vendredi 9 septembre 2011

Enfance en ville

Dans ces années-là, en ville, ça se passait comment avec tes amis, et l'été...

Pendant ces années-là, j’ai eu plusieurs copains. Y’avait René Perron, un petit peu Bernard Perron, y’avait Ghislain Bordeleau, Paulo Lizotte et Benoît Lizotte, et un petit Routhier aussi. On était toute une gang de chums qui allaient à l’école. Quand je revenais de l’école, je m’arrêtais au bureau de poste, c’était Réal Dumont qui était là et il nous donnait la poste. Dans ce temps-là, il triait et c’était casé par lettres et on allait demander la poste. C’est aussi dans ce temps-là que j’ai failli me faire passer sur le dos par un camion. Une imprudence de petit gars qui part en fou dans la rue. Quand le camion a arrêté, j’avais les deux mains sur le pare-choc. Mais je me suis fait frapper par un bicycle. C’était Léo Morin, un parent éloigné. Ses parents avaient une petite épicerie dans la rue Ménard et lui, il travaillait chez Léon Roy, la place où j’étais allé pour acheter ma petite pipe. Il allait dîner chez eux en bicycle, et il ventait, il avait le vent de dos. J’ai pas regardé et j’ai traversé et il m’est arrivé directement dedans. Il était terriblement peiné de ça. Mais moi, ça me m’a pas fait trop de mal.
Dans ce temps-là, on allait à la messe. J’ai été servant de messe. Des fois, on servait la messe, mais aussi aux vêpres, le dimanche soir. Quand on demeurait en haut, un soir, j’allais servir aux vêpres, et en haut, on avait mis une barrière, pour pas que Réjean, le petit frère, se retrouve la porte ouverte et descende l’escalier. Moi j’ouvrais rarement la barrière, je passais par-dessus. Mais ce soir-là, j’ai mis le pied sur la soutane que je trainais, parce qu’on mettait une soutane quand on servait, puis je me suis retrouvé sur le ventre dans l’escalier. Je me rappelle qu’en descendant, j’ai réussi à me freiner, mais comme ça descendait trop vite, j’ai planté complètement et me suis retrouvé dans le fond. Une culbute semblable, tu t’en rappelle. Évidemment, je suis pas allé aux vêpres ce soir là. On avait aussi un beau jardin dehors. Derrière le barbier Allaire. C’était sur le terrain qui est devenu plus tard le stationnement de l’église.
L'Église St-Jean-de-Brébeuf de Roberval, en 2005.
La maison des Morin était située du côté du centre
du montage.
Dans la cour chez nous, c’était en gravier. En se pratiquant, on devenait d’excellents lanceurs de roches. Des petites roches. On en choisissait des belles qui pouvaient aller loin. On se pratiquait le bras, pour pouvoir lancer sur le toit de l’église. On essayait même que la roche puisse passer par-dessus l’église, à partir de la cour chez nous. Une fois, pendant la prière du soir, ou pendant les vêpres, on s’était mis à lancer quelques roches. Il y en a une qui a bifurquée, et elle a rentré dans l’église et a glissé jusqu’en avant. On a évidemment disparu au plus vite. Il y a eu quelques questions mais évidemment, on a jamais dit la vérité, ça s’est jamais su que c’était nous autres. Benoît Lizotte, lui, était un bon lanceur. Tellement qu’à un moment donné, il en avait passé une l’autre bord de l’église et qu’il avait vérifié au cas où elle serait arrivée sur l’auto du curé. Au bord du quai, il y avait un monsieur Gagnon, un fils du monsieur Gagnon qui avait un hôtel en avant de chez nous. Lui, il s’était bâti un genre d’hôtel lui aussi. Et il avait une petite auto. Une fois, à trois quatre, on s’est mis à pousser l’auto, pour le fun. Benoît Lizotte, qui était toujours un peu pire que les autres, et qui connaissait ça un peu plus que les autres, il est allé peser sur la clutch. Dans ce temps-là, le train allait jusque sur le quai. À côté de la voie ferrée, ils avaient creusé un fossé, et la petite auto a avancé, et quand on a voulu l’arrêter, plus moyen de la stopper. La petite auto est allée jusque dans le fossé. Et c’était profond. Le derrière de l’auto était tout juste à l’extérieur du fossé. On a disparu de la circulation ça a pas été long.
En arrière de l’église, on lançait des roches parce que ça ne pouvait pas casser. Il y a des vitraux dans l’église, mais en arrière, il y avait une grosse vitre très épaisse par lisière, pour protéger le vitrail. Quand tu lançais des roches, il n’y avait pas de danger de casser la vitre, alors on en lançait de temps en temps. Une fois, j’en ai lancé une un peu trop grosse, j’imagine, et elle a fait un éclat dans la vitre. Pas dans le vitrail, mais dans la vitre de protection. Ils avaient fait une enquête, et les autres avaient dit que c’était moi, mais j’ai dit que c’était pas moi. Ça a resté comme ça, et ils ont réparé la protection.
En arrière de la maison, c’était un grand hangar. Pas le même que celui qui existe à l’heure actuelle. Y’avait même une place pour mettre une auto. Il y avait même un fenil. Mon oncle Luc, il avait gardé sa vache un bout de temps en ville, il avait fait comme une petite étable. Ça fournissait son lait pour la maison. Moi, je montais sur le fenil, je m’étais mis une pièce de bois assez longue qu’elle dépassait dehors, et elle était coincée après le toit, et je m’étais fait une balançoire. On appelait ça une balancing, dans le temps. En grandissant, je prenais du poids, et quand je me balançais trop, les planches levaient et il a fallu solidifier le toit parce qu’il était en train de lâcher. Je me souviens aussi d’une fois où papa était rentré dans la porte du garage avec son auto, il avait manqué de freins. Plus tard, je ne peux pas dire quand, ils ont débâti le hangar pour bâtir un garage à côté, en arrière de l’autre maison.
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[25 août 2011]

1 commentaire:

  1. Ouais, ton père en faisait des petits coups Hi!!!!, peut-être plus que son fils Hi!!!!

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