mardi 1 novembre 2011

Les emplois au début des années 60

En 1960, l'été de ta rencontre avec Gigi, entre tes deux dernières années de séminaire, tu travaillais?

Wilfrid au travail pour Atlas.
Dans mes emplois d’été, j’ai travaillé sans être employé. J’ai travaillé avec mon père, quand il travaillait lui, sur des bulldozer. Pour la compagnie Atlas. Au début, il faisait la route Chambord-Desbien. Ils étaient deux, justement René Dufour, et mon père. Ils avaient deux bulldozer et un grader à fossé. René Dufour attelait le grader à fossé à son bulldozer. C’était un coin qui était difficile, parce que c’était comme ils disaient, une swamp, c’était très marécageux. Résultat, il restait pris, le bulldozer avec le grader. Ça prenait donc l’autre bulldozer pour le sortir de là. Comme ils n’avaient alors pas de conducteur, j’avais appris à conduire le bull. Quand ils étaient mal pris, ils me faisaient signe, et je m’en allais à une place où c’était solide, pas trop loin, on déroulait le câble d’acier, comme ils disaient: la winch, en arrière, et on l’accrochait après l’autre et j’avais la job de les trainer. Évidemment, une fois, un surintendant était passé .Un monsieur Jolicoeur, qui était surintendant. Un grand bonhomme qui devait mesurer 6 pieds ou 6 pieds 2, bien mince, je m’en rappelle encore. Il était venu et était scandalisé de voir que je conduisais. Papa lui a dit d’en engager un autre, qu’ils avaient besoin d’un autre [homme]. Il était reparti et m’avait laissé faire.
Wilfrid sur le bulldozer.
Un été, je voulais une job de nuit au moulin des Gagnon, où ils remplissaient les camions, et ça a été difficile. Papa voyageait ce qu’on appelait des chips, des copeaux, à Kenogami, et je prenais le camion, pis j’avais conduit. Je faisais des voyages. Le propriétaire du camion était venu avec moi une fois, ma mère était venu une fois, pendant que papa se reposait. Quand il arrivait tard, il pouvait se reposer. Je prenais le camion et j’avais le temps d’aller le charger. Il pouvait se lever sans être obligé de partir tout de suite. Il partait le matin, le camion avait été chargé. Des fois, quand il arrivait à 10 heures du soir, j’allais voir et des fois, tu pouvais pas chargé tout de suite, ça m’arrivait de finir de charger le camion à deux heures ou trois heures du matin, et pendant ce temps-là, papa se reposait, il dormait. Je stationnais le camion pas loin, et je mettais les clefs pas loin. Lui se levait, voyait les clefs et le camion pas loin, il se préparait et partait. Ça lui permettait de dormir et de se reposer et de faire plus de voyage. Moi j’étais pas payé, mais comme ça lui permettait de faire plus de voyages et que des fois j’en faisais un aussi... Normalement il en faisait trois, mais plus souvent qu’autrement, je faisais le quatrième. Ça lui rapportait plus et c’était donc un peu rentable pour moi aussi.
Wilfrid devant un camion de copeaux.
Une fois, j’étais reparti de Kenogami tout seul, papa était embarqué avec un autre camion qui me suivait, tout le monde finissait par se connaître. On arrêtait souvent à St-Bruno et j’étais arrêté à St-Bruno pour m’acheter du fromage. Ils vendaient du fromage en grains. Il y avait Marchand d’un côté, le restaurant, et de l’autre côté, il y avait la laiterie et la fromagerie, qui étaient là. Je me souviens que je m’étais arrêté là et ils avaient pris le tour de mettre du colorant dans le fromage [une mode]. J’étais arrivé là en me plaignant qu’ils avaient juste du fromage coloré et que c’était de la cochonnerie. J’avais fait le show, et le chaud, dans tous les sens. J’étais traversé de l’autre côté pour m’acheter du fromage chez Marchand et j’étais retourné à la fromagerie pour m’acheter une liqueur là. Je me promenais dans le chemin et l’autre gars disais à papa: «Ton garçon doit être bien chaud, ça a pas de bon sens». J’étais reparti. On s’achetait un paquet de fromage avec une liqueur, ordinairement une orangeade et rendu à St-Gédéon, on n’en avait plus.
Wilfrid avec un bulldozer.
Après ma première année pleine à l’université, j’ai eu l’occasion de donner le cours à l’institut La Chesnaie. J’avais été en vacances tout l’été, et j’avais eu l’occasion de donner ces cours-là. À l’été 1962. J’ai donné les mathématiques à quelques futurs préposés. Ils modifiaient l’institut La Chesnaie. À l’institut La Chesnaie, il y avait des jeunes délinquants, et c’était du monde qui s’occupaient d’eux autres, mais il [y avait un programme] pour faire mieux. Aussi, à l’hôpital psychiatrique, ils voulaient les placer dans les maisons et voulaient des gens qui étaient plus que des préposés aux bénéficiaires, ils voulaient des gens qui étaient plus connaissant du côté psychologique. Avant qu’ils suivent ces cours-là, il leur manquait de la formation, et ils devaient donc se mettre à jour [en mathématiques]. C’était des cours donné par l’institut La Chesnaie. C’était le docteur Beauchesne qui engageait, c’était lui qui s’occupait de l’institut La Chesnaie.
Quand j’ai eu fini complètement l’université, en 1963, dès que j’ai été rendu chez nous, le voisin, Léonide Beaulieu, qui enseignait en 7e et 8e année à Ste-Hedwidge, vient me voir et me dit qu’il est malade, qu’il a demandé pour ne pas travailler une semaine. C’est tard ans l’année. Il avait demandé que je le remplace. Pour une semaine. Il enseignait toutes les matières en 7e et 8e. Il m’a dit que les livres étaient là-bas, de demander aux élèves pour demander où on était rendu. « Ok, je vais y aller ». Je prenais l’auto et je m’en allais à Ste-Hedwidge. Une belle semaine, ça m’avait donné 55 piastres, quelque chose de même. Après ma semaine, je suis rendu chez nous. Je reçois un téléphone du monsieur qui s’occupait de la commission scolaire. Il voulait que j’aille enseigner en 6e et 7e pendant trois semaines au moins. Monsieur Gagné qui enseignait là était un frère du Gagné avec qui je pesais des camions quand je travaillais à la pesée du camion. « Monsieur Gagné vient de rentrer d’urgence à l’hôpital et a été opéré de l’appendicite. On a besoin de quelqu’un et comme vous avez déjà enseigné là et ça avait l’air de bien aller, on aimerait ça que vous veniez ». Je suis retourné trois semaines enseigner là en 6 et 7. La classe était pas mal pleine, mais j’avais pas eu de misère. Les jeunes étaient le fun, j’avais pas besoin de faire trop de discipline, même si c’était des jeunes. Plus tard, j’ai eu une offre de la commission scolaire pour me dire « si vous voulez venez enseigner chez nous et d’ici un an ou deux, on vous nommera directeur de l’école ». Là, c’était de valeur, mais ça marchait pas. Parce qu’avant que je finisse, j’étais allé voir au séminaire des pères maristes, pour enseigner au cours classique. En arrivant là, le père Parent m’avait dit: « C’est pas compliqué, vous donnez les mathématiques ici en Belles lettres, Rhétorique, Philo I et Philo II l’année prochaine. C’est décidé. On vous veut, on veut du monde de la place ». C’était à La Chesnaie, il y avait une bâtisse et c’est là que les pères maristes avaient installés les classes, pour le cours classique.
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[13 octobre 2011]

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