 7h et demi, 8h moins 20, on était rendu à l’avion, on s’est préparé, chauffé les moteurs, et du bout de la piste pour partir, tu vois venir le nuage blanc de brume s’en venir. On sait qu’après être parti, on sera au-dessus des arbres, qu’il n’est pas tellement haut. On est parti et le dernier petit bout, en levant, on l’a passé dans la brume. Une fois rendu en haut, il y avait des nuages, mais c’était pas si pire. Mais les nuages ça créé des perturbations, ça secoue. On a vérifié par rapport aux lignes d’aviation qui passaient là, le long du fleuve, eux autres ils volent toujours haut, à 10-12 mille pieds, on a monté à 5500 pieds et on était au-dessus des nuages. Avec les trous qu’il y avait de temps en temps, je vérifiais avec la carte, je voyais un village, ou le fleuve, ou un lac, on se repérait comme ça. A un moment donné , en arrivant pas loin de Tadoussac et Chicoutimi, t’as le mont Vallin. On voulait redescendre avant d’arriver là, parce que c’était couvert. Pas loin de Tadoussac, on a fait une spirale, tranquillement, en dessous des nuages. On passe à Jonquière, une descente pour saluer Gaby, et après ça, on a filé à Roberval. On est arrivé là avec un chevreuil. J’avais été une couple de jours absent de l’enseignement, mais le père Parent trouvait pas ça bien grave.
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[9 novembre 2011]

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