vendredi 9 septembre 2011

Le déménagement en ville

Au moment où vous déménagez en ville, la ferme appartient encore à Luc mais Wilfrid en a la charge. Pourquoi êtes-vous déménagé?

Wilfrid voulait descendre, parce que Cécile était malade. Elle était enceinte de Réjean et elle avait des piqures tous les jours. C’était trop compliqué pour Wilfrid de s’occuper tout seul de toute la ferme. Traire une vingtaine de vaches le matin et le soir, même avec la trayeuse, c’était compliqué. S’occuper du lait, des moutons, des cochons, des poules, et aller faire du bois l’hiver. Il y avait beaucoup de travail. Faire les foins, les semences et les récoltes de façon générale… Et Luc n’était plus capable de vraiment prendre la ferme en charge, il avait fait une crise d’angine. Et comme Wilfrid avait travaillé pour Atlas, il savait que pendant l’été, il pourrait avoir un travail avec eux-autres. Il s’est dit que c’était peut-être le bon temps pour déménager.

Où allez-vous habiter à ce moment-là?

Wilfrid, Cécile, Jean-Eudes et Réjean (bébé)
Dans la rue Paradis, Luc avait acheté une maison d’Edmond St-Pierre et il en a bâti une autre à côté sur le même terrain. Il y avait Edmour Morin qui demeurait en bas de la maison originale. Luc aurait voulu qu’il déménage pour nous laisser la place, mais ils se sont arrangés pour que nous ayons les deux appartements d’en avant, et eux, ceux d’en arrière, dans la même maison. On a donc demeuré là un bout de temps. En haut de la maison que Luc s’était bâti et où il habitait [Au rez-de-chaussée], il y avait un monsieur et une madame Kass. C’était des anglophones. Ils vendaient des tissus et des choses comme ça. Je me rappelle qu’ils avaient une petite fille. Quand eux sont partis de Roberval, nous on a déménagé en haut [de chez Luc].
Pendant qu’on a habité là, il est aussi arrivé un monsieur Gagnon, Réal Gagnon, qui était marié avec une Doré, une sœur d’André Doré de Chambord, il me semble. Il venait de se marier, et n’avait pas de logement. Il a demandé s’il pouvait louer le grand salon de l’étage qu’on habitait. Lui il travaillait, et elle avait un petit meuble qui lui servait à recouvrir des boutons en tissu. Ils habitaient donc dans le salon de notre appartement, et de temps en temps, il y avait des clients qui venaient pour faire recouvrir des boutons. Un peu après, on a aussi eu Marius Doré, qui avait marié Lucette Langlais, qui sont venus demeurer dans le grand salon à leur tour. Plus tard, quand Luc est décédé [en 1950], nous, on est descendu en bas, où on est allé retrouver Nenine, ma tante Aline, qui se retrouvait toute seule. Comme il y avait beaucoup d’ameublement déjà en bas, on a conservé les deux chambres fermées en haut, mais Marius et Lucette se sont retrouver avec le grand salon, le solarium et la cuisine.
Quand on est arrivé en ville, en arrière de chez nous, il y avait un moulin à scie. Aujourd’hui, c’est le devant de la cour de l’école Ste-Angèle. Ce moulin-là était le moulin des Bolduc. Ils prenaient les billots et les sciaient pour faire des madriers. Dans la rue paradis, il y avait le moulin des Gagnon, aussi. Quand je suis parti pour le séminaire, le moulin n’était plus là, il avait été remplacé par l’école. Mais les Bolduc habitaient encore dans ce coin-là. Je me souviens encore de mémère Bolduc.

Le déménagement a aussi entraîné un changement de style de vie, j’imagine? Moins d’auto-suffisance, il fallait acheter des choses…

Jean-Eudes avec Cécile
Oui. J’allais chez Armand Guay. C’est là qu’on faisait notre épicerie. Maman me demandait par exemple d’aller chercher un rôti de porc. On allait aussi chez Lacombe, mais pas pour l’épicerie, pour les caprices. Quand t’avais quelques monnaies, t’allait te chercher des bonbons à la cenne chez Lacombe. Armand Lacombe, il demeurait juste en avant de chez nous, et il avait son magasin pas loin, sur St-Joseph. Son fils, Lucien est resté là après lui, il a vendu la maison à son beau-frère mais est allé rester à côté du magasin, et il l’a tenu longtemps, ce magasin-là. Après ça, le magasin a été tenu par Bertrand. Armand Guay, c’était juste un peu plus loin. Et en face, il y avait un petit magasin qui s’appelait le 5-10-15. Ils vendaient des affaires à 5 cents, 10 cents et 15 cents. Et de biais, il y avait aussi Ludger Harvey, qui vendait aussi de la viande et d’autres produits d’épicerie. Comme c’était moi qui faisait les commissions, ma mère me demandait souvent « Va me chercher ça chez Armand Guay ». Armand Guay, ça a été longtemps là, je me rappelle qu’après avoir été marié, avec Gisèle, on avait ramassé des bleuets et on leur en avait vendu. Je pense que c’est son fils qui a tenu ça, longtemps après lui.
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[25 août 2011]

2 commentaires:

  1. Bon 9 septembre Check...hihi!
    C'est super intéressant. Je ne vais pas vite, mais j'ai déjà beaucoup de chose à faire à la maison pour le travail.....et vous savez comme j'aime lire....ahah! Mais c'est super intéressant....Bon ben bye je vais aller réveiller ma marmotte....

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  2. Allo... Luce?
    J'espérais voir Luce apparaître bientôt, mais j'imagine que cette anonyme est Sophie :)

    Hugo

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