jeudi 1 décembre 2011

Nouveau papa (2)

Te souviens-tu d’avoir appris que Gigi était enceinte à nouveau un an et quelque plus tard?

Tu es né deux ans après Hélène. On a dû l’apprendre à l’automne, à peu près les mêmes temps qu’Hélène, vous êtes nés à une semaine près.

Hugues, bébé.
Pendant tes vacances, faisiez-vous des voyages?

Non, ça a été plus tard un peu. Pendant ces années-là, on n’a pas fait de voyages. On était un peu pogné avec grand-maman Morin qui filait un très mauvais coton des bouts de temps. Et on voulait pas être trop loin des autres grands-parents non plus. Tous les dimanches, on allait diner chez les uns et souper chez les autres.

Grand-papa Morin, il travaillait encore sur les chantiers?

Oui, il charroyait des copeaux, et il a travaillé sur de la machinerie dans la cour des Gagnon. La cour à bois de la rue Gagnon, derrière le terrain où j’ai bâti. La rue, elle montait pas aussi loin (qu’aujourd’hui). La maison où j’ai bâti, avant, c’était un champ et du bois. Quand j’ai travaillé pour les Gagnon, c’est là que je pilais du bois. Plus tard, ça s’est en allé plus loin, parce que la ville se développait, la ville vendait des terrains et c’est là que j’ai acheté mon terrain.

Tu as acheté quelques mois avant de bâtir?

Oui, un peu avant.

Là, je vais arriver en avril 1966. C’est comment la vie de famille dans l’appartement?

Père et fils.
Avant que tu viennes au monde, on a essayé de montrer à Hélène. On a acheté un set de chambre qui avait deux lits et des côtés un petit bout. On avait acheté le petit set de chambre au complet avec la commode et le bureau. On lui a montré ça et on lui a dit qu’elle commençait à être assez grande pour aller coucher là. Que c’était sa chambre. Elle avait pas deux ans encore quand on l’a habituée à aller coucher là. Pour qu’il y ait aucun risque qu’elle dise qu’il prenait sa place. Elle faisait sa grande fille, avec sa chambre et son grand lit.

Elle servait à quoi, cette chambre là avant?

Je ne sais même pas si on avait mis de quoi dedans. Quand on a meublé l’appartement, on avait meublé le grand salon, puis la cuisine, et on avait récupéré le set de rotin pour la mettre dans le solarium en avant.

La cuisine, elle était au-dessus de la cuisine à grand-maman, en arrière?

Gisèle et Hugo.
Non. La cuisine était au-dessus de ce que tu as connu comme le salon à grand-maman.

En haut, tu avais donc la cuisine et le salon en avant?

Oui, et les deux chambres en arrière, où se trouvait le passage. En bas, c’était la même chose, excepté que le salon était moins grand, parce qu’il y avait une chambre plus petite et que le salon avait une porte, c’était très réservé. Après, quand ils ont fait la cuisine en arrière, ils ont transformé l’ancienne en grand salon.

Ces travaux-là, ils ont été faits quand, t’en souviens-tu?

Ils ont fait ça dans ces années-là. Avant qu’on parte. Elle était faite quand Hélène est venue au monde. Je me rappelle parce que quand on descendait Hélène en bas, elle était dans cette cuisine-là. Je me rappelle parce que j’avais fait un test. Je voulais leur dire d’arrêter de lamenter un enfant. Hélène, dès qu’on la contredisait, ou qu’on lui touchait le moindrement, elle ne pleurait pas, elle se pâmait. Je leur ai dit, à ma tante Aline et à maman, c’est de votre faute, vous la lamentez trop et je vais vous le prouver. Je leur ai demandé de ne pas dire un mot et à un moment donné, je jouais avec elle et paf, une tape sur les fesses, pour la peine. Elle fait le saut, et je pars à rire, et j’ai du fun, et elle se met à rire. Je me rappelle que sur le soin de sa cuisse, ça avait rougi une petite affaire. Là, je leur ai dit de la lamenter. Je lui ai touché… elles ont dit : pauvre petite, pauvre petite, pauvre petite… elle s’est pâmé ben noir et j’ai été obligé de la laver à l’eau froide. Je leur ai dit d’arrêter de lamenter une enfant pour rien.

Hélène, c’était un bébé difficile ou non, elle faisait ses nuits?

JE avec ses deux enfants.
Non. Au début, Gisèle a pris le tour de bercer son petit bébé. Mais là est venu un temps, quand le bébé était rendu à 13-14 mois, c’était fatigant. Et quand le bébé était endormi, elle partait pour la mettre dans sa couchette et ça marchait plus, il fallait qu’elle recommence. À un moment donné, j’ai dit que ce soir-là, je m’en occupais. J’ai pris Hélène et je l’ai pris et l’ai couché dans la couchette. Elle a hurlé et elle a sauté en bas de la couchette. Elle s’était poqué, le plancher était dur. Je l’ai pris, l’ai consolé comme il faut, l’ai lavé à l’eau froide parce qu’elle s’était poqué, j’ai pris du temps et c’est moi qui m’en suis occupé et je l’ai recouchée : il faut que tu fasses dodo. Elle a pleuré un peu et s’est endormi. Le lendemain, je l’ai pris après l’avoir amusé et lui ai dit qu’on allait faire dodo, puis je l’ai couché. Elle a fait à peine un petit braillage, mais presque pas, puis après ça, tous les soirs, on allait la coucher, on n’a jamais eu de problèmes après ça. J’avais averti en bas, papa et maman, que s’ils entendaient pleurer, je ne voulais pas leur voir la face.

C’était des grands-parents gâteaux?

Oui, oui.
--
[31 octobre 2011]

1 commentaire:

  1. C'est toujours tellement intéressant et très bien fait,les recherches doivent être longues, mais c'est tellement plaisant à lire. merci encore

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