dimanche 4 décembre 2011

Une nouvelle maison

En 1966, tu habites en haut chez grand-papa et grand-maman, tu changes ta Comet 62 pour une Chrysler 1966 et tu as le projet de bâtir une maison.

Hugo dans sa piscine, dans la cour, lors de la construction
de la maison, avec JE en arrière, à droite. Pour l'anecdote,
je note que cette piscine aux coins triangulaires est
mon plus ancien souvenir personnel.
L’idée de bâtir existait depuis un bout de temps. Mais comme ma mère était pas mal dépressive, et que j’allais quitter le coin complètement, et que ça avait été difficile quand je m’étais marié, même si avec les petits enfants, ça donnait une chance, mais à un moment donné, le médecin m’a dit qu’il n’y avait pas de risques qu’il arrive des choses que tu peux pas réparer après coup. J’ai commencé à vérifier puis je suis all m’informer et décidé d’acheter le terrain. J’ai dû l’acheter au début de l’année 1967. Je connaissais le vendeur qui était délégué par les Gagnon, parce que c’était leur ancienne cour à bois. Il restait un terrain sur la rue Pelletier, et d’autres plus par en arrière. Ce terrain-là m’intéressait et je l’ai acheté. Quand les Gagnon avaient leur moulin avec une cour à bois, ils ont éloigné leur cour à bois plus loin sur ce qui était une ferme au début. Quand on avait vendu la terre où je suis né, il y avait des chevaux dans ce temps-là et on en avait un qui s’appelait Bébé, un beau gros cheval solide. Il avait été racheté par eux autres, et c’est mon oncle Léonce [frère de Wilfrid] qui s’en occupait pour eux. Eux, dans le temps, ils opéraient avec des chevaux et ils avaient une ferme pour les nourrir et tout. Mon oncle Léonce s’occupait des chevaux et plus tard, il a continué à travailler pour eux autres quand ils ont remplacé les chevaux par des tracteurs. Et c’est sur cette ancienne ferme qu’ils opéraient leur cour à bois, avant d’en faire des rues et de s’éloigner. C’est un peu ça l’histoire de ces terrains-là.
Moi, j’ai acheté le terrain et pensé me bâtir. J’étais allé voir Arthur Morin, qui était un cousin de mon père, un garçon à Petit, il était menuisier et pas trop malhabile pour dessiner des plans. Suffisamment correct pour être acceptés ou acceptables. Je lui ai parlé de ce que je voulais et lui a dessiné les plans de la maison pour faire l’emprunt, un prêt hypothécaire, à la caisse d’entraide économique.

La construction commence quand?

Hélène et Hugues avec Grand-papa Wilfrid sur un bull.
Quand je suis tombé en vacances. Dès que j’ai eu fini, j’avais fait des démarches pour être capable d’avoir une pelle pour venir creuser. C’étaient les Bonneau qui étaient propriétaire mais c’est un copain de mon père, qu’on appelait Pitou Fortin, qui est venu pour creuser. Il y avait des règlements pour être à une certaine distance de la rue, les trottoirs étaient pas fait, ils étaient pour le faire. À ce moment-là, je lui ai dit de creuser. De l’autre côté, il y avait un terrain plus bas que le mien. Je connaissais le propriétaire. Il m’avait bercé quand j’étais bébé, c’était Stanislas Shumanski. Je suis allé le voir et lui ai demandé pour mettre de la terre chez lui. Quand on aurait fini, je redonnerais un coup pour tout égaliser comme il faut. Il m’a dit qu’il n’y avait pas de problèmes. Lui, il voulait bâtir une maison à deux étages pour donner à ses deux enfants pour qu’ils aient chacun un loyer. Errol demeurait pas à Roberval mais le loyer aurait pu lui rapporter. Et il y avait Denise, qui était toute seule chez elle. Lui, c’était ça qu’il voulait, mais on n’avait pas le droit de mettre deux étages. Alors il m’a dit : veux-tu l’acheter ? Évidemment, quand tu te prépares à bâtir, et que tu fais un emprunt de 70% de la valeur de la maison et que le reste, tu vas payer et travailler pour le faire, tu y pense comme il faut, et en fin de compte, je me suis arrangé avec monsieur Paré pour un petit bout de temps parce que je savais que je pourrais rembourser assez rapidement après coup, j’ai décidé ok, j’ai acheté le terrain.
Ça a créé un scandale à la direction municipale, parce qu’ils avaient exigé que quand un terrain se vendrait, quelqu’un ne puisse jamais acheter deux terrains collés. Là, les deux terrains étaient un à côté de l’autre. Ils voulaient qu’à chacun des terrains, quelqu’un se bâtisse et que les taxes soient plus importantes. Mais comme il n’y avait pas de règlement municipal pour obliger ça, moi j’ai acheté le terrain et ils étaient en maudit. Les Gagnon avaient respecté la ville, ils ne m’en avaient pas vendu deux, tout avait été fait selon les règles, excepté que la ville était en beau Satan après moi.

C’est long à bâtir la maison, vous emménagez à quelle date?

On a emménagé juste avant que l’école commence.

Fin de l’été 1967.

Gigi sur sa galerie de côté, rue Pelletier.
Oui. Tu fais creuser, une fois que tu as creusé, on a fait les formes, avec les ouvriers, Arthur Morin et mon oncle Lorenzo. Le bois c’était juste à côté, le moulin. On a fabriqué des supports, on a fait des formes, pour le ciment. Il y a une compagnie qui coulait du ciment et ils sont venus me livrer du ciment. Ils sont venus livrer, tu attends que ça sèche et quand c’est suffisamment sec, tu défais les formes et ce bois-là, on l’a réutilisé pour les murs. Ton bois est arrivé, tu commences à poser les trusts, les deux gros beams qu’on a fabriqué en mettant des deux par dix tout collés les uns sur les autres. On a fabriqué deux grandes pièces à la grandeur de la maison, 40 pieds de long. Puis on fait un plancher, puis on monte les morceaux de murs. Tu prépares un mur, le lève debout, le fixe à terre puis tu continues.
Pendant l’été, j’ai engagé quelqu’un. J’avais fait venir des briques des produits Alba, à Dolbeau. Je m’étais fait venir de la pierre et du granit de Granite Robitaille d’Alma. J’ai pris Polycarpe Girard qui était marié à une couine de mon père, et je le connaissais très bien. Lui a pris Marcel Bernier pour venir travailler avec lui parce qu’il était bon particulièrement pour le granit et la pierre. Ils ont eu le travail de faire ça, avec la cheminée et tout ça. Avec les ouvrier, on travaillait l’intérieur, on faisait les divisions, le dessus, et il fallait couvrir. Dès que le foyer a été fini, on a fini ce coin là et après ça, il fallait finir l’intérieur. À un moment donné on a coulé du ciment pour le plancher du sous-sol. Ça s’est fait un peu après le solage parce qu’il fallait prépare le système d’eau. Toute l’eau, ça me prenait des plombiers, j’avais pris Durand, qui était marié justement avec Claudette Allaire, son père était le voisin de mon père, le barbier Allaire, il restait sur la rue Paradis. Lui, il avait eu la job pour l’électricité. La plomberie, c’était les Binette, pour les matériaux, j’avais un compte chez les Gagnon et j’allais chez Côté Boivin, j’avais un compte là. Je connaissais le monde partout, ça donnait une chance.
Hugues sans sa piscine, avec Hélène, été 1967.
À mesure que la maison avance, tu penses qu’avant de rentrer dedans, faut que tu peinture. On s’était organisé pour la peinture, j’allais la prendre chez les Gagnon. Les couvre planchers, j’étais allé voir quelqu’un qui demeurait dans l’ancien 5-10-15, un monsieur Tremblay. J’étais allé chez 4 saisons voir monsieur Fortin, Jean-Marie, je pense, pour les rideaux et ces choses-là. Il est venu, a pris les mesures, et après, est venu les poser. C’est comme ça que ça s’est fait. Quand on est rentré dans la maison, c’était juste avant que l’école recommence.

Dans ce temps-là, le voisinage avait l’air de quoi? Il y avait déjà d’autres maisons de construites autour?

Sur la rue Pelletier, il y en avait quasiment partout. Ça faisait longtemps que c’était ouvert. Les deux maisons du coin, j’étais au milieu entre les deux, elles étaient bâties. En arrière, elles étaient toutes bâties. J’ai acheté le dernier terrain et les gens achetaient et se bâtissaient.

Il y a eu des changements dans vos habitudes, pour l’épicerie et tout, dans un nouveau quartier?

L’épicerie, on la faisait où ? Je me souviens pas trop. Jacques Laroche était là, il y avait encore Armand Guay, puis justement, quelqu’un qui demeurait presqu’en face de chez nous, monsieur Gaudreault, travaillait pour Armand Guay, il était boucher, donc on allait là.
--
[9 novembre 2011]

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vos commentaires sont les bienvenus.
Merci de vous identifier. Ce site est un projet privé et n'accepte pas les commentaires anonymes.