samedi 8 octobre 2011

Responsabilités et... indiscipline

A part le programme, tu as eu des responsabilités et des activités parascolaires dans les années de Belles lettres et Rhétorique?

Rémi Plourde, Raymond Langelier et JE.
Pourquoi on a eu des responsabilités en Rhétorique, comme la patinoire et les autres, c’est parce que l’année où on est arrivée, ils ont décidé de faire un philosophat. De prendre les deux dernières années, Philosophie, de les placer où se trouvaient ceux qu’on appelait le Grand Séminaire. Eux, ils ont déménagé à ce que l’on appelait l’école d’agriculture, en avant. Leur salle est devenue le philosophat. Le bout de la salle est devenu une série de petites salles pour la philosophie. C’est arrivé quand on arrivait en Rhétorique. On tombait donc les plus vieux de la grande salle au lieu d’être les troisièmes. Ça a permis qu’on ait plus de responsabilités. En Rhétorique, j’ai été servant à la cafétéria. C’est à ce moment-là aussi où on a été préposé pour la petite bibliothèque, Rémi Plourde et moi. Rémi Plourde, je l’ai connu plus tard, parce qu’il n’était pas rentré en Élément A, lui. Il était rentré régulier, donc je l’ai connu un peu la deuxième année, et en troisième année, comme on était tous les deux à la petite bibliothèque, on est devenu bons amis. La petite bibliothèque, c’était pour la location des livres et dictionnaires pour les étudiants. Des dictionnaires grecs ou latins et français, et quelques autres livres, vu que les livres, c’était dispendieux. Avec Rémi Plourde, donc, j’ai été responsable de cette bibliothèque-là, en Rhétorique. Au moment où tu arrivais, au début de l’année, ils te demandaient si tu voulais être responsable, et deux jours après, c’était l’avalanche des étudiants qui venaient nous voir pour louer et il fallait s’organiser au plus vite. Pendant l’année, il n’y avait presque rien à louer. On avait un petit bureau pour nous autres. Plus souvent qu’autrement, vers la fin de l’étude, les 10 dernières minutes, on s’en allait à la petite bibliothèque, qui était complètement en avant de la salle d’étude des trois ans (Versification, Belles lettres et Rhétorique). On partait d’en arrière et on y allait lentement en lisant, puis on entrait dans la petite bibliothèque et tout le monde savait qu’on allait fumer une cigarette alors qu’on n’avait pas le droit de fumer dans le séminaire. Ça donnait certainement des odeurs qui s’évaporaient jusqu’en avant. On a été assez toléré par les surveillants de l’étude.

Ces responsables, ils étaient choisis comment?

Ils prenaient des pensionnaires, parce qu’on était tout le temps là. J’étais pas considéré comme étant quelqu’un qui pouvait faire ou méritait ses jobs-là. Peut-être qu’ils avaient demandé à Rémi Plourde qui il aurait voulu avec lui, et on était déjà bien amis. Lui, il avait déjà un de ses frères qui était passé au séminaire, et qui était bien connu. Il venait de Métabetchouan, St-Jérome. Ils considéraient qu’on était assez fiables pour le faire. D’ailleurs, on a jamais pensé ramasser cinq cents de trop ou de pas assez.

Ce n’était pas des responsabilités payantes?
JE jouant au tennis, avril 1959.

Non. Ça ne nous donnait pas une cenne noire, c’était juste une responsabilité qu’on nous offrait. Il y en avait d’autres qui s’occupaient de ce que l’on appelait la cabane. La cabane en dedans, et la cabane dehors. C’était pour prêter des équipements sportifs, comme un ballon, ou des équipements de badminton, toutes sortes de choses dépendant de la saison. Ils prêtaient de l’équipement de hockey pendant l’hiver et ils s’occupaient de ça. Il y en avait un qui venait de Chambord, Bruno Boivin, qui s’occupait de la cabane. Comme il y avait toujours des patinoires et du hockey, en Rhétorique, avec Claude Larouche et Denis Paradis, on a été nommés responsable de la patinoire. On s’est donc occupé de la patinoire. Au début, il faut que tu mettes les bandes, c’est pas évident quand t’as jamais fait ça. Il fallait les placer correctement et les lever et les solider. On a eu de l’aide pendant les récréations. Une fois les patinoires montées, tu attends pour les glacer, parce que t’es dehors. Tu attends qu’il y ait de la neige, puis tu demandes de l’aide pour fouler la neige. Tu fais marcher du monde pendant les récréations. Puis là on met de l’eau pour mouiller mais pas trop. Tu fais ça un certain nombre de fois. Et tu fais ça le soir. Après les études du soir, vers 9h30 10h, tu sors à trois, tu prends la hose et tu vas arroser. C’est sûr que ça me rappelle des souvenirs de toutes les sortes. On part les patinoires comme ça. Après ça, tu glaces régulièrement pour avoir une glace unie et égale. Tu es en charge du déblayage, mais tu as de l’aide en masse. Les prêtes responsables de salles venait aussi de temps en temps. Ça t’empêche pas le matin de te lever à la même heure que tout le monde pour aller déjeuner et te laver en même temps que tout le monde et aller à tes classes en même temps que tout le monde. Mais tu t’es couché 2-3h plus tard que tout le monde. On n’a pas trouvé toujours ça amusant, mais des fois, on s’est amusé un petit peu trop. C’est que quand tu as soupé le soir et que tu travailles après la patinoire jusqu’à 11h ou 11h30, t’as faim un peu. Ce qui arrivait, c’est qu’on trichait. On avait pas le droit, normalement, mais comme il y avait pas de cafétéria d’ouverte, mais qu’il y avait du lunch dans le réfertoire des prêtres pour ceux qui se couchaient à 11h ou 11h30, nous autres on vérifiait, et quand il n’y avait pas de monde, on allait se chercher une collation. Sauf qu’on en a pris le tour et c’est venu qu’on se couchait à une heure du matin. Ça a fini par trop se savoir qu’on se couchait très tard. Il y avait toujours un prêtre qui avait une petite chambrette au dortoir et qui dormait là et il se rendait compte qu’avant qu’il se couche à 11h, on était pas encore là. Résultat, on a fini par perdre la responsabilité de la patinoire extérieure.
Claude Larouche
Dans ce temps-là, je ne sais pas pourquoi, j’ai pas connu toutes les raisons – parce que ça arrivait aussi qu’avec Claude Larouche, on allait faire des tours chez Cécile Bérubé [ce qui n’était pas permis] – on disait qu’on jumpait. A un moment donné, ils ont demandé à Claude Larouche de s’en aller. Moi, j’ai fait un tour sur le seuil de la porte, et Denis Paradis était juste en arrière de moi.

Et la cafétéria?

C’était en rhétorique, la cafétéria. Ils prenaient des gens pour chacune des salles, et non pour tout le séminaire. Ils prenaient les personnes de la classe la plus avancée de cette salle-là. En Rhétorique, cette année-là, j’ai aussi été servant à la cafétéria.

Si je me souviens de ta première année, où tu faisais de la contrebande de toasts, tu devais être content d’être à la cafétéria.

Cinq ans plus tard, ça avait évolué pas mal. Les gens qui déjeunaient qui voulaient avoir d’autres toasts, ils pouvaient en avoir. C’était beaucoup plus large que quand je suis entré au séminaire. Je redis encore que notre année, ça a été une année révolutionnaire pour toutes sortes de raisons. Après le congé de Toussaint de la première année, rendu en Rhétorique, on avait un congé d’une fin de semaine par mois. C’était donc beaucoup plus libre, on avait gagné beaucoup de terrain. C’était peut-être bien dans la mentalité du temps, mais on était une bonne gang qui arrivait avec des nouvelles idées. Je pense que c’est aussi en Rhétorique qu’on avait fait un show, à la salle de l’auditorium du séminaire. Avec Rémi Plourde, on était descendu d’au-dessus de la scène, assis sur un support à rideaux de scène, pendant qu’on chantait. Quand on chantait ça, il me semble que c’était un chameau sur la branche, ou quelque chose du genre.

C’était un spectacle monté par les élèves?

Oui. Pendant que j’étais au séminaire, je suis entré dans la chorale du séminaire, en deuxième année. Rémi Plourde était dans la chorale aussi. On a été dans la chorale pratiquement jusqu’à la fin de notre cours. On allait donc pratiquer. Le directeur de la chorale était le père "atome". Il avait donné quelques cours aux plus jeunes, au niveau de Méthode, il y avait quelques cours de sciences. L’abbé Raymond Tremblay venait de Métabetchouan, dans ce coin-là. Il s’occupait de la chorale Ste-Cécile. Il a toujours monté de très beaux concerts. Il y avait des concerts ouverts au public. C’était pas une petite chorale. Il y a une dizaine d’année, ils ont fait le Cégep mixte et il a monté les chorales mixtes avec des gros concerts. Il a donné des concerts religieux à la cathédrale [de Chicoutimi]. Il était très très bon. C’était un excellent musicien aussi. Dans le temps, on allait donner des concerts, comme à l’orphelinat, dans une ou deux autres écoles, on était reconnu. Il y a eu des concerts ouverts au public, et il y en a eu qui était pour les gens du séminaire. Quand j’ai eu fini mes études et qu’ils ont changé la liturgie, ils ont changé les chants, les chanter en français au lieu d’en latin, c’est pour ça qu’à St-Jean-de-Brébeuf à Roberval, je suis allé en avant et j’ai dirigé, j’avais une assez bonne formation.
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[23 septembre 2011]

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