dimanche 25 septembre 2011

Cours classique: Méthode

Le cours classique, c’était huit ans. Mais après un an, tu te retrouves en Méthode, la troisième année du cours classique. Tu te retrouves avec des gens plus vieux que toi?

Bureau identique à celui que JE avait à côté
de son lit, dans le dortoir du séminaire.
Ce bureau est celui qui se trouve dans la
chambre à coucher de JE.
Oui et non. De mon âge, pour la plupart, parce que j’avais fait une huitième année [à la petite école]. J’étais parmi les plus jeune, mais pas le plus jeune. Il y en a qui avaient pris plus de temps, ou retardé avant d’entrer au séminaire. En méthode, on a eu Monsieur Demeule comme professeur. C’était la première année qu’il enseignait. Il donnait le latin le grec, les mathématiques et un autre cours, il me semble. Lui, il était à plein temps juste avec nous autres. Il était très dévoué et très compétent. Il était tout le temps très préparé. Il a jamais été pris au dépourvu. Ça a toujours été un excellent souvenir de l’avoir eu comme professeur. Et ça a été un des meilleurs profs que j’ai eu. J’en ai eu des bons, mais ça a été un des meilleurs.

C’était un prêtre aussi?

Non, il n’était pas prêtre. Je me souviens d’une anecdote avec lui. En mathématiques, à ce niveau-là, pendant les cours, je m’accotais en arrière et lisais un roman. J’avais toujours le maximum [de notes] alors il me laissait faire. Je me souviens d’un moment où on faisait de la géométrie plane. Il avait un problème au tableau, et même s’il était bon, au tableau, tu vois pas toujours tout facilement – j’ai été au tableau pendant 33 ans alors je le sais. Des fois, il faut que tu prennes du recul. À un moment donné, donc, il y en plus un qui est capable de répondre, et lui aussi est bloqué. Là, il y a Perron qui me dit : « Aie Morin, le prof est plus capable de le faire ». Pourtant, le problème semblait facile. J’ai levé ma main tranquillement et j’ai dit au professeur d’écrire ce que j’allais lui dire. Je lui ai dit quoi écrire et il n’a pas écrit bien longtemps avant de s’en rendre compte de ce que c’était comme problème. Il a continué le problème et était tout content. Ce monsieur Demeule-là il était vraiment fin. On avait quelques autres professeurs, un en anglais, je ne me rappelle pas lequel. Et on avait encore de l’histoire, de la catéchèse…

Comme c’était un séminaire, il y avait encore des cours de religion. Ils formaient aussi des prêtres avec vous autres.

Devise  (latine) inscrite au-dessus de la porte principale
de l'entrée du Séminaire; elle est toujours visible, en 2011.
"L'espoir de récolter ce que l'on sème" - (ma trad.)
Oui. Mais ma deuxième année, mon groupe qui était là, on a été une gang assez révolutionnaire. On a commencé tranquillement la révolution au séminaire. Normalement, on entrait en septembre, et on sortait aux fêtes. Mais en Méthode, on a regardé le calendrier et comme ça tombait bien, on a dit partout dans le séminaire, qu’il y allait avoir un congé à la Toussaint. Tout le monde chez eux pendant trois jours. Ça n’avait jamais existé avant. Tous les pensionnaires et les externes étaient convaincus. On était plusieurs leaders, évidemment, et les autres étudiants de méthode ont embarqué et on a parti cette idée de congé de trois jours à la Toussaint. On en a tellement parlé, qu’à un moment donné, dans la petite salle, la salle où tu réunissais les étudiants des 3 premières années, ils nous ont annoncé qu’il y avait un congé de trois jours à la Toussaint. Tout le monde était tellement convaincu, que c’était difficile de dire non à tout ce monde-là.

Et ça avait vraiment démarré avec une rumeur?

Oui, avec nous autres, une rumeur de même. Et plus tard, on en a parti d’autres. C’était la première, ça. Avant ça, ça entrait en septembre, sortait aux fêtes, et après les fêtes, ça revenait et sortait un peu à Pâques, puis à la fin de l’année. On a commencé par couper tranquillement dans la façon de faire, puis à mesure que les années ont avancées, on a fait couper plus. C’est venu qu’on avait un congé une fin de semaine par mois. Et c’est notre groupe qui a fait ça. Et on était assez révolutionnaire que quand on s’est retrouvé à la fin, ceux qui entraient pour devenir prêtre, il en est entré quatre.

Donc contrairement à la croyance populaire à l’époque, c’était donc pas une majorité de séminariste qui s’en allait vers la prêtrise. 

Non. Quand Benoit Lavallée [un ami et lointain parent de Wilfrid et Cécile] venait faire des tours chez nous. Il racontait que dans son temps, si tu avais 30 finissants, il y en avait 15 qui entrait chez les prêtres, si c’était pas 20. Quand je suis arrivé, il en entrait une dizaine ou une douzaine par an. Dans notre année, ça a tranché. Au lieu d’être 10-12, ça a tranché. Et il y en a un qui avait arrêté et était venu finir son cours avec nous autres. Et trois de notre gang. Et là-dessus, il y en a un que j’ai su plus tard qu’il était ressorti. De notre gang, il y avait Yves Gagnon, qui a été curé à Roberval. Il était dans mon groupe de finissant.
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[13 septembre 2011]

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