jeudi 9 février 2012

L'été des suisses et un choix de carrière important

[À l’été 1972, JE décide de démissionner comme DSP et de devenir professeur de physique, un choix de carrière marquant, puisqu’il allait occuper ce poste pendant 25 ans. Sa vie deviendrait alors plus stable.]

Il y a eu la ferme, puis la petite école, puis le séminaire, puis l’université et ma blonde. Après ça, il y a eu les 4 ans au séminaire des pères maristes, puis 4 ans au secondaire et l’école normale, puis rendu au Cegep, là, j’y ai été 25 ans en tout. Là, ta vie se déroule doucement, tu bâti ta maison, c’est plus fractionné comme c’était avant. C’était bien plus fractionné que pour vous autres [ses enfants]. Toi, par exemple, jusqu’à temps que tu ailles à l’université; primaire, secondaire, Cegep, quasiment tout le temps avec le même monde, la même maison, les mêmes amis…

En 1972, Gisèle est enceinte d’un 4e enfant, qui sera Sophie. Juste avant qu’elle n’arrive, à l’été 72, on a passé du temps au chalet, on avait aussi une Renault 12…

C’était une deuxième voiture. La Chrysler je l’ai gardé un bon bout de temps [10 ans, il l’a acheté en 1966 et changée en 1976]. À la fin de l’année 71-72, il y a eu un congrès du Cegep régional à Tadoussac, donc on est allé à Tadoussac. Ça m’a fait méditer pas mal sur qu’est-ce que je pourrais faire, quoi faire. J’ai décidé, quand je suis revenu de Tadoussac, de dire que c’était fini, que je prenais la job de prof de physique. J’ai gardé ma job de DSP encore un bout pour engager René Gagnon, Roméo Guérin, et d’autres comme Jocelyn Lambert. J’avais gardé le poste libre en physique, pour moi. C’est arrivé un petit peu après le congrès, ma réflexion avait été faite là. Quand j’ai pris congé, il restait un petit peu plus qu’un mois de vacances. Quand le Cégep a ouvert pour l’année 72, j’étais le prof en physique, il y en avait juste un à ce moment-là. J’ai aidé à ce que l’on monte les laboratoires, avec les techniciens. Là, on avait une première année et une deuxième année. Je donnais les 6 cours de physiques, parce qu’il y en avait pour sciences santé et sciences pures et appliqués. J’en donnais 3 une session et 3 l’autre session. Il y avait pour les deux: mécanique, optique et électricité. C’est ce que j’ai fait cette année-là.
Caméras de JE (datant de la fin des années 60). En bas à
gauche, caméra photo, au centre, caméra vidéo Super 8mm.
Avec flash, lampe et étui.
Pendant l’été que Sophie est venue au monde, j’ai donc eu un peu de congé. On est allé au chalet, on est même aller passer une semaine ou deux complètes. C’est ça les films qu’on a sur super 8. On avait apprivoisé les suisses, ils étaient même très apprivoisés. Les films, c’est qu’on avait pris quelques photos, mais on est retourné avec la caméra, exprès une journée, juste pour ça, pour les filmer, tous la même journée. Ils étaient contents de nous voir. Il y en avait trois. C’est comme ça qu’on s’est trouvé à filmer les suisses. C’était l’été avant de me retrouver officiellement comme prof de physique. Ça a été plus difficile un peu comme prof de physique au Cegep que ça l’était au cours classique, même si c’était quand même un peu les mêmes choses. Ils avaient voulu mettre beaucoup plus de mathématiques et pas assez de physique. C’est [ce que prouvais] l’expérimentation que j’aimais faire plus tard avec des examens où il n’y avait pas de chiffres.

Quand tu dis que ta réflexion a commencé au congrès de Tadoussac, c’est parce qu’il y avait de la politique dans l’administration, cet aspect-là t’intéressait pas, t’impliquer plus dans la direction?

J’y ai pensé, que ça pourrait être comme ça. Le comité d’implantation, c’était Patrice Laroche, qui n’a jamais été un prof, il était conseiller en orientation. C’était une gamique qui était à la direction, pas seulement diriger le Cegep, mais aussi le conseil d’administration. Il y avait des gens de la commission scolaire régionale Louis-Hémon, donc le DG, qui s’est impliqué. Mais Patrice a pris la direction et ils sont allé se chercher des personnes de Roberval et Dolbeau, mais c’était bâti avec un noyau [de St-Félicien, autour d’eux]. Moi, j’étais un intrus là-dedans.

À cause que tu étais de Roberval ou à cause que tu étais un prof?

Les deux. Je m’étais imposé aussi, au début du Cegep.

Au début du comité d’implantation, il y avait des profs, comme Benoit Bouchard, mais après ça, ils ne sont pas devenus membres de l’administration du Cégep.

Non.

Et c’était devenu un groupe politique.

Oui. Moi, dans mon cas, je me suis imposé. Patrice Laroche ne se décidait pas, il était indécis, pas trop sûr. Moi, je disais qu’il fallait se brancher sinon, ça n’existerait pas le Cegep. [Je disais :] On fait ça, on fait ça de même, il embarquait et défendait l’idée. J’étais très décidé, et j’ai décidé de prendre ma place, j’avais pas attendu que quelqu’un me l’offre. J’ai embarqué. Après ça, ils étaient mal pris de dire que j’étais pas DSP, puisque j’avais monté les cours, les programmes et tout, la première année.

Et Roger Guillemette, le DSP qui a pris ton poste?

Il était prof de math. Je l’avais engagé. Il était prof à la polyvalente de St-Félicien et il avait fait application. Il est devenu prof de mathématiques la première année.

Et Gaston Perron?

Président du conseil d’administration du Cégep.

Il n’était pas prof aussi?

Non, il travaillait aussi pour la direction de la commission scolaire Louis-Hémon. Conseiller d’orientation ou quelque chose du genre, il était responsable des conseillers dans les écoles.

Et plus tard, il y a dû y avoir des ouvertures dans l’administration, ça t’a jamais intéressé après coup?

Non. Pantoute. Je n’y suis pas retourné.

Pourquoi?

Ça ne me tentait pas, j’étais bien. J’enseignais. J’étais stable. Au début, le département, c’était tous des nouveaux profs à part moi. Math, physique, chimie, les sciences en général, c’était un même département. [Par la suite] des bouts de temps, j’ai été responsable du département, d’autres bouts de temps, c’en était un autre.
--
[22 décembre 2011]

Directeur de la chorale

Ton implication à la Paroisse St-Jean de Brébeuf, ça remonte à quand?

Ça aurait débuté vers 1968-69...

Tu es éventuellement devenu directeur de la Chorale à St-Jean. Il y avait déjà une chorale avant?

Oui oui, il y avait une chorale, qui chantait en latin. Le prêtre était dos au peuple et tout. Ils ont tourné ça sur l’autre sens, avec l’autel au cœur de l’église. A début, c’était juste une table. Et ils ont commencé à mettre du français. On avait déjà chanté la passion, à 3, avec Benoit Bouchard et Yvan, on l’a chanté à St-Jean de Brébeuf, et on l’a chanté à Notre-Dame aussi.

En latin?

Non. Normalement, les prêtres la chantaient, à trois, des fois avec un frère. Je me souviens du père Gaboury, un Clerc de St-Viateur. Qui venait chanter avec les prêtes. Quand c’est devenu en français, c’est nous autres qui s’est mis à la chanter en français. Ça commençait avec Benoit Bouchard : "La passion de notre seigneur Jésus christ selon St-Jean". C’était St-Jean, le vendredi saint. Donc le vendredi, à 3 h, c’était la passion chantée.

Je me souviens d’avoir assister à une version avec toi et Benoit McNicoll.

Oui, il y a eu une version avec Benoit McNicoll. Je l’ai chanté une fois à Notre-Dame, et à St-Jean au moins 4-5 fois sinon six.

Église St-Jean-de-Brébeuf, en 2005
Tu deviens donc directeur de la chorale. Pour plusieurs années?

Oui, oui. Je me souviens que quand je travaillais au Cegep à St-Félicien, ça m’arrivais de descendre pour venir chanter des mariages. Ca dépendait des temps, mais normalement, on faisait des pratiques. Surtout dans les temps comme Noël. Il y a eu des temps où il y avait trois messes. Il y avait une messe à minuit, puis une autre à 1h et quart, et il y en avait une troisième après ça. Après coup, ça a été une messe à dix heures et demie, une à minuit, puis une dans la journée (le lendemain). Je me souviens d’une fois où on s’était fait du fun; on chantait les 3 messes, mais pas avec les mêmes chants d’une messe à l’autre. J’avais apporté une bouteille de cognac, et entre deux messes, on se versait un petit verre. On était une bonne gang, alors la bouteille a pris le bord assez vite.

Qui faisait partie de cette chorale-là? Maman était là depuis le début?

Oui. Pas mal depuis le début. Elle était alto et des altos, on en avait pas gros. Moi, avant, je dirigeais en avant. A un moment donné, il y en a eu d’autres et Robert Sasseville qui dirigeait la chorale, a décidé de faire autre chose, il avait été là longtemps. Je me suis mis à m’occuper de la chorale. Il y avait Eddy Lallibeté, Benoit McNicoll, eux autres, je les avait emmené. Il y avait Adrien Fortin, il y avait le postier, Réal Dumont. Avec les McNicoll, ça faisait plusieurs voix. Il y avait madame Leclerc qui jouait de l’orgue. Ça a duré longtemps. Je peux pas dire quelle année que j’ai laissé la chorale, mais j’ai été au moins 10-15 ans certains.

Vous ne chantiez pas à l’oreille dans ce temps-là.

Les partitions, on s’arrangeait pour essayer d’en avoir. En français, ils ont sorti des albums, des disques, il y avait des pères qui en avait composé et publié, donc il y en a eu beaucoup, et on demandait des copies, les fabriques en demandaient. L’apprendre à l’oreille, c’est faisable, mais avec une chorale, c’est plus facile avec des partitions. Mais ce qui se chantait beaucoup, c’était surtout le temps de Noel et le temps de pâques. C’est là où tu avais la plus grande variété de chants. A Noël, les partitions étaient déjà connues, mais là, on avait les mots en français au lieu du latin.
--
[22 décembre 2011]

Tintin et Astérix

Dans ma chambre Astérix (en 2005)
Vers 1978, mes parents m'ont installé dans une chambre toute neuve, au sous-sol de la maison familiale, et ma mère a décoré en couvrant deux des murs de peintures originales reproduisant des personnages d'Astérix. Astérix et Tintin ont marqués ma jeunesse et celle de mes soeurs - nous sommes tous des fans de ces deux BD européennes classiques. Cette influence nous provient de notre père, qui collectionnait les albums des deux séries.


Un de mes plus beaux souvenirs de jeunesse est d’avoir lu et relu bien des Tintin et des Astérix. Tes vieux albums, en fait. Te souviens-tu quand tu as commencé à lire Tintin et Astérix? Tu as des éditions imprimées en 1966-67-68.

Vieux albums sur table Tintin peinte maison (2011)
Quand j’étais pensionnaire, jusqu’à Philo, j’ai lu beaucoup. Pas des BD. Du Jules Verne, de la poésie, des romans en général... On était 4h par jour à l’étude et des fois, tu n’avais pas toujours des travaux ou des devoirs. Tu te prenais un roman. Tu lisais aussi à la cafétéria, dans la file d’attente. J’ai donc lu beaucoup pendant ces années-là, en plus des choses obligatoires. Un roman, tu pouvais passer à travers en 3 jours. J’ai lu beaucoup, mais il n’y avait pas vraiment beaucoup de BD au séminaire. Plus tard, avec Philo, et l’université, j’ai eu moins de temps pour lire, je lisais beaucoup moins.
JE avec Obélix, Expo 67
On était condamné à lire des trucs philosophiques. A l’université, en faisant ma première année pendant l’été, j’ai eu juste quelques semaines de vacances. Après ça, j’avais ma blonde à Roberval, je voyageais toutes les fins de semaines, alors j’avais pas de temps et alors tu lis pas ou à peu près. Après le mariage et les débuts à enseigner, avec des cours à reprendre, tu lis plus, t’es pogné. Après coup, Hélène est venue au monde, la vie t’emmène et j’ai été impliqué à l’église après les changements de liturgie. La lecture, j’en ai donc pas fait beaucoup.
À un moment donné, je peux pas dire quand, j’ai pensé que ça serait le fun de lire Tintin, je sais pas trop pourquoi, mais j’avais déjà vu des albums, venus d’Europe, au séminaire. Pis quand tu commences un Tintin, la piqûre te pogne assez rapidement, quand elle te pogne pas tout d’un coup, puis tu te mets à essayer d’en avoir. J’ai donc collectionné les Tintin, je me suis mis à en ramasser et à en lire, et à les collectionner en même temps.


Avais-tu vu les films qu’ils avaient tournés dans les années 60?

J’ai vu ça, mais plus tard, je ne les ai pas vus à ce moment-là.
--
Megan, petite-fille de JE, recomposant un casse-tête
d'Obélix en bois, fabriqué par Gigi (2011)
[22 décembre 2011]

mercredi 8 février 2012

Célébrer Noël en famille

Hugo père-Noël, probablement
en 1970.
Noel. Début des années 70, il y a eu une longue période de gros réveillons familial, avec les Morin et les Paré. Ça finissait tard dans la nuit…

Pas tard dans la nuit, de bonne heure le matin. Papa disait à monsieur paré, bon, il est trop tard pour aller se coucher et trop de bonne heure pour aller tirer les vaches. Il était rendu 5h du matin. Quand tout le monde partait, il faisait clair. Des fois, il y en qui partaient plus tôt au travers, il y en a qui travaillaient le lendemain, comme Louise. Yolande et Robert restaient assez longtemps, mais s’ils avaient une ferme. Mais dans l’ensemble, ça commençait pas de bonne heure, on chantait la messe de minuit, donc on était rendu chez nous à une heure et demi ou deux heures du matin. Les cadeaux avaient tous été mis chez nous, alors ça venait fêter. Il y a une année où il y en avait plus de cent. 104, 108 ou 110, quelque chose comme ça. Il y a une année où il y a un petit garçon qui s’appelle Hugues qui avait fait le Père Noël. Tu devais avoir à peu près cinq ans. Ça faisait beaucoup, beaucoup de monde dans la maison. La première année de la maison, si je me souviens bien, on a commencé à faire le réveillon.

Les années avec les pensionnaires, elles partaient dans leur famille, j’imagine.

Noël en famille, années 70 (J.E. est debout, il va servir
un bol de soupe.
Oui.

Et les deux trois premières année, vous n’aviez même pas encore agrandi le salon?

Non. (Hihihi). On s’organisait. La moitié était debout.

Il devait y avoir plusieurs tablées.

Oui, oui. Je ne peux pas me rappeler toutes les fois et comment, parce qu’on l’a fait tellement de fois, mais à un moment donné, le salon, il y avait plus de cadeaux qu’on pouvait entrer de monde dedans. Mais ça s’amusait. Il y avait des chaises, les plus vieux s’assoyaient.

Noël en famille, années 70. Au centre, en bas, Luce. JE est
à gauche, avec les favoris.
Quand j’étais jeune, au jour de l’an, traditionnellement, on allait chez les Paré le midi, puis chez les Morin le soir. Cette tradition-là, elle remonte à loin?

Ça remontait du début. Complètement au début, la première année après qu’on se soit marié, quand on demeurait en haut de chez mes parents. Même qu’avant ça, je peux pas dire quelle année, mais on était allé, avec Gisèle, chez mon grand-père Girard. Il a connu Gisèle, lui. Avant qu'on soit marié, on est allé ensemble un jour de l’an chez mon grand-père. Pendant le temps des fêtes 63-64, on est allé le voir, entre Noël et le jour de l’an, ou au jour de l’an 64, à l’hôpital.

Ce grand-père-là, Adgérie, on en a pas parlé beaucoup, parce que quand grand-maman est née, elle a été élevée par Luc et Aline. Est-ce que tu le voyais souvent?

Les fêtes, chez les Paré, années 70.
Je le voyais au moins tous les ans, parce que tous les jour de l’an, le matin, pour le déjeuner, quand j’étais jeune, on allait chez le grand-père Girard. Le midi, on allait chez nous, chez Nenine, on dinait là, et il y avait de la parenté à Aline qui était là aussi. Et le jour de l’an au soir, on allait chez Laura. Stanislas il est mort j’étais tout petit, c’était surtout chez la grand-mère Laura, avec Philipe-Auguste, puis Léonce, et Gertrude. Plus vieux un peu, la grand-mère Laura était décédée, puis le grand-père Girard aussi, à partir de ce moment-là, comme on s’était marié en 63, on s’est mis à aller surtout chez les deux familles (Paré et Morin). Le midi, chez les Paré, jusque de vers 4h 4h et demi. Puis le soir, on s’en venait chez nous. Maman bougonnait, parce qu’elle aurait voulu qu’on soit tout le temps là. Il y a des années où elle filait pas trop, mais c’était pas grave, après coup, elle arrêtait de bougonner, puis on se mettait à jaser, il y avait le souper. Au début, il y avait Nenine qui était encore là. On a fait ça longtemps. [Au moins jusqu’au milieu des années ‘80].
--
[22 décembre 2011]

Voyages au Nouveau-Brunswick et en Ontario

Gigi, au Nouveau-Brunswick
On va revenir sur vos voyages. Quelque part entre l’été 68 et l’été 70 (*), vous faites deux voyages; l’un dans les maritimes (au Nouveau-Brunswick?), l’autre en Ontario, à Niagara Falls.

C’était juste le Nouveau-Brunswick. On voulait aller au Parc National Fundy, mais c’était beaucoup trop compliqué, parce qu’il y avait beaucoup de monde. C’était pas tellement loin de Fredericton, alors ce qui est arrivé c’est qu’on a couché à Fredericton. Le premier soir, on a fait une grande run, et après ça, quand on a vu qu’on ne pouvait pas faire comme on voulait, on s’est en allé à Moncton. On avait fait… je me rappelle une chose. Il y avait une grève de la SAQ au Québec. De mon père et mon beau-père, on avait eu la commission d’acheter quelques bouteilles.À Fredericton, on avait acheté un certain nombre de bouteilles de boisson, qu’on avait mis dans le coffre de l’auto, et qui était resté là tout le reste du voyage. A Moncton, on est resté là à peu près 3-4 jours. On était parti environ une semaine. Après ça, on est reparti de là jusqu’à Mont-Joli. À Mont-Joli, on s’est fait geler, quasiment, parce que sur le bord, on était tenté sur le bord du fleuve, et à Mont-Joli, c’est pas chaud chaud. C’était en camping, une tente à terre.
Gigi, à Niagara Falls
Après ça, ça a écourté un peu le voyage, parce que c’était trop froid quand on a couché là. Fait qu’on est allé prendre le traversier à Rivière-du-Loup, et on s’est en revenu par St-Siméon et on a filé chez nous. On a dû partir à peu près 6 jours, pas plus que ça.

Et Niagara Falls?

On était filé jusqu’à Kingston, et on est allé faire un tour de bateaux des milles iles. Puis on est allé coucher un peu plus loin, c’était un motel. Après ça, la journée d’après, on est filé à Niagara. On est passé par l’autoroute qui fait le tour. On a couché à Niagara un soir, puis le lendemain dans la journée, on a rétrogradé à Hamilton. On s’est promené dans Hamilton, on s’était pris un motel. On avait vu le stade de football… Irving quelque chose qu’il s’appelait (**).

Gigi, à Hamilton
C’était un voyage rapide… une nuit à Niagara.

Est-ce que ça a été deux nuits à Niagara? Il me semble que ça a été juste une mais je gagerais pas là-dessus. Après ça, en s’en revenant, on s’est arrêté à Hamilton, on s’est promené à pied et en auto. On s’est promené là et après coup, je ne me souviens pas trop. Il me semble qu’on avait couché à Montréal, peut-être une journée ou deux. A Montréal, on venait occasionnellement. On avait un endroit sur la rue Sherbrooke, pas loin de St-Denis, où on restait et ou on stationnait l’auto. Est-ce que c’est arrivé en même temps que Niagara, je ne me souviens pas. Je me souviens d’une fois, par exemple, ou on avait une chambre, ou on avait attrapé un temps de grosses chaleurs. On était au 3e étage et on voulait fondre. Je suis pas capable de remettre tout ça en ordre, on est venu à Montréal quelques fois, c’est un certain nombres de souvenirs, mais j’ai jamais tenu d’archives de ça.

A l’époque, tu faisais de la photo, mais tu faisais surtout des films avec ta caméra 8mm. Tu l’avais déjà au moment du voyage de noces?

Au moment du voyage de noces, c’était pas la nôtre, c’était celle-là à l’oncle Gaby à Gisèle [Gaby Pinchaud]. C’est plus tard que j’ai acheté la super 8, on s’en est servi quand on a fait quelques voyages. Donc il y a encore des films de ces voyages quelque part? Il me semble qu’on en a oui. On avait fait mettre ça sur bobines, d’abord, alors on doit encore avoir ça.
--
J.E., Niagara Falls
(*) Note: Il a été impossible de déterminer avec certitude les moments précis de ces voyages. Par contre, ils ont eu lieu l'été, et après la construction de la maison (1967). Comme Gigi était enceinte de Luce à l'été 1969 et de Sophie à l'été 1972 et que J.E. était impliqué dans le démarrage du Cegep à l'été 1971, nous avons estimé que ces voyages avaient été effectués à l'été 68 (Nouveau-Brunswick) et à l'été 1970 (Ontario).

(**) Note: Le stade Ivor Wynne, baptisé de ce nom après des rénovations en 1970, en hommage à un ex-président du conseil des parcs municipaux de Hamilton. Il devait donc s'agir d'un attrait tout neuf et popularisé par ces rénovations au moment du coyage de J.E et Gigi (ce qui tendrait à confirmer notre date estimative de l'été 70).
--
[22 décembre 2011]

Du côté de la famille Girard

Je vais revenir un peu sur Adgérie. Dans les années dont on a parlé, il était déjà marié avec Rose. As-tu connu sa deuxième femme?

Non, j’étais même pas né. Et avec Rose, il a eu Aldéi, il a eu Huguette, Claudette, Jean-Claude puis Nicole. Et Nicole, elle avait trois mois de plus jeune que moi. Ça donne une idée parce que les autres, ils sont plus vieux que moi.

C’étaient tous des demi-frères et demi-sœurs de ta mère.

Oui. Moi, j’étais le plus vieux [des petits enfants] du côté du grand-père Girard. De ceux qu’il connaissait. Parce qu’il y avait eu Éliette Robitaille. Arthur Robitaille s’était marié avec une sœur à maman, Lucienne, qui était plus vieille que maman. Elle a eu une fille, qui était Éliette. Les Robitaille, à Roberval, ils avaient un moulin à scie, au bout de la rue St-George, où restait mon grand-père, le long de la voie ferrée. Lucienne, elle, est morte pas longtemps après. Éliette a été élevée par sa grand-mère et son père s’est remarié, lui, quelques années plus tard. Ce qui fait qu’on l’a pratiquement pas vue, Éliette. Elle était plus vieille que moi, d’à peu près un an ou un an et demi.

C’était ta cousine, mais vous ne l’avez pas vraiment connu.

Oui, c’était ma cousine et elle a été élevée à Alma après ça. Je l’ai rencontrée quelques fois, j’ai même été invité pour aller à ses noces. Après s’être marié, elle est allée dans le coin de Sudbury, en Ontario. Il y avait des mines et lui travaillait par là. Après ça, je n’en ai jamais entendu parler. Pour les Girard, j’étais donc le plus vieux. Jean-Claude, qui bégayait beaucoup, a été retardé à l’école, ce qui fait qu’à un moment donné, en sixième année, je pense, j’ai été dans la même classe que lui. Je l’appelais pas mon oncle, évidemment. Lui il s’en fichait. Lui ça le dérangeait pas, mais Nicole elle voulait pas que je l’appelle ma tante. C’était l’année où on faisait notre Communion solennelle, et il y en avait un qui était aussi dans notre classe qui était un garçon à Joseph Morin, qui avait marié Maria. C’était Russel, un frère de ma tante Madeleine et de ma tante Marguerite. Évidemment, je connaissais tout ce monde-là [même si c’était une très grande famille]. Maria, c’était une sœur à Luc et à Stanislas. Et Laura, c’était une sœur à ce Joseph-là.

Ah, donc frère et sœur [Stanislas et Maria] avait marié sœur et frère [Laura et Joseph]. Et les deux familles étaient des Morin.

Oui. Quand j’allais à l’école, s’il y en avait un qui était là, automatiquement, on se connaissait. Ça m’a rappelé ça, Russel Morin, l’année où il fallait « marcher au catéchisme ». Parce que t’avais deux semaines où t’avais juste ça, y’avait pas d’école. Il fallait étudier ça, l’apprendre et en même temps le comprendre, parce que c’était expliqué par le curé, pour que ça soit mieux compris, ce que ça voulait dire.
--
[22 décembre 2011]

Une soeur adoptive de passage

À un moment donné, je ne sais pas au cours de quelles années, grand-papa et grand-maman ont pris en charge une jeune fille, qu’ils n’ont pas adopté légalement, mais c’était presque pareil dans le temps. Il me semble qu’elle s’appelait Danièle. Comment c’est arrivé?

Son père s’appelait Marcel Bonneau et il avait sept enfants quand sa femme est décédée. Danièle devait avoir à peu près 4 ou 5 ans (*). Il en avait deux autres plus jeunes, les autres étaient plus vieux, mais il n’était pas capable de garder tout ce monde-là. Il est resté avec les plus vieux, et Danièle a été chez papa et maman, et Nenine. Une autre s’appelait Jacinthe, et un monsieur et une madame Grenier l’avait prise. L’autre, je ne me rappelle plus de son petit nom, mais elle demeurait chez Paul Harvey. Sa femme à lui était une sœur de celui qui était propriétaire de CHRL, Benoît Lévesque. [Un jour], Danièle, pendant que j’étais encore parti [aux études], elle a décidé d’aller retrouver ses sœurs. Je lui avais dit d’attendre que je revienne, on en parlera, mais une journée, elle est partie. Elle devait avoir 13 ans. Ils l’ont eu une dizaine d’années.

Cécile et Wilfrid, à l'époque où ils ont accueilli Danièle.
Quand elle est arrivée, tu étais déjà parti au séminaire?

Oui.

Et quand elle est partie, tu étais à l’université?

Oui, j’avais ma blonde. Gisèle la connaissais.

Quand elle est partie, elle a quitté Roberval?

Ils sont restés à Roberval un peu, mais après coup, elle est partie de Roberval.

Grand-papa et grand-maman ne l’ont jamais revu?

Réjean a fini par la contacter. Ils étaient presque du même âge. Je pense que c’est aux funérailles à papa, elle est venue à Roberval [en 1987]. Elle était venue aux funérailles. Je ne l’ai pas vue, moi, elle était juste venue à l’église. Je ne l’ai pas vu et je ne lui ai donc pas parlé non plus.

Quand elle est venue aux funérailles, c’est la dernière fois que tu en as entendu parler?

Non, j’en ai entendu parler après ça, parce que Réjean lui avait reparlé. Il l’avait repris contact et il l’avait revu à un moment donné, une couple de fois. Je ne me souviens plus des détails; je sais qu’à un moment donné, elle prenait des pensionnaires. Il y a des fois où je suis tenté [de la contacter]. Parce que je serais capable de la rejoindre. Elle demeure ici à Montréal. Elle s’était mariée, elle a des enfants. Elle a à peu près huit ans de plus jeune que moi, elle était presque de l’âge à Réjean. Je ne me suis pas décidé à la rejoindre, je ne sais pas trop quoi faire. Si je la rejoignais, elle ferait quasiment une crise de cœur, j’imagine.
--
(*) Note: Selon l'ensemble des informations et souvenirs de J.E., nous pouvons estimer à un an près que Danièle est arrivée chez Wilfrid et Cécile autour de 1953-54 (elle avait alors environ 4-5 ans) et serait partie autour de 1962 (à l'âge de 13 ans), après environ neuf ans "d'adoption". Elle aurait donc autour de 63 ans en 2011.
--
[22 décembre 2011]

jeudi 5 janvier 2012

Quelques rénovations et un accident

Pensionnaire donnant un coup de main?
Luce vient au monde en 1969, au moment où vous avez encore tout ce monde-là dans la maison.

Oui. Il y a eu des tentatives de personnes qui viennent travailler pour aider Gigi dans la maison après qu’elle ait accouché, comme Colette, mais ça n’a pas marché fort. Raymond venait faire les planchers. Les filles, Madeleine et Jeannine, aidaient à faire le ménage, l’époussetage, les choses de même. Louise venait aider aussi un peu. Gisèle a fait des repas quand même assez tôt, mais le reste, un peu tout le monde aidait. On tippait un peu.

L’agrandissement du salon, il s’est fait cet été là? Avant la naissance de Luce?

Louise Paré
Je pourrais pas dire… non en fait, j’ai fait ça pendant les vacances. Ça serait plutôt l’été d’après. J’ai ôté le mur, refait les tuiles de plafond, changé ma plinthe de chauffage, fallait vider les tuyaux, les refaire en-dessous, c’était tous des tuyaux de plomb, je suis devenu habile assez vite. Mais c’est là que ça m’a coûté un œil, aussi. C’est cette fois-là que je me suis brûlé un œil.

En refaisant la plinthe de chauffage?

J’avais refait la plinthe en dessous, j’avais tout ressoudé, tout était bien correct, tout était parfait. Il me restait une soudure à faire, et elle était complètement en haut. J’ai fait ma soudure sans aucun problème, mais en descendant mon fil, j’ai crocheté de quoi; quand je dis le fil, je veux dire l’étain. Quand je l’ai redescendu, j’ai crocheté quelque chose, ça a donné un coup et le bout m’a passé sur l’œil.
Marie-Marthe et Nicole
Je suis allé m’asseoir tranquillement dans mon fauteuil, je me suis accoté doucement, puis je me suis dit que je m’étais brûlé l’œil, mais que ça devrait pas être trop grave. Je me suis accoté un peu et Gisèle m’a dit de lui montrer. J’ai ouvert l’œil pour lui montrer et elle m’a dit d’aller voir le docteur Plante tout de suite. « Il y a une peau sur l’œil, tu es brûlé ». Cet étain-là, quand tu fais de la soudure, il chauffe, et il y a un petit trou et il y a de l’acide là-dedans, en plus. Tu as donc une brûlure à la chaleur et à l’acide. Évidemment, il n’y a pas une quantité industrielle d’acide là-dedans, mais il y en a quand même un peu. Ce qui fait que ça a fait une peau blanche sur l’œil. Je suis allé voir dans le miroir, puis j’ai pris mon auto, mon autre œil était correct, puis je suis parti aller voir le docteur Plante qui était à l’hôpital. Adrien Plante, qui était ophtalmologiste et oto-rhino-laryngologiste, mais il travaillait plus pour les yeux. Quand je suis arrivé, je ne me suis pas occupé des questions d’admission, j’ai filé dans son coin et j’ai ouvert l’œil en disant: je veux voir le docteur. Il a laissé tout le monde de côté et est venu me voir tout de suite.
Luce parmi ses jouets (notez la différence de couleurs
du tapis dans les deux "sections" de salon
Il a regardé mon œil et l’a inspecté sous toutes les coutures, puis il m’a donné des onguents, et il pouvait pas faire autre chose qu’attendre que ça cicatrise. Il m’a donné une prescription pour ces onguents-là, et je suis allé à la pharmacie pour chercher ça et j’ai passé quasiment la semaine dans mon lazyboy. Le problème, avec une brûlure, quand tu mets ta paupière pour faire dodo, ça chauffe, alors au bout d’un quart d’heure, tu pars et tu vas te remettre de l’onguent. Donc, c’était très difficile de dormir. J’essayais de regarder la télévision, et des fois, je m’endormais un peu. J’essayais de regarder le hockey de mon lazyboy, puis là je m’endormais, les yeux me fermaient, mais au bout d’un quart d’heure, je me réveillais, ça faisait mal. C’est comme ça, puis à un moment donné, il y a une petite gale qui est partie. Le docteur Plante, que j’étais allé voir une couple de fois déjà, j’y allais au deux ou trois jours, il a regardé la coupe de l’œil, et comme ça faisait beaucoup moins mal, il me donnait d’autres onguents, et je mettais aussi des goûtes, et là, je pouvais dormir.


En agrandissant le salon, JE allait révéler
la trappe menant au grenier; il allait
couvrir ceci par un ingénieux miroir placé
plafond du salon. Ici, JE et le miroir,
photographié en 2005.
Tu as eu des séquelles à cet œil là ou tu as complètement récupéré?

Ma vue est restée correcte par points, mais il y a des cicatrices dedans. Quand je regarde, ça réfléchit dans la cicatrice, encore à l’heure actuelle, ça a toujours resté marqué. Quelques années plus tard, je suis allé au CHUL à Québec, pour voir une spécialiste, mais il n’y avait rien à faire. Dernièrement, je me suis fait ôter ma lentille, pour mettre une nouvelle lentille, parce que j’avais une cataracte, j’ai posé la question au spécialiste, mais il a dit qu’il ne touchait pas à ça, que le seul moyen serait une greffe de cornée. Fait que je ne touche pas à ça. Ça n’a donc pas changé depuis 50 ans.
--
[30 novembre 2011]

Une maisonnée accueillante: Vivre à 9 dans la maison.

JE et Luce (notez les mots croisés, à droite, déjà)
En 1968-1969, les deux années de l‘école normale, vous aviez des pensionnaires. Comment c’était organisé dans la maison, avec deux enfants, et un troisième en route?

Il y avait la chambre du fond, il y en avait deux qui demeuraient là. Et en bas, j’ai fait une chambre, au milieu de la partie du fond, pas comme c’était quand on est parti, mais au milieu. Cette chambre-là avait été faite là parce qu’il y avait déjà un calorifère. Ca permettait de garder une température plus égale. C’était un calorifère qui venait de quand l’église Notre-Dame a brulé, elle a passé au feu, il y avait encore des affaires à récupérer, moi, j’ai ramassé un calorifère, comme j’étais [avec un chauffage] à l’eau chaude.
Hugo et 3 pensionnaires (avec notes de Gigi)
La plomberie, c’est moi qui l’ait fait, c’est tout le temps moi qui faisait mes travaux de plomberie. À partir du moment où la maison a été bâtie. La seule fois où j’ai pas fait la plomberie moi-même, c’est quand j’ai fait changer mon système de chauffage, qui était [avec une fournaise] à l’huile pour l’eau chaude, pour un système [avec une fournaise] électrique, à l’eau chaude.

Donc, vous aviez quatre pensionnaires dans ces deux chambres. Elles ont été là longtemps?

Elles ont été là juste deux ans. Après ça, elles travaillaient. Il y en a une qui enseignait à une place, l’autre ailleurs… Quand je leur enseignais à l’école normale, elles devaient faire des stages. Chacune le faisait généralement dans sa paroisse. Il y en avait d’un peu tout le tour du lac. De l’Ascension, de St-Nazaire, comme Nicole, qui était pensionnaire. Nous on avait Jeanine, Nicole, Marie-Marthe et Madeleine. Il y en avait d’autres qu’on connaissait, qu’on avait logé un peu partout.

Jeanine, Marie-Marthe et Madeleine
Je me souviens de m’être fait raconter que vous aviez aussi eu un autre pensionnaire, le frère de Marie-Marthe?

Oui. C’était drôle. La première chose, c’est que quand j’ai bâti la maison, au bout du foyer, j’avais le mur du salon. J’avais derrière, un petit bureau et une salle de couture. Quand tu arrives avec le plan, t’es sur que tout va être correct, mais quand t’arrives avec ton set de salon, ta télévision, tes bébelles, il me semble que mon salon paraissait plus grand que ça, qu’il est trop petit. Quand j’ai vu ça, j’ai attendu un peu et je me suis décidé, j’ai ôté les deux murs, en mettant la plinthe de chauffage en bas, puis j’ai refini le plafond, avec les tuiles à carreaux, mais avant ça, j’avais commencé par défaire le mur entre la salle de couture et le bureau.
Jeanine et André
André Trudel se cherchait un logement entre temps, et il était le frère de l’une des pensionnaires chez nous. On peut le prendre et la pièce deviendrait sa chambre en attendant. On lui a mis un lit et un petit bureau et il était bien content. Ça le dépannait pendant un bout de temps. C’était pas à long terme. Il travaillait pour la police à Roberval et il venait d’arriver, de l’institut de police, il me semble. On le voyait presque pas, il venait pour souper et coucher.

Ça devait faire beaucoup de monde dans la maison; sept adultes et deux enfants…

Oui, oui. Mais on avait la chambre pour les enfants, le petit set de deux lits que j’avais acheté avant, quand on était à loyer.

Elles trouvaient ça comment, les pensionnaires, d’être hébergée chez le directeur de l’école?

Oh, il y avait à l’école, juste une grosse classe, tout le monde se connaissait. J’étais aussi leur prof de math. J’étais aussi le superviseur de l’enseignement… Aux fêtes, on s’était fait un petit party avant qu’elles partent pour le temps des fêtes, avec un déguisé en Père Noël. C’était amical plus qu’autre chose.
Hélène et Hugo accueillent Luce
Il y en avait même qui ont pensionné chez mes parents, trois gars qui pensionnaient là. Mes parents les avaient pris parce que ça me dépannait pour l’école. Les autres, qui ne pensionnaient pas, étaient de Roberval. [Parmi nos étudiants,] il y avait même le fils d’un député, qui est devenu aussi ministre à son tour, par la suite, Michel Gauthier. Il était là la 2e année, puisqu’on faisait du niveau collégial; on était de l’éducation permanente du collège de Jonquière.
--
[30 novembre 2011]

Judo et autres activités

Au début des années 70, tu as fait du Judo. Pourquoi le judo, et combien de temps en as-tu fait?

Megan, Hugo, JE, en 2011
On a commencé [quelques années] après 1967 (*). Quand j’ai fait du judo, c’était avec Pierre Simard, qui était ceinture noire 2e ou 3e dan. C’était un de mes anciens confrères de classe de séminaire, je l’avais connu là. J’ai commencé le judo et ça allait bien, j’aimais ça. Après chaque étape, quand on avait suffisamment d’heures, on pouvait passer une ceinture. J’ai donc passé de la blanche à la jaune, à l’orange, puis la verte et la bleue. Quand j’étais pour passer la ceinture marron, j’avais un problème à un genou et je barrais. J’ai arrêté pour ne pas briser mon genou. Il a été opéré, mais après l’opération, je n’ai pas repris le judo. J’avais donc une ceinture bleue. J’étais presque près pour la ceinture marron, avant la noire, mais j’ai arrêté.

Tu avais d’autres activités avant ça?

Hugo parmi ses jouets
Quand je suis arrivé à Roberval, dans le temps du séminaire des pères maristes, ça arrivait qu’il y ait de cours le soir, et j’avais beaucoup à faire et j’ai pris peu d’activités. Du côté de l’église, il y a eu des changements de liturgie, tout ce qu’il y avait de chants en latin devenaient des chants en français. Je me suis impliqué là-dedans, parce qu’il y en avait pas beaucoup qui était assez baveux pour s’en aller en avant de l’église et faire chanter le monde, parce que c’était pas à la mode. Nous, on l’avait fait quelques fois, en latin, comme dans le temps de Pâques en chantant la passion, avec Benoit Bouchard et son frère Yvan, mais excepté que quand c’est devenu en français, je me suis impliqué là-dedans. Le judo, comme d’ailleurs plus tard la natation, c’est arrivé par la force des choses. Réjean Paré voulait faire du judo, j’en ai fait avec lui. On s’est même organisé des tapis dans le sous-sol, dans la maison chez nous. Je me rappelle pas les années, mais ça jouait au début des années 70, tout ça.
--
(*) Un article du journal L'Étoile du Lac daté du 21 janvier 1970 s'intitule "Roberval a son école de Judo". On peut donc présumer que l'ouverture de l'école en question date de cette période.
--
[30 novembre 2011]