mardi 1 novembre 2011

La voix de Gigi

Pour replacer en contexte la rencontre entre JE et Gigi, j'ai demandé à cette dernière quelques précisions sur ce que nous avait raconté JE.
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Gisèle, diplômée.
Gigi, tu prenais un cours de chimie quand tu as rencontré JE?

J’étais en 11e année. J’ai fini le Brevet B en 1962, le Brevet C en 1961, donc la 11e année à l’été 60. Les ursulines avaient 10e , 11e, Brevet C et Brevet B. La sœur qui donnait le cours de chimie, c’était tu concombre? Mère Marie de la nativité, on l’appelait concombre, je sais pas pourquoi. Elle était pas bien bonne. Je pense que la madame, elle le savait pas trop. Je pense qu’elle était comme moi et connaissait rien là-dedans. On était une gang à bloquer et reprendre ça. Et même si on avait fait notre Brevet C et notre Brevet B, si on n’avait pas passé notre examen de chimie de 11e année, on n’avait pas notre diplôme. Ça m’a pris trois fois. La troisième, je pense qu’ils me l’ont donné par charité.

Ça faisait longtemps que tu connaissais Raymonde Rouleau?

Je connaissais Raymonde depuis que j’étais arrivé à Roberval, depuis ma 10e année. Je suis arrivé à Roberval en 1958. J’ai fait ma 9e année à Girardville et j’ai été chanceuse que papa me dise de continuer, parce qu’il aurait bien pu me dire de travailler, c’est ce qu’il avait dit aux autres.
École normale et couvent des ursulines de Roberval,
photographié en 2005.
Moi j’ai décidé de continuer et on rentrait instantané chez les ursulines. C’était une bonne école. C’était comme une école privée. Nous autres, on était externes, on ne payait pas ce que les pensionnaires payaient. Les externes étaient plus bafouées que les pensionnaires. Les pensionnaires étaient traités comme des enfants de rois. C’était plus payant, leurs parents étaient plus « nobles » mais nous autres, on était des petites pauvres, les externes. Je pense à Étiennette, Raymonde, moi, Lise, je connais leurs parents et c’était tous des gens pas riches. Mais on restait à Roberval. Déménager à Roberval a été la plus belle affaire qu’il [son père] a fait de toute sa vie. C’est vrai, qu’est-ce que j’aurais fait dans le fin fond de Girardville?
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[Propos recueillis le 13 octobre 2011]

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