samedi 8 octobre 2011

Cours classique: Philo I et II

On arrive donc en philosophie, au séminaire, un cours qui est étalé sur deux ans. Quels sont les changements les plus importants au niveau de la vie et du programme?

Jean-Eudes, vers la fin de son cours classique.
La plus grosse différence c’est que tu ne fais plus de français, plus de latin, et plus de grec. Et quand tu fais des dissertations, tu fais des dissertations philosophiques. En philo I, tu fais 5h de chimie par semaine, et tu n’en a jamais fait avant. Tu as un gros livre et à la fin de l’année, tu es rendu un bon bout en chimie organique. Tu as un livre de philosophie, écrit en latin, et tu as le livre de monseigneur Grenier. La première section de ce livre, c’est de comment penser en philosophie. Comment est structurée la philosophie. Après ça, tu as une partie qui est la philosophie naturelle. Tu apprends que la philo est une façon de penser, tout simplement, c’était pas religieux. C’était St-Thomas [d'Aquin] qui avait écrit celle qu’on étudiait, mais il y en avait d’autres. Comment tu penses dans la nature et que tu évolues dans la nature. On apprenait aussi comment faire pour structurer une thèse de philosophie, où tu auras un énoncé qui, développé, va t’apporter à porter une conclusion. Filosofia es ciencia rerum per causas primas sum lumine rationalis naturalis. La philosophie est une science des choses par leurs causes premières à la lumière de la raison naturelle. C’est peut-être la seule chose que je me rappelle beaucoup en latin, mais je m’en suis toujours rappelé.

Étudiez-vous les penseurs grecs comme Aristote, Platon, Socrate?

Pique-nique de séminaire, 1960.
Oui, oui. Ils en parlaient à travers ça. En philo I, c’est donc la philo et la chimie. Puis, en philo I et II, il y avait cinq sections de mathématiques. Géométrie plane, avec 80 théorèmes, géométrie analytique, trigonométrie, dont on n’avait jamais entendu parler avant, du calcul différentiel, puis de l’algèbre, où tu étudiais jusqu’au les équations du second degré. En philo I, on voyait deux de ces matières là et en philo II, tu étudiais les trois autres, donc à la fin, tu avais ce qu’il fallait pour faire ton baccalauréat en mathématiques. En philo I, on faisait aussi de l’apologétique. C’était la crédibilité du dogme catholique. Ils voulaient montrer par le raisonnement, que le dogme catholique était crédible. Par la logique et la façon de penser, ils montraient que ça avait du bon sens de croire au dogme catholique. Puis, on avait aussi la biologie. Pas trop poussé, mais on étudiait les cellules et les choses de bases en biologie. On avait 2h par semaine, si je me souviens bien.
En chimie, j’ai eu comme professeur de chimie, monseigneur Pedneault, qui a été nommé à Chicoutimi des années plus tard. C’était Roch Pedneault, mais on lui donnait un surnom chimique, je ne me souviens plus lequel. En première année de philo, on n’avait pas de physique. En deuxième année, on avait de la physique. De la mécanique, de l’électricité, de l’optique. On parait à zéro, et à la fin, on était au moins aussi avancé sinon plus, que ceux qui finissent le collégial à l’heure actuelle. On était prêt à entrer à l’université en sciences. Si tu avais d’assez bonnes notes, et c’est ce qui m’est arrivé, tu pouvais même ne faire que quelques cours en première année [d’université] et sauter tout de suite en deuxième. En philo II, on avait aussi de la philosophie, mais la philosophie qu’on avait, c’était de la philosophie beaucoup plus… philosophique. On avait deux gros volumes, je ne me souviens plus des titres, évidemment. Et on étudiait toujours avec des thèses. On a aussi fait un peu d’astronomie, mais essentiellement, c’était ça. Et évidemment, il y avait beaucoup de dissertations. On les faisait en français, mais si on avait une citation à faire, et qu’on la connaissait, on la citait directement en latin.
En philo II, quand j’ai fait mon examen de mathématiques, j’avais gagé avec tout le monde que je ne perdrais pas un seul dixième [de points]. Normalement, l’examen durait 4h, mais après 3/4 d’heures, mon examen était fini, mais je n’étais pas satisfait de quelque chose. Je me disais que de la façon que je disais quelque chose, un correcteur pourrait peut-être m’enlever 5 dixièmes. J’ai pris trois quart d’heures et j’ai fait une démonstration complète, comme on la faisait dans les livres, avec les chiffres du problème. Je l’ai tout fait comme ça pour être sûr. J’ai eu tous mes points dans cet examen-là.
JE recevant les honneurs.
J’ai un regret, du côté mathématiques. Quand on est arrivé pour faire le calcul différentiel, le prêtre qui nous enseignait était malade, et on n’avait plus de prof de mathématiques pour cette section. Comme on se préparait quand même pour le bacc, il fallait étudier beaucoup de philosophie [en plus]. J’ai donc regardé le calcul différentiel et après une lecture, je le savais tout [je le comprenais]. Ce que j’ai regretté, c’est d’avoir trop pris de temps avant d’aller voir le préfet des études puis lui dire « Prenez moi, je vais le donner, le cours ». J’ai pris trop de temps et les finissant de l’université ont fini assez tôt qu’il y en a un qui était très bon dans le temps qu’il était au séminaire qui est venu quelques jour avant que je me décide et qui a été engagé pour donner le cours. Ça a été un regret parce que ça aurait été une chose particulièrement le fun d’être étudiant et donner le cours aux autres. Ils m’auraient fait confiance, parce qu’ils savaient qu’en mathématiques, toutes les parties des mathématiques, j’étais capable de les démonter, et pas seulement faire les problèmes. Il y en avait beaucoup qui venaient me poser des questions. C’est ça qui a été un certain regret.

À la fin du cours classique, en Philo II, vous faisiez encore des examens sous la supervision de l’université.

Collègues de cours classique dont il a été question pendant nos entretiens.
De gauche à droite: Jacques Houde, Michel Bussières, Yves Laplante,
Clermont Fradet et Benoît Bouchard. 
Oui, et en philo I aussi. On avait l’examen de chimie, un examen de math, un examen de biologie et une composition si je me souviens bien. En philo II, t’avais tous les mathématiques des deux ans, un examen de physique, une dissertation philosophique et un examen sur les deux ans de philo. Un examen sur les trois volumes de philosophie. C’était assez imposant à faire.

À la fin de ce cours classique, vous aviez un diplôme?

Oui. Un Bacc ès Arts. C’était délivré par l’Université Laval.
--
[23 septembre 2011]

Souvenirs d'infirmerie

Dans mes souvenirs d’enfance, il me semble t’avoir déjà entendu dire que tu avais été responsable de l’infirmerie au séminaire, aussi.

Rémi Plourde
Ça c’était en philo II. L’infirmerie au séminaire c’était un vieil infirmier qui était là depuis quasiment la fondation du séminaire. On l’appelait le souffleur, parce qu’il faisait de l'asthme. Et pour s’assurer d’avoir toujours de la garde à l’infirmerie, il y avait une chambre, avec un prêtre qui venait coucher là, et qui avait un bureau là et célébrait sa messe là. Deuxièmement, il y avait deux étudiants nommés à l’infirmerie. Il y avait des lits pour recevoir les malades et c’était séparé en genre de petites chambrettes mais pas de portes. Tu pouvais mettre un rideau pour fermer ça. Il y avait une petite chambrette fermée dans un coin. Pendant la moitié de l’année, il y en avait un [des étudiants] qui couchait dans la chambrette et l’autre dans un des lits avec le rideau et à la moitié suivante, on inversait. J’ai été nommé là avec Rémi Plourde, qui avait été à la petite bibliothèque avec moi. Lui servait la messe pour le curé qui était là, et moi, j’avais demandé en Philo I à devenir servant de messe de celui qui était directeur du philosophat. C’était beaucoup plus commode que d’aller à la messe de tout le monde. Ça prenait un quart d’heure et c’était fait.

Depuis le début du séminaire, vous étiez obligé d’aller à la messe.

Oui. Tous les matins. La messe, ça prenait tout le temps au moins une demie heure, la messe de tout le monde, la semaine. La messe du dimanche, c’était avec la chorale, c’était une grand messe et on chantait.

Cette messe-là se donnait dans la chapelle du Séminaire.

Oui.

Il y avait de l’eucharistie à tous les jours?

Oui, il y en avait à tous les jours. Il y avait plusieurs prêtres. De chaque côté en dehors, il y avait des corridors avec des autels pour leurs permettre de dire leur messe. Les prêtres devaient dire leur messe tous les jours ça faisait partie de leur job, de leur vie, chacun avait son servant. Moi, j’ai servi comme ça les deux dernières années. À l’infirmerie, on couchait là, on étudiait là, donc on était très présent. Il arrivait des cas où c’était pas trop grave, mais s’il arrive un cas grave, au moins il y a quelqu’un qui peut s’organiser. Au début, on a vu grosso-modo ce qu’il y avait à l’infirmerie. Une fois par semaine, un médecin venait pour les cas un peu plus graves. L’infirmer allait les chercher pour des rendez-vous. C’est sûr que nous autres, on avait pas une formation énorme là-dedans. On pouvait se faire de la radio, on était beaucoup plus libre. On étudiait là au lieu d’être à l’étude, on était bien, on n’était pas dérangés par personne. Pendant les récréations, c’était l’infirmer qui était là, donc on pouvait se permettre d’aller avec les autres. Plus tard, t’es bien, tu veux te coucher un peu plus tard, tu te couches un peu plus tard.
Il est arrivé plusieurs affaires là. Un des premiers matins, j’étais en train de me laver la face pour me réveiller, et à un moment donné, Bruno Boivin arrive en me disant qu’il venait d’amener un petit gars de première année qui avait perdu connaissance. J’ai pris ma grosse serviette, je la foute dans l’eau froide et je lui plante ça dans la face. Évidemment, il a repris connaissance. Je me suis promis que j’irais plus mollo à l’avenir. C’était la première fois. Il est arrivé un certains nombres d’autres cas. Il y en a un qui m’est arrivé une fois avec toute la face en sang. Ça dégoutait au bout du menton. Dans un gymnase dehors, il était embarqué dans les anneaux et il a manqué son coup et s’est retrouvé sur le ventre en bas, en dehors du plancher de bois, dans la gravelle. J’ai commencé à essuyer ça, c’était pas tragique mais quand même. Je l’essuie puis l’essuie puis l’essuie, et je trouve rien. Il s’était fait une petite coupure, toute petite, dans le cuir chevelu. Juste ça. Je lui ai mis un peu d’iode et un plaster dessus et ça a arrêté. C’était un Rochefort, son nom, il me semble. Ça a été le fun. Il y en a un qui avait eu une indigestion du diable et je devais ramasser. Pendant que je ramassais ça, je chantais : « Salade de fruit, jolie jolie ». Parce qu’il faut prendre le côté amusant dans des cas de même. Comme ça, c’est asses léger et tu aides.
Un autre, un Bouchard, qui s’amusait en chimie... Il s’était pris du nitrate de quelque chose [probablement du nitrate de potassium] qu’il mettait dans une douille de stylo qu’il bouchait avec un barreau de chaise. Il mettait ça à terre avec des feuilles en dessous et il allumait ça. Normalement, ça devait exploser. Je l’avais vu faire une fois. À un moment donné, on était à l’infirmerie et il est arrivé. Il avait fait ça et le bâton avait pas sauté. Il a voulu remettre des feuilles et rallumer. Mais là, ça a sauté. Le cap est parti et lui a coupé le poignet. Tu le vois arriver à l’infirmerie avec un mouchoir sur le poignet, qu’il tient bien dur. Il me dit qu’il s’est coupé, je lui demande ce qui est arrivé et il se décide et il lâche [le garrot]. Le sang montait gros comme mon doigt et deux ou trois pouces au-dessus. J’ai pris tout ce qu’il fallait pour faire un bon garrot et pour le tenir et je suis parti avec lui vers l’entrée. A l’entrée, j’ai pris un des prêtres qui travaillait comme économe, qui était en charge des finances, et qui était là, et je lui ai dit « à l’hôpital ». Venir nous mener à l’hôpital. On rentre à l’urgence à l’hôpital et la sœur qui est là me demande si c’est ben gros comme coupure. Vous voulez voir? Je détache le chose un peu et pfff ! On faisait du sang à terre. Je lui ai confié pour les points de suture. Ça a été dans les cas graves.
Il y a eu aussi un cas, je me souviens, on s’était dit qu’on allait le dompter. Il avait eu quelque chose et le médecin lui avait donné quelques pilules pour dormir. On devait lui donner ça quelques jours. Ça fait une semaine et une semaine et demie, et il vient nous voir à dix heures du soir incapable de dormir. On lui donne une petite pilule et un soir, je lui dis de la croquer et demande ça goûte quoi. Ben, il dit, quasiment comme une aspirine. Je lui dis que c’est une aspirine qu’on lui donne depuis une semaine. Va te coucher puis dors, et reviens plus. Il s’était mis dans la tête que ça lui prenait sa petite pilule pour dormir le soir. À l’infirmerie, il y en a un qu’on a connu beaucoup. Bruno Boivin. Un gars de Chambord. Une fois, il avait eu une grosse grippe. Il était fiévreux. Dans ce temps-là, on avait des 333, comme de l’aspirine, mais plus fort. Ça aidait à enlever la fièvre et casser la grippe. Je lui avait dit que je lui donnais ça et d’éviter les courants d’air dans le dortoir. Le lendemain matin, il est plus capable de parler. Il y avait des fenêtres qui avaient été ouvertes de chaque côté. On l’a mis au lit avec deux 333, sinon il allait être vraiment plus malade.
Denis Paradis
Moi, j’ai eu la rubéole, pendant que j’étais pensionnaire. Denis Paradis et Claude Larouche me prenaient par la main parce qu’ils voulaient l’attraper aussi. Parce que ça donnait des congés, Tu partais et tu t’en allais chez vous. Ils envoyaient chacun chez eux. J’ai été une semaine à Roberval parce que j’ai eu la rubéole. Quand j’étais à l’infirmerie, ces maladies là il y en a pas eu mais quand il y avait une épidémie de grippe, je me souviens d’une fois où ils ont vidé le séminaire, il y avait trop de grippe. Ils nous ont envoyé pendant 3-4 jours.
Une fois, j’ai eu un employé du séminaire. Ça c’était un cas grave. L’employé était allé travailler où la bouilloire. C’était tout à l’eau chaude, le séminaire [le chauffage]. Dans le ciment, il y avait des trous, et en vidant ça, il y a de l’eau bouillante qui est allé dans les trous. Lui, par erreur il a fouté son pied dans un trou. Ils l’ont déchaussé, et il avait des cloques d’eau grosses de même, quasiment comme une tasse. Des grosses cloques sur le pied. Qu’est-ce que tu veux que je fasse avec? Tu peux ôter ça, mais ça va chauffer. Lui, c’est trop grave pour que je l’ôte. Je suis parti avec et je l’ai emmené en bas pour aller le mener à l’hôpital. J’avais mis une serviette sur son pied, on l’a amené dans l’auto, et je lui ai expliqué qu’ils ôteraient tout ça et mettraient des médicaments sur ça. Lui, il savait pas quoi faire de ça, il connaissait pas ça, les brûlures. Moi, je m’étais déjà brulé et je connaissais assez ça pur savoir quoi faire. Avec des cloques d’eau, ça brûle moins que si je les avais ôtées.
Le fun, c’était la connaissance que t’acquiert là-dedans, et le sang froid. Il faut que t’apprennes quoi faire au lieu de paniquer.
--
[23 septembre 2011]

Premiers emplois d'été

Dans ces années-là, ça se passait comment quand tu revenais à Roberval pour l’été ou les vacances?

JE (à Roberval?), 1959.
Le côté travail, il y a une année où j’ai travaillé au moulin des Gagnon, mon oncle Philippe m’a engagé, à 80 cents de l’heure. On dépilait du bois, on pilait du bois, on passait du bois dans le planeur, on le ramassait, on l’attachait. On le liait, e déliait, on chargeait des chars. Au début, t’as mal partout, parce que t’as jamais fait de choses comme ça, mais après coup, tu viens habitué et tu te permets de te coucher plus tard et des fois, pendant la job, dans un coin, tu piques un clou, mais la plupart du temps, on avait pas le temps, c’était plutôt rare. Mais quand ils changeaient la voiture, des fois, t’avais un petit relax. Si c’était toi qui enlevais le bois qui arrivait du planeur et qu’il n’en arrivait plus… tu t’accotais un peu. Comme tu t’étais couché tard et levé de bonne heure… Tu commençais à 7h du matin. C’était de 7h à 18h. Les journées étaient longues, les semaines étaient longues aussi parce que tu travaillais le samedi matin. Tu faisais 50 quelques heures. 54 ou 55 par semaines, je pense. Les vacances, tu les voyais pas trop trop. C’est même arrivé qu’on faisait du supplémentaire, parce qu’ils avaient besoin de quelque chose, une livraison urgente. Tu continuais donc ta journée. Je me souviens de journée où tout ce que tu faisais, à deux, était de tourner en rond dans pas 15 pieds de long. Tu prenais deux madriers pour les mener à l’autre place, tu retournais en prendre deux autres pendant que l’autre gars allait mener les deux siens, chacun son tour de même. En une journée, tu pouvais remplir deux chars de bois, donc dans une journée, sur mon 15 pieds de long, j’ai transporté un char de bois. C’était de l’ouvrage.
JE, probablement en 1959.
D’un autre côté, j’ai aussi travaillé pour peser des camions, pendant deux étés. Sur la route en allant vers St-François de Sales. Le premier été, j’étais dans le champ à St-François de Sales, et la deuxième année, on était le long de la route Chambord St-François. C’était le long de chez les Bouchard. Il y en a un qui a travaillé comme ingénieur pour la voirie, et qui a demeuré à Roberval, pas trop loin de chez mes parents. Chose drôle, j’ai fait la classe à un de ses frères, le plus jeune de la famille, je pense. J’enseignais alors au séminaire des pères maristes. On était employé de la voirie, pour superviser les pesées des camionneurs privés et la « Com du Roc ». Papa travaillait pour la com du roc, sur un bull [bulldozer], pas très loin. La Com du Roc c’était une compagnie. Tous les manœuvres et la machinerie travaillaient pour cette compagnie, les camions étaient privés et nous autres, on travaillait pour la voirie pour peser les camions et s’assurer que ce soit juste. Je me souviens de camionneurs qui se plantaient après la cabane pour essayer d’ajouter du poids à leur camion. Les camions étaient pesés avant, vide, et le poids était noté, et après, on avait donc la charge. Ils étaient payés pour ce qu’ils transportaient.

C’était quel genre de chantier?

Ils faisaient la route Chambord-Lac-Bouchette. C’était surtout la section Chambord-St-François, dans ce temps-là, j’ai travaillé sur cette section-là. Le premier été, j’avais pas de travail et j’avais appelé le député. Paul Spence, de Dolbeau. Je lui avais demandé si il pouvait me faire travailler là. Il m’avait recommandé à la voirie. Il avait le pouvoir de placer un étudiant. La deuxième année, j’avais appelé pour dire que je voulais encore le travail. Et j’avais pas eu de nouvelles. J’avais envoyé une lettre un peu plus épicée, et j’avais commencé le vendredi même.
--
[23 septembre 2011]

Responsabilités et... indiscipline

A part le programme, tu as eu des responsabilités et des activités parascolaires dans les années de Belles lettres et Rhétorique?

Rémi Plourde, Raymond Langelier et JE.
Pourquoi on a eu des responsabilités en Rhétorique, comme la patinoire et les autres, c’est parce que l’année où on est arrivée, ils ont décidé de faire un philosophat. De prendre les deux dernières années, Philosophie, de les placer où se trouvaient ceux qu’on appelait le Grand Séminaire. Eux, ils ont déménagé à ce que l’on appelait l’école d’agriculture, en avant. Leur salle est devenue le philosophat. Le bout de la salle est devenu une série de petites salles pour la philosophie. C’est arrivé quand on arrivait en Rhétorique. On tombait donc les plus vieux de la grande salle au lieu d’être les troisièmes. Ça a permis qu’on ait plus de responsabilités. En Rhétorique, j’ai été servant à la cafétéria. C’est à ce moment-là aussi où on a été préposé pour la petite bibliothèque, Rémi Plourde et moi. Rémi Plourde, je l’ai connu plus tard, parce qu’il n’était pas rentré en Élément A, lui. Il était rentré régulier, donc je l’ai connu un peu la deuxième année, et en troisième année, comme on était tous les deux à la petite bibliothèque, on est devenu bons amis. La petite bibliothèque, c’était pour la location des livres et dictionnaires pour les étudiants. Des dictionnaires grecs ou latins et français, et quelques autres livres, vu que les livres, c’était dispendieux. Avec Rémi Plourde, donc, j’ai été responsable de cette bibliothèque-là, en Rhétorique. Au moment où tu arrivais, au début de l’année, ils te demandaient si tu voulais être responsable, et deux jours après, c’était l’avalanche des étudiants qui venaient nous voir pour louer et il fallait s’organiser au plus vite. Pendant l’année, il n’y avait presque rien à louer. On avait un petit bureau pour nous autres. Plus souvent qu’autrement, vers la fin de l’étude, les 10 dernières minutes, on s’en allait à la petite bibliothèque, qui était complètement en avant de la salle d’étude des trois ans (Versification, Belles lettres et Rhétorique). On partait d’en arrière et on y allait lentement en lisant, puis on entrait dans la petite bibliothèque et tout le monde savait qu’on allait fumer une cigarette alors qu’on n’avait pas le droit de fumer dans le séminaire. Ça donnait certainement des odeurs qui s’évaporaient jusqu’en avant. On a été assez toléré par les surveillants de l’étude.

Ces responsables, ils étaient choisis comment?

Ils prenaient des pensionnaires, parce qu’on était tout le temps là. J’étais pas considéré comme étant quelqu’un qui pouvait faire ou méritait ses jobs-là. Peut-être qu’ils avaient demandé à Rémi Plourde qui il aurait voulu avec lui, et on était déjà bien amis. Lui, il avait déjà un de ses frères qui était passé au séminaire, et qui était bien connu. Il venait de Métabetchouan, St-Jérome. Ils considéraient qu’on était assez fiables pour le faire. D’ailleurs, on a jamais pensé ramasser cinq cents de trop ou de pas assez.

Ce n’était pas des responsabilités payantes?
JE jouant au tennis, avril 1959.

Non. Ça ne nous donnait pas une cenne noire, c’était juste une responsabilité qu’on nous offrait. Il y en avait d’autres qui s’occupaient de ce que l’on appelait la cabane. La cabane en dedans, et la cabane dehors. C’était pour prêter des équipements sportifs, comme un ballon, ou des équipements de badminton, toutes sortes de choses dépendant de la saison. Ils prêtaient de l’équipement de hockey pendant l’hiver et ils s’occupaient de ça. Il y en avait un qui venait de Chambord, Bruno Boivin, qui s’occupait de la cabane. Comme il y avait toujours des patinoires et du hockey, en Rhétorique, avec Claude Larouche et Denis Paradis, on a été nommés responsable de la patinoire. On s’est donc occupé de la patinoire. Au début, il faut que tu mettes les bandes, c’est pas évident quand t’as jamais fait ça. Il fallait les placer correctement et les lever et les solider. On a eu de l’aide pendant les récréations. Une fois les patinoires montées, tu attends pour les glacer, parce que t’es dehors. Tu attends qu’il y ait de la neige, puis tu demandes de l’aide pour fouler la neige. Tu fais marcher du monde pendant les récréations. Puis là on met de l’eau pour mouiller mais pas trop. Tu fais ça un certain nombre de fois. Et tu fais ça le soir. Après les études du soir, vers 9h30 10h, tu sors à trois, tu prends la hose et tu vas arroser. C’est sûr que ça me rappelle des souvenirs de toutes les sortes. On part les patinoires comme ça. Après ça, tu glaces régulièrement pour avoir une glace unie et égale. Tu es en charge du déblayage, mais tu as de l’aide en masse. Les prêtes responsables de salles venait aussi de temps en temps. Ça t’empêche pas le matin de te lever à la même heure que tout le monde pour aller déjeuner et te laver en même temps que tout le monde et aller à tes classes en même temps que tout le monde. Mais tu t’es couché 2-3h plus tard que tout le monde. On n’a pas trouvé toujours ça amusant, mais des fois, on s’est amusé un petit peu trop. C’est que quand tu as soupé le soir et que tu travailles après la patinoire jusqu’à 11h ou 11h30, t’as faim un peu. Ce qui arrivait, c’est qu’on trichait. On avait pas le droit, normalement, mais comme il y avait pas de cafétéria d’ouverte, mais qu’il y avait du lunch dans le réfertoire des prêtres pour ceux qui se couchaient à 11h ou 11h30, nous autres on vérifiait, et quand il n’y avait pas de monde, on allait se chercher une collation. Sauf qu’on en a pris le tour et c’est venu qu’on se couchait à une heure du matin. Ça a fini par trop se savoir qu’on se couchait très tard. Il y avait toujours un prêtre qui avait une petite chambrette au dortoir et qui dormait là et il se rendait compte qu’avant qu’il se couche à 11h, on était pas encore là. Résultat, on a fini par perdre la responsabilité de la patinoire extérieure.
Claude Larouche
Dans ce temps-là, je ne sais pas pourquoi, j’ai pas connu toutes les raisons – parce que ça arrivait aussi qu’avec Claude Larouche, on allait faire des tours chez Cécile Bérubé [ce qui n’était pas permis] – on disait qu’on jumpait. A un moment donné, ils ont demandé à Claude Larouche de s’en aller. Moi, j’ai fait un tour sur le seuil de la porte, et Denis Paradis était juste en arrière de moi.

Et la cafétéria?

C’était en rhétorique, la cafétéria. Ils prenaient des gens pour chacune des salles, et non pour tout le séminaire. Ils prenaient les personnes de la classe la plus avancée de cette salle-là. En Rhétorique, cette année-là, j’ai aussi été servant à la cafétéria.

Si je me souviens de ta première année, où tu faisais de la contrebande de toasts, tu devais être content d’être à la cafétéria.

Cinq ans plus tard, ça avait évolué pas mal. Les gens qui déjeunaient qui voulaient avoir d’autres toasts, ils pouvaient en avoir. C’était beaucoup plus large que quand je suis entré au séminaire. Je redis encore que notre année, ça a été une année révolutionnaire pour toutes sortes de raisons. Après le congé de Toussaint de la première année, rendu en Rhétorique, on avait un congé d’une fin de semaine par mois. C’était donc beaucoup plus libre, on avait gagné beaucoup de terrain. C’était peut-être bien dans la mentalité du temps, mais on était une bonne gang qui arrivait avec des nouvelles idées. Je pense que c’est aussi en Rhétorique qu’on avait fait un show, à la salle de l’auditorium du séminaire. Avec Rémi Plourde, on était descendu d’au-dessus de la scène, assis sur un support à rideaux de scène, pendant qu’on chantait. Quand on chantait ça, il me semble que c’était un chameau sur la branche, ou quelque chose du genre.

C’était un spectacle monté par les élèves?

Oui. Pendant que j’étais au séminaire, je suis entré dans la chorale du séminaire, en deuxième année. Rémi Plourde était dans la chorale aussi. On a été dans la chorale pratiquement jusqu’à la fin de notre cours. On allait donc pratiquer. Le directeur de la chorale était le père "atome". Il avait donné quelques cours aux plus jeunes, au niveau de Méthode, il y avait quelques cours de sciences. L’abbé Raymond Tremblay venait de Métabetchouan, dans ce coin-là. Il s’occupait de la chorale Ste-Cécile. Il a toujours monté de très beaux concerts. Il y avait des concerts ouverts au public. C’était pas une petite chorale. Il y a une dizaine d’année, ils ont fait le Cégep mixte et il a monté les chorales mixtes avec des gros concerts. Il a donné des concerts religieux à la cathédrale [de Chicoutimi]. Il était très très bon. C’était un excellent musicien aussi. Dans le temps, on allait donner des concerts, comme à l’orphelinat, dans une ou deux autres écoles, on était reconnu. Il y a eu des concerts ouverts au public, et il y en a eu qui était pour les gens du séminaire. Quand j’ai eu fini mes études et qu’ils ont changé la liturgie, ils ont changé les chants, les chanter en français au lieu d’en latin, c’est pour ça qu’à St-Jean-de-Brébeuf à Roberval, je suis allé en avant et j’ai dirigé, j’avais une assez bonne formation.
--
[23 septembre 2011]

Cours classique: Belles lettres et Rhétorique

Pour reprendre là où on a laissé, après Versification, tu entreprends le niveau de Belles Lettres. C’était quoi la distinction au niveau du programme à ce niveau-là?

Exemplaire annoté par JE de Andromaque, de Jean Racine
En versification, il y avait eu nos examens, qu’on appelait un bacc, et qui comprenait des narrations et des traductions. Tandis qu’en Belles lettres et Rhétorique, quand on allait avoir des examens de français, ça allait être de la dissertation et non pas de la narration. On devait donc disserter, sur de la littérature. Je me souviens d’un exemple, quand on a terminé Rhétorique, l’examen qu’on avait à faire au bacc, c’était une dissertation de 5h-5h30 pour la faire, et ça portait sur les 4 principaux caractères des personnages d’Andromaque, de Racine. Donc on faisait aussi des choses sur Corneille, sur Molière, sur des auteurs et des pièces classiques très réputés. C’était donc plus de la compréhension et de l’analyse plutôt que d’avoir à raconter. Ça c’était pour le côté français. Évidemment, du côté version grecque et version ou thème latin, c’était la même chose. On avait des auteurs plus sophistiqués et profonds en termes d’idées et de connaissances. Du côté mathématiques, c’était pas plus dur, ça augmentait un peu, mais c’est après ça qu’il y eu des maths plus intensives. Belles lettres et Rhétorique était un programme similaire sur deux années. C’était aussi un programme qui étudiait une littérature plus actuelle. Avant ça, on étudiait surtout les anciens.

Tu as encore des livres de ces auteurs-là?

Classiques de la littérature, chez Larousse ou Hatier.
(Bibliothèque de Jean-Eudes Morin, 2011).
Oui. Je les ai tous gardés. Je vais aller voir une pièce de théâtre bientôt, l’École des femmes [de Molière], et je pense que je l’ai dans ma bibliothèque. C’était des classiques et on les lisait à cette époque-là. Ça allait jusqu’à Victor Hugo, qui était pas considéré comme un grand classique. En Belles lettres, comme professeur titulaire, on avait « Tony », l’abbé Antonio Villeneuve. C’était le frère de Lionel Villeneuve, qui est acteur, et qui venait de Roberval. Son père c’était Hubert Villeneuve. Il avait une ferme qui était presque directement en avant du centre d’achats actuel. L’abbé Villeneuve était le fun. C’était quelqu’un qui avait un côté artistique intéressant. Il arrivait souvent pour donner son cours de français, qu’il arrivait avec un mot. Un mot de français ou de latin ou de grec, qui te permettait de chercher qu’est-ce qui pouvait découler de ce mot dans le langage français. Synonyme, qualificatif, multiplier les moyens d’expression de compréhension, de nuances que tu pouvais utiliser. Ça permettait de découvrir qu’à partir d’un synonyme, tu peux structurer ta phrase autrement et en arriver à une signification différente. Ça te permettait de qualifier. Quand on regarde des textes ou des mots croisés, il y a toujours 4 ou 5 mots que tu peux utiliser dépendant de ce que tu veux signifier exactement. C’était sa façon de présenter ses cours, côté littérature. Il y avait aussi le côté artistique. Ça arrivait souvent qu’il arrivait avec des reproductions de tableaux. Il nous parlait de ses tableaux là et de ces artistes-là, la vie qu’ils avaient eu. Ça devenait un peu une histoire de l’art, accompagnée de tableaux, pour montrer l’évolution de Matisse, par exemple. Des grands maîtres. Renaissance, époque moderne, il faisait le lien entre deux, montrer l’influence que telle école avait eu, par exemple. Il nous parlait des écoles qui s’étaient développées et les liens qu’il y avait entre elles. Ça faisait pas partie du programme, mais lui, il aimait ça et il était connaissant là-dedans. Ca faisait drôle d’étudier la langue et la littérature et d’étudier l’histoire de la littérature avec lui, parce que c’était complètement différent de ce que l’on avait étudié avant. Du côté mathématiques, on avait eu monsieur Bouchard, un laïc… et je pense qu’il vit encore. La dernière fois que je l’ai vu, il devait avoir environ 80 ans et il avait l’air en assez bonne forme.

On a beaucoup parlé de sport extérieurs, mais y avait-il un gymnase intérieur au séminaire?

Non. Ce qu’on appelait le gymnase, c’était pas fermé, c’était ouvert, dehors. Il y avait des anneaux et il y avait trois jeux de balle au mur. Du côté des jeunes, les trois premières années (la petite salle), comme du côté de la grande salle, il y en avait trois aussi. C’était des murs assez hauts avec des côtés hauts et allongés. C’était des balles très rebondissantes et qui étaient dures. On jouait souvent au poing. Ça se jouait avec les poings ou avec la main ouverte, mais on jouait aussi avec des palettes de bois, pas trop grandes. Ça tapait pas à peu près. Il y avait du badminton et du tennis. En hiver, les terrains de balle au mur avaient des bandes, et tu jouais du ballon à coup de pieds et ça donnait des bons coups.

Quand on arrive à la fin de Belles lettres et Rhétorique, on est rendu en 1959.

Conventum de Rhétorique, Séminaire de Chicoutimi, 1959.
En Rhétorique, on faisait un conventum de Rhétorique, il y avait des photos officielles et toutes sortes de choses. Et après le conventum de Rhétorique, on se donnait rendez-vous douze ans plus tard, donc en 71.

Après l’année de Rhétorique, il y avait une reconnaissance de finissant. Il y en a qui s’arrêtait là?

Normalement, les gens continuaient. Mais dans certaines communautés, avant de faire les [années de] Philosophies, s’ils voulaient faire partie de la communauté, ils entraient en communauté et faisaient une année sans grandes études, mais en communauté, comme s’ils étaient entrés chez les pères. Ils n’étaient pas pères, ni prêtres, mais c’était une façon de vérifier s’ils étaient faits pour la vie en communauté. Si c’était correct, ils faisaient leur Philosophie en étant internes. Et pendant ces temps-là, ils portaient la soutane.

Est-ce que vous aviez un diplôme?

Non. Ils appelaient encore ça un bacc (comme en Versification), c’était des études en lettres, mais sans diplômes. Mais on était encore très loin, en terme de connaissances, par rapport à ce que maintenant, ils connaissent en entrant à l’université.
--
[23 septembre 2011]

1954-1961: Contexte (2)

Apologétique et philosophie chrétienne

L'Apologétique, au sens où JE l'évoque, est un champ d'études qui est utilisé dans le catholicisme pour désigner la science des preuves de la divinité de la religion catholique. La philosophie chrétienne est largement due aux études et oeuvres de Thomas d'Aquin. Cette philosophie est toujours dominante dans le christianisme d'aujourd'hui, comme en fait la preuve la publication de Fides et Ratio (Foi et Raison), par Jean-Paul II (et le cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI) en 1998.

Bacc ès Arts (en français: Baccalauréat en arts)

À l'époque du cours classique, le degré de bachelier était donné aux finissants du cours classique.
Ce titre, inspiré de la tradition française, terminait les études dites "secondaires" (entre la petite école et l'université). À l'époque, le terme "arts" englobait les lettres et les sciences. Il était d'ailleurs composé de ce qui, en France, s'appelait un bacc ès lettres et un bacc ès sciences.
Ce que l'on appelle aujourd'hui un baccalauréat au Québec est obtenu après un minimum de trois ans d'études universitaires et découle du passage à la tradition anglo-saxonne. Aujourd'hui, le Baccalauréat ès Arts existe toujours et est délivré généralement après des études universitaires dans le domaine des lettres, des beaux-arts ou des sciences sociales ou humaines, sans spécialisation (Certaines université le décerne comme baccalauréat par cumul de certificats ou de mineures et majeures).


Roch Pedneault

Né en 1927 à Saint-Joseph d’Alma, au Québec, Monseigneur Roch Pedneault a été ordonné prêtre à Sainte-Cécile de Kénogami en 1953 et évêque auxiliaire à Chicoutimi, en 1974. Sa démission à l'âge de 75 ans en 2002 a été acceptée par Jean-Paul II.

Lionel Villeneuve

Acteur québécois né le 10 avril 1925 à Roberval. Il a oeuvré au théâtre (à toi pour toujours ta Marilou, de Tremblay, par exemple), à la télévision (Radisson, d'Iberville, Race de monde) et au cinéma (Les ordres, Mon oncle Antoine de Claude Jutra). Les jeunes sont souviennent de lui à la télé dans Grujot et Délicat. Lionel Villeneuve est décédé le 30 novembre 2000.

Paul-Henri Spence

Né en 1906 à Roberval, ce comptable a d'abord été député de Roberval aux communes de 1952 à 1953 pour le parti Progressiste-Conservateur du Canada. Il a ensuite été député de Roberval à l'Assemblée Nationale pour l'Union nationale de Duplessis, de 1956 à 1958. [L'époque où JE lui fait référence, ce qui situe cet emploi d'été dans ces années-là].
Paul-Henri Spence avait fait son cours classique au Séminaire de Chicoutimi. Il a été impliqué partout dans cette région du Lac St-Jean; il a aussi été fondateur et gérant de la caisse populaire de Dolbeau et président de sa chambre de commerce, ainsi que conseiller municipal à St-Félicien.

L'abbé Raymond Tremblay

Né en 1929 à Métabetchouan et ordonné prêtre en 1954, il a eu une formation en chant grégorien en France. Il enseignait au Petit séminaire et au Grand séminaire. Après les années auxquelles JE fait référence, sous la direction de Raymond Tremblay, la Chorale de l'Union Ste-Cécile remportera plusieurs prix et se produit même avec l’Orchestre symphonique de Montréal dirigé par Wilfrid Pelletier en 1965. Le chœur chantera par la suite en France, en Belgique, en Suisse et en Italie. Raymond Tremblay est décédé en novembre 2004.


St-Jérôme

Il s'agit du nom de la paroisse de St-Jérôme, située dans le canton de Métabetchouan, au Lac St-Jean. En 1975, La paroisse de St-Jérôme a été regroupée avec le village de St-Jérôme de Métabetchouan sous le nom de Métabetchouan. En 1998, la municipalité fusionne avec celle de Lac à la croix et devient Métabetchouan-Lac-à-la-Croix.
--